Pour ce qui est de la succession d’AC/DC, il est évident qu’avec Airbourne, on a tiré le gros lot. Quant à savoir s’il doit être ici question d’inspiration ou de plagiat, se risquer à en parler serait verser inévitablement vers un débat houleux et stérile. Quoiqu’il en soit, Airbourne fait du AC/DC et Wizzö fait du Airbourne (et on pense également à ZZ Top ou bien les Guns N’ Roses).
Evacuons immédiatement le débat consistant à savoir si Wizzö est un simple clone (ou bien une copie carbone) pour la simple et bonne raison que l’on s’en fout royalement. Lorsque l’on est un fan de hard rock, ce n’est pas pour se torturer les neurones, mais pour passer un bon moment à solliciter ses articulations, le tout en musique et sans renverser sa bière. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec ce Real Hot Stuff, Wizzö rempli sa mission et si l’influence de la O’ Keefe corporation est évidente, le son et les compositions sont à la hauteur.
Alors certes, peut-être qu’intellectualiser cette approche revient à passer à côté de leurs intentions mais le fait est indéniable, mais encore faut il bien le faire ! Le quintet ne revendique rien et assume tout, sans se prendre la tête et avec fougue. Aussi à l’aise dans leurs racines que dans leur époque, ils marient les deux avec une certaine réussite et cette aventure, ils ont décidé de la vivre ensemble et d’aborder des sujets hautement philosophiques que sont l’alcool, les bagnoles et les femmes.
Soyons clair, les morceaux ne sont pas très originaux et beaucoup d’entre eux rappellent le bush australien, mais le tout fonctionne et l’envie de bouger ne vous quittera plus. Ils nous offrent ici un véritable panel de chaque facette de leur identité, se faisant léger et entrainant parfois ou bien négligé et limite roots. Tout ceci est parfaitement huilé et ne nous laisse que le plaisir de profiter d’une musique simple, efficace et bien carrossé.
En fait, le message principal de cet album est de ne pas se poser de questions et de se laisser prendre au jeu. S’il est donc impossible de résister à l’enthousiasme communicatif des parisiens, il reste tout de même un goût d’inachevé tant le potentiel de Wizzö semble pouvoir prendre une envergure supplémentaire et qu’ils ont sans doute un médiator d’avance sur certains.
Nous attendons donc le prochain album avec impatience et si on prend également en compte un potentiel live de tout premier ordre, vous imaginez bien que nous ferons preuve de moins d’indulgence la prochaine fois.