Les amateurs de thrash metal ont eu droit à une véritable célébration du genre lors d’une soirée intense marquée par la puissance scénique de trois groupes emblématiques : Testament, Anthrax, et Kreator. Retour sur une expérience musicale immersive et spectaculaire.
Testament : Le thrash mélodique enflammé
Créé en 1983 à Berkeley, Californie, Testament est un pilier du thrash metal. Alliant riffs tranchants, mélodies travaillées et une voix puissante, le groupe a traversé plusieurs changements de line-up mais est resté un incontournable de la scène. Leur set s’est ouvert sur un déluge de flammes, mettant immédiatement l’ambiance. Les musiciens se tenaient au-devant de la scène, avec le batteur majestueusement surélevé, sous une toile de fond rouge ornée de démons ailés s’affrontant. La setlist a alterné entre classiques percutants et morceaux plus mélodiques, à l’image de Return to Serenity, accompagnée de jeux de lumière verts enveloppants. Bien que le chant clair ne soit pas le point fort de Chuck Billy, il a captivé sur cette ballade iconique. La puissance est revenue en force avec des titres comme Low, présenté par le chanteur comme l’une de ses préférées, et More Than Meets the Eye, où le public s’est fait entendre en chœur. Le final explosif sur Into the Pit a déchaîné un circle pit au cœur du public, marquant la fin d’une performance de 60 minutes qui a mis le feu aux poudres.
Anthrax : Une déferlante thrash et fédératrice
Fondé en 1981 à New York, Anthrax est l’un des « Big Four » du thrash metal, connu pour son énergie brute. Avant même de monter sur scène, le groupe a offert en introduction une vidéo où des célébrités comme Keanu Reeves, Lady Gaga, Corey Taylor, Tom Morello, ou encore Norman Reedus, exprimaient leur admiration pour le groupe, déclenchant des ovations enthousiastes à chaque apparition d’un nouvel artiste. Avec une mise en scène simple mais efficace – le nom du groupe en gigantesque et un jeu de lumières vibrant et coloré – Anthrax a misé sur l’essentiel : la musique. Des titres comme I Am the Law et Antisocial ont transformé la foule en une masse en transe, hurlant et sautant au rythme de la batterie déchaînée. Le public, chauffé à blanc, a réclamé un rappel à grands cris avant, un set de 75 minutes aussi nostalgique qu’explosif.
Kreator : Une apocalypse sonore et visuelle
Depuis sa création en 1982 à Essen, Allemagne, Kreator est devenu une référence mondiale du thrash metal, reconnu pour ses thématiques sombres et ses shows spectaculaires. Leur scénographie était spectaculaire : structures gonflables diaboliques, personnages pendus tombant du plafond, flammes dévastatrices et confettis en explosion. Dès la deuxième chanson, Phobia, la tension est montée d’un cran avec l’apparition de figures macabres en tuniques rouges tombant depuis le plafond et pendant au bout d’une corde à la manière des pendus, tandis que Enemy of God a déclenché une pluie d’artifices. Le public s’est enflammé lors du wall of death sur le litre Betrayer et a sauté en rythme sur Hordes of Chaos. Le clou du spectacle ? L’arrivée de deux démons brandissant des torches enflammées pendant Satan is Real, renforçant l’atmosphère endiablée. Avec un final apocalyptique sur Pleasure to Kill, marqué par un rideau de feu, Kreator a offert 80 minutes de pure intensité.
Malgré une salle loin d’être remplie, l’ambiance était électrique. Ceux présents ont vibré avec ferveur, témoignant de la vitalité intemporelle du métal old school. Les cheveux gris côtoyaient les vestes à patchs, preuve que le métal traverse les âges sans faiblir. Une soirée où Testament, Anthrax, et Kreator ont prouvé qu’ils restent des légendes vivantes, capables encore de se transcender. [A.P]
Photos : @DeadlySexyCarl