Avec déjà 23 ans au compteur, le Wave Gotik Treffen n’est pas seulement l’un des plus grand festival gothique du monde, mais on peut sans aucun doute le considérer comme la Meque pour les fans des genres musiques et cultures plus sombres. Un lieu où un goth doit aller au moins une fois, un rendez-vous entre personnes qui partagent les même goûts et intérêts. En effet on peut pas définir le WGT comme un festival, mais une vraie manifestation culturale à 360°. A côté des nombreux concerts de groupes des sub-genre disparus (genres dark, gothique, new-wave, batcave, deathrock, neofolk, industrial, EBM,…), il y a spectacles, pièces de théâtre, expositions, ainsi que des marchés médiévaux et gothiques : le tout dans salles de spectacles, théâtres, entrepôts industriels, parc d’expositions, mais aussi églises ou cryptes, dispersés dans toute la ville de Leipzig. Comme vous pouvez bien imaginer, impossible de tout suivre et même pour ‘seulement’ suivre les concerts (plus de 150 groupes), il faut faire des choix bien précis (ou se faire cloner !). Les points centraux du festival sont les gros salles du Agra Halle, un vieux centre d’exposition hors du centre-ville. Une des grosses scènes se trouve à l’intérieur de ce complexe ainsi que l’énorme marché gothique. A l’extérieur le camping se trouve une intéressante proposition culinaire. L’allée qui amène aux salles est désormais devenue une sorte de passerelle pour les participants aux festivals, une occasion de montrer leur plus beaux vêtements et look extravagants. Un peu comme sur la Croisette au festival du film à Cannes, sauf que les stars sont les festivaliers eux-mêmes. C’est incroyable d’observer la fantaisie et la recherche du détail de certains looks ou l’extravagance et audace d’autres : gothique, steam-punk, old-school dark, EBM, vampire, victorian,… you name it !
Pour plusieurs festivaliers les festivités sont déjà commencé le jeudi soir dans plusieurs fêtes, surtout au Darkflower et Mortz Bastei, mais le vrai festival commence officiellement le vendredi. Après le traditionnel Pique-nique victorien au parque Clara-Zetkin, au niveau musicale le festival ouvre les danses avec une icône du dark/gothique, ces Christian Death capitonnés depuis longtemps par Valor Kant. Le public remplisse gentiment la salle entre que le groupe nous présente l’album ‘Catastrophe Ballet’ en intégralité, pour la joie du public présent. Qu’il n’y ait dans le groupe plus aucun membre original ne semble déranger personne, même si à mon avis la prestation de la bassiste Maitre met plus en ombre celle modérée de Valor. A suivre les prestations de The Eternal Afflict (particulièrement appréciée par le public ‘San Diego’) et celle très énergétique de The Fair Sex, groupe qui fête 30 ans de carrière. Entre temps le Kohlrabizirkus, autre salle du festival, cuit sous le coup d’une soirée EBM. La salle était apparemment comble autant que les accès ont dû être bloqués. Une soirée très ‘hot’ (pas seulement pour les températures tropicales) avec Rotersand, [ :SITD :] et les mexicaines Hocico. Les participants se souviennent d’une atmosphère énorme. Mais vu que nous n’avons ni le don d’ubiquité ni la possibilité de nous beamer, on a pas pu en faire part. Entre temps la Agra Halle est aussi remplie en attente de Apoptygma Berzerk. Le soleil de la journée à chauffé la salle d’une façon que semble être dans une saune à Singapour en été et pas à Leipzig ! Mais le public amassé devant la scène ne pouvait s’en foutre moins et dance, saute et chante avec le synth-pop des norvégiens, qui proposent un concert très ‘entertaining’. Le post-punk/alternative rock de White Lies aurait pu sembler hors contexte avec autant de rythme, mais leur concert a su quand-même impliquer les présents avant la longue soirée Dj à suivre. Nous décidons de rentrer en ville et tester quelques fêtes pour conclure la première soirée.
Entre petit déjeuner à base de bagel et café pour calmer la gueule de bois, la journée du samedi commence en surplace. La temps magnifique et les haut températures n’encouragent pas à se stresser et se balader par le centre-ville complètement habillé en noir n’aident pas non plus ! Une visite au Heidnisches Dorf, le village médiéval, est obligatoire. Entre quelques concerts de folk et musique médiévale, on essaye quelque spécialité culinaire et des bonnes bières artisanales. La culture et musique de la période médiévale et pratiquement intégrée dans les manifestations gothiques et donc on profite pour faire une petite ‘full-immersion’ dans ce sympa petit village dans la forêt. Stands de nourriture et boissons, vêtements, bijoux ou même épée dans une atmosphère détendue. Les expositions de combat au centre du village nous laissent un agréable souvenir. On se rend au Kohlrabizirkus, l’autre grosse salle du festival, pour un peu de metal. A cause du déplacement en tram, on loupe Lacrimas Profundere et Darkwell mais on arrive à temps pour le show de Orphaned Land. Le groupe israélien qui mélange metal et atmosphères orientales dans un mix plutôt intéressant et le public présent semble aussi apprécier. Dommage que le son dans cette énorme coupole en béton est vraiment terrible. A suivre les Irlandais de Primordial. Le groupe du charismatique Alan Averill sur scène sonne encore plus épique que sur CD et des morceaux comme ‘Lain with the Wolf’ sont énormes. Dommage seulement que leur black metal et folk sonne un peu répétitif. Trop tard pour ce déplacer au Agra Halle pour Front Line Assembly et donc on se jette à la découverte d’une nouvelle soirée pour enfin se retrouver au lieu de rencontre et socialisation préféré du festival, le Moritz Bastei.
Le dimanche semble se déclare depuis le début être encore plus chaude des jours précédents et donc on décide de se déplacer au Parkbühne, la scène openair du festival, pour un peu de metal extrême. Sur le menu Ost-Front, Koldbrann, Psygnosis, Rotting Christ et Satyricon. On a du decider entre The crüxshadows, UK Decay, Umbra et Imago, Tarja dans le saun…ehm… le Agra Halle et du black metal dans le park. Désolé madame Turunen mais même sans être trop fan de black metal on a decidé de ne pas affronter une salle comble et se consacrer une journée plus tranquille (well, pas du point de vue musical du moins !). Très bonne prestation des grecs Rotting Christ, vétérans de la scène death/black metal et impressionnant concert de Satyricon. Le groupe de Satyr et Frost reste toujours un des meilleurs exposants du genre.
La chaleur, le déplacements, les concerts et les fêtes laissent leur marques et le dernier jour de festival tout le monde est fatigué. On visite l’exhibition dédiée à HR Giger, mais ceux qui ont dejà visité son musée à Gruyère sont restés plus que déçus. Pour changer un peu les horizons et tester une autre facette du festival on se déplace au Täubchental pour une soirée dédiée au horror et psycho-billy. Dans la jolie salle Dead United sont déjà en train de se déchaîner avant que Kitty in a Casket ne monte sur scène. Leur son très rythmé et la sympathie de la chanteuse, qui n’arrête un seul seconde de bouger malgré les températures tropicales, implique le public dans leur spectacle. Très sympa. À suivre Bloodsucking Zombies from Outspace qui, comme le nom et leur look laisse comprendre, sont plus orientés au horror-billy. Avant The Creepshow, on décide de se déplacer sur la scène du Agra Halle pour un changement de son et on arrive à temps pour Oopmph!, headliners du dernier jour. La salle est comble et malgré la chaleur le charismatique chanteur Dero et ses acolytes arrivent à faire bouger le public encore une fois sur les notes de leur classiques, comme le super-hit ‘Augen Auf’. Très bon concert pour terminer cette énorme marathon musical. Malgré le niveau des groupes, le line-up de cette année n’était pas à la hauteur des éditions précédentes, le WGT reste un rendez-vous très important pour la scène gothique, un point de rencontre pour une culture très underground. En effet, en se promènent en ville entre concerts et autres manifestations on comprend qu’il ne s’agit pas d’un festival commun mais une énorme ‘happening’ culturel où la musique n’est pas toujours une priorité. Il s’agit sans aucun doute d’une expérience qu’il faut vivre au moins une fois et vivre au maximum.