Alors là, attention, on s’attaque à du très très lourd, et dans tous les sens du terme! Witchfinder, c’est un trio venu des volcans, de notre belle ville de Clermont Ferrand, formé en 2016, composé de membres venant d’horizons bien différents, Stoner, Metalcore ou Hardcore. Mais Witchfinder, c’est surtout une putain de claque Stoner Doom des familles avec leur premier album éponyme sorti en 2017, et dont la chanson « Snowy Grave » me reste collée au cerveau depuis sa sortie. Autant vous dire que Clément (Basse/Chant), Stan (Guitare) et Tom (Batterie) étaient attendus au tournant à l’occasion de leur deuxième méfait! Fort de deux ans de tournées dans toute la France aux cotés de Witchthroat Serpent ou Stonebirds , de premières parties prestigieuses comme Conan ou Kadavar, et de quelques dates à l’étranger, notamment en Autriche, les Uuvergnats comptent désormais sur « Hazy Rites » pour pouvoir envahir les tympans de l’Europe entière! Et ma foi, c’est plutôt bien parti!
Première chose à savoir sur cet album, c’est qu’il vient de loin. En effet les lascars sont partis jusqu’en Pologne, à la frontière avec la République Tchèque pour être plus précis, au Monochrom Studio. Si vous êtes amateurs de Stoner à la sauce Polonaise, vous avez forcément déjà entendu un album enregistré là bas puisqu’y sont passés, entre autre, Dopelord, Spaceslug, ou encore Weedpecker. Autant vous dire que le son envoie du lourd! Et dès la première piste, il n’y a pas d’autre mot, c’est la mandale. « Ouija » nous démontre deux choses : le son du groupe a gagné en profondeur et en maturité, et Clément, familier du chant clair sur le premier album, explore ici d’autres técitures. Même si sa voix naturelle revient sur la deuxième track, « Satan’s Haze ». Sur ces deux morceaux, on retrouve le type de son et d’influences classiques du groupe, mais c’est après que ça se corse. Avec « Covendoom », on retrouve des instrumentaux un peu plus mélodique, un son un peu moins lourd, plus aérien, typé Weedpecker (ce n’est que mon avis!) même si le naturel revient au galop sur pas mal de passages de la track. Et puis, au bout de 7mn (pour un morceau qui en dure 9), surprise, on entrevoie les nouvelles capacités de notre vocaliste : ça screame! Et pour notre plus grand plaisir, ce n’est qu’un avant goût! Encore un changement d’ambiance avec le morceau « Sexual Intecourse » , son refrain grungy et ses passages ultra planants…Et en plein milieu, cassure, rythmique, two step typique du hardcore et chant hurlé encore une fois, pour se terminer sur un Doom aux riffs et a la voix crade a souhait, un pur délice!
Reprenons notre souffle un instant avec « Wild Trippin », petit bol d’air après avoir été cloué au sol par le morceau précédent. Un morceau plus léger certes, mais ça reste du Doom hein les gars, c’est pas du Post Rock, ça riffe lourd, mais les mélodies et la voix vous emporteront loin, très loin…Avant de plonger de nouveau dans les méandres torturés du morceau « Sorry », à la voix tantôt hurlée tantôt chantée, mais toujours possédée, qui vous happera et vous secouera sans jamais vous lâcher, la lourdeur laissant parfois place a de légères rythmiques hardcore, avant de repartir dans le Doom que l’on connait et qu’on aime, celui qui vous plaque au sol sans pitié.
C’est le morceau « Dans l’Instant » ,aux accents Dopelordiens , qui clotûre « Hazy Rites », avec son final aux claviers Doom Psyché (Coucou High Priest Of Saturn), idéal pour redescendre tranquillement de cette quasi heure d’écoute intense. Un album a multiple tiroirs donc, entre Stoner, Doom, Sludge, Hardcore, Grunge et tirant parfois sur des styles plus bourrins, on sent que chaque membre du groupe a ramené ses influences , pour un résultat des plus aboutis. Vous cherchez la relève du Stoner Doom Français, voire même Européen? Cherchez pas, elle est là.
Ah, et un dernier conseil. Si Witchfinder passe vers chez toi, n’hésites pas une seule seconde. Fonces. Tu me remercieras après.