Le Venoge Festival fête cette année ses 25 ans. Alors quoi de mieux que d’ouvrir avec une soirée rock ? De Skunk Anansie à Prophets Of Rage, en passant par Black Tropics et Sisters of Mercy, il n’y a qu’un mot qui résume le tout : intense.
Ouverture en puissance
Cette année au Venoge, le site a été un peu remanié : une scène en plus et une River Stage plus grande. C’est les lausannois de Black Tropics qui ont eu l’honneur d’inaugurer cette dernière. Comme ils nous l’avaient confié quelques minutes avant le show, ce n’était que leur onzième concert. Pourtant, ce n’est pas le professionnalisme qui manque. Les trois rockeurs envoient du lourd et placent la barre très haut dès le début de la soirée.
Suisses à l’honneur
Du côté de la Scène de la Licorne, le public est happé dans une ambiance mystérieuse et théâtrale. Silver Dust, costumés et maquillés, viennent présenter leur spectacle. Entre écrans interactifs, danseuse, changements de décors, les Jurassiens proposent plus qu’un concert de rock. Le public s’amasse petit à petit devant la scène, curieux de voir ce qui s’y passe et semble conquis.
Au cœur du Village, une petite scène dénommée Venoge Swiss Talent accueillait Velvetfish. Jeunes musiciens de la région, ils ont fait découvrir leur rock/blues au festivalier.ère.s. On sent parfois quelques hésitations mais nul doute, les Lausannois sont en bonne voie.
Un vrai rock show
Lorsque l’on va voir Skunk Anansie, on s’attend à quelque chose de grandiose. Mais quand le concert commence, c’est au-delà de nos attentes. Vêtue d’une cape qui lui donnait des allures d’anémone argentée, Skin montre tout de suite à quel niveau se trouve l’intensité. Elle met une énergie folle dans ses moindres mouvements. Les gens veulent voir le groupe se donner à fond et être en phase avec ses fans nous a dit la chanteuse lors de notre entrevue. C’est donc sans hésiter qu’elle s’offrira plusieurs bains de foule, créant ainsi un contact des plus directs avec son public.
Trop de classiques tuent les classiques
A défaut d’un nouvel album, que l’on attend (plus) depuis très longtemps, les Sisters Of Mercy sont venus avec leur nouveau guitariste, Dylan Smith, recrue efficace pour seconder Ben Christo, fidèle au poste depuis plus de 10 ans. Toujours dans un brouillard de fumée et avec un light show pour épileptiques en phase terminale, on a eu droit à la setlist des festivals, soit une heure de classiques, dont les immanquables Vision Ting, Temple Of Love et This Corrosion en fin de set. Peu de ces fameux nouveaux titres qui n’ont jamais été enregistrés, à part We Are The Same Suzanne et Crash And Burn. Du vu et revu que l’on aimerait bien voir évoluer un peu.
Final en apothéose
L’excitation est palpable dans la foule, qui attend impatiemment Prophets Of Rage. Et les Américains ne passent pas par quatre chemins en démarrant avec Testify et Unfuck The World. Les fans se déchaînent, et ce jusqu’au fond du festival. On se prend au jeu et on dodeline de la tête avec la nostalgie de notre adolescence où on chantait du RATM et du Cypress Hill au Lapin. Entre titres originaux et reprises des groupes respectifs, le set ne baisse jamais en intensité. Mention spéciale pour Killing In The Name qui nous a replongés dans l’époque Rage Against The Machine que certain.e.s n’ont même pas connu, nous procurant une certaine satisfaction.