Comme c’est souvent le cas lors de ses concerts, la jolie salle du bord de l’Aar affichait complet pour la venue de Xavier Rudd.
L’artitste australien est un phénomène, musical et social. Seul sur scène, multi-intrumentiste, il joue de la guitare, du banjo, de la batterie, des claviers, du didgeridoo, toutes sortes de percussions et j’en passe. En plus d’être doté d’une belle voix claire et chaleureuse, sa musique est à la croisée des chemins du folk-rock, blues, world music voire reggae. Il y intègre également des bruit du bush (chants d’oiseaux notamment, naturels ou recréés). On y retrouve des accents de Ben Harper, de Simon & Garfunkel ou même de certaines balades de Bruce Springsteen.
Xavier Rudd est impliqué au plus haut niveau pour des causes humanitaires. Parmi elles, la lutte contre la discrimination et le racisme – en particulier contre le peuple aborigène en Australie, ayant même composé l’album « Nanna » en collaboration avec l’ONU. La cause environnementale lui est également très chère, plus sous la forme d’une admiration des beautés de la nature, thème qui revient souvent dans ses textes, comme une forme d’animisme. Beauté de la nature qui fait écho à la beauté intérieure de l’être humain.
C’est Fred Leone, musicien aborigène et ami de Xavier Rudd qui ouvre la soirée avec des chants de son peuple et de son propre répertoire. Une introduction instructive précède chaque chant puis l’artiste fait participer le public. Une manière sympathique de faire vivre la culture aborigène et de l’exposer au grand jour.
Xavier Rudd entre ensuite en scène, fond de nuit dans le bush et décoré de peintures aborigènes, dans une semi-obscurité presque mystique. On reconnaît l’intro de « Full Circle », titre spirituel, avec ses chants d’oiseaux et sa douce mélodie à la guitare acoustique. Immense ovation de l’assemblée qui entretient une ferveur voire un culte au musicien pour certain-e-s. Des classiques comme « Stoney Creek », « Energy Song », « Let Me Be » , pour ne citer qu’eux, sont repris en chœur par le chaleureux public. On a particulièrement apprécié les délicats « We Deserve To Dream », « Breeze » et « Spirit Bird », l’émouvante prière universelle « Great Divine », les enjoués « Storm Boy » et « Follow The Sun ». En fin de concert, Fred Leone revient sur scène pour une fraternelle embrassade avec Xavier Rudd et une longue poignée de main, tout un symbole.
En un mot comme en cent, une magnifique soirée chargée en énergie positive où l’on pense repartir un peu meilleur qu’avant.
Jean-Blaise « jb » Bétrisey
Magnifique article, merci pour ce partage.