Il ne fallait pas arriver en retard au Studio TD ce mercredi 27 novembre. Le duo londonien de Zetra, en effet, est monté sur scène avec une heure d’avance sur l’horaire que j’avais reçu au préalable. Leur musique, un mélange envoûtant de gothic metal, se caractérise par une présence dominante du synthétiseur, reléguant ainsi la guitare, tenue par l’autre membre du groupe, qui, de plus, se charge du chant principal.. L’intensité de leur performance, à la fois atmosphérique et sombre, captive immédiatement l’audience. Une belle entame de soirée.
Changement de style avec GAEREA, les Portugais qui, sous l’étiquette Season of Mist, proposent un post-black metal radicalement différent du groupe précèdent, transformant l’ambiance de la salle. Les cinq musiciens délivrent une musique d’une énergie folle, souvent au plus près de la foule, créant une connexion immédiate et intense. Petite particularité : ils sont entièrement vêtus de noir, leurs visages dissimulés sous des cagoules ornées de motifs blancs minimalistes, accentuant l’aspect mystérieux et implacable de leur présence scénique.
C’est enfin au tour du groupe que tout le monde attend, j’ai nommé Zeal & Ardor. S’il était auparavant connu comme le projet de Manuel Gagneux, qui se chargeait de l’intégralité de la composition des albums, la sortie de l’excellent Grief voit le compositeur ouvrir les portes du studio à ses musiciens, et c’est une belle réussite.
Le Studio TD a fait le plein pour cette soirée qu’il ne fallait de toute façon pas manquer. Si, étonnamment, ce sont les premiers titres de l’album éponyme du groupe qui se taillent la part belle dans la set-list, ceux de Grief passent parfaitement l’épreuve du live. J’écoute l’album en boucle depuis quelque temps, et entendre les titres Kilonova, Sugarcoat ou The Bird, the Lion and the Wildkin (qui a ouvert le concert) a fait ma soirée. La combinaison des trois chanteurs est parfaite, le reste du groupe lie le tout, ce qui fait que le son est massif, très clair. Bref, c’était pour moi l’un de mes meilleurs concerts de 2024.
Zeal & Ardor, au fil des albums, a su garder son originalité, ce qui le distingue de la multitude de nouveaux groupes qui se copient les uns les autres. Prochain album, prochaine tournée : on devrait les revoir dans une salle un peu plus grande. Leur progression me fait penser à celle de Gojira, et il est certain qu’on n’a pas fini de parler de Zeal & Ardor.
