Princesses Leya : humour et riffs épiques pour ouvrir le bal
Le groupe Princesses Leya, mené par le chanteur et humoriste Dedo, lance la soirée avec un show où humour et metal fusionnent dans un déferlement d’énergie. Formé autour de Dedo, célèbre pour son humour décalé et ses prestations scéniques extravagantes, le groupe se compose de quatre membres, dont une bassiste. Sur scène, Dedo arbore une cape noire tandis que le guitariste, en perruque façon années 80, jouent la carte de la dérision. Dès les premières minutes, l’ambiance est palpable, le public lève spontanément les pouces pour soutenir l’énergique titre ‘C’est cool d’avoir des pouces !’. Le spectacle est une véritable quête fantaisiste, où Philippe, alias Satan, guide les musiciens pour préserver le méeal de la suprématie pop. Avec des reprises inattendues, comme celle de Chuck Berry de « Retour vers le futur » et la populaire ‘Makeba’ de Jain, la formation réinvente des classiques tout en menant le public à sauter frénétiquement sur des titres comme ‘Kangourou Garou’. Le groupe entraîne jeunes et vieux dans des circle pits endiablés. Un concert éclatant et jovial de 45 minutes, qui se termine par une invitation à s’accroupir pour mieux sauter tous ensemble, renforçant l’esprit de communion propre aux concerts metal.
Ultra Vomit : absurdité survoltée et riffs explosifs
Après une pause de 20 minutes, Ultra Vomit, groupe emblématique de la scène métal humoristique française, entre en scène. Formé dans les années 1990, le groupe est connu pour ses parodies acérées et son style qui traverse les genres, du punk au death metal. Ultra Vomit est en tournée à la suite de la sortie récente de leur dernier album intitulé ‘Ultra Vomit et le Pouvoir de la Puissance’ sorti le 27 septembre dernier. L’ambiance s’installe instantanément avec un décor de salle de cinéma et un générique diffusé sur écran géant, façon Universal Pictures. Le musicien Flokos affublé d’une crête punk violette, annonce la couleur : ce sera un show déjanté. Le concert s’ouvre avec un morceau où, dans une ironie désarmante, les membres font mine de jouer leur dernier titre. Ce jeu de scène fait rire le public, qui, déjà survolté, lève les bras pour des hymnes décalés comme ‘I Like to Vomit’ (parodie d’’I Like to Move It’). La performance est un tourbillon de références pop-culturelles revisitées, du générique de Batman à un hommage improbable à Monsieur Patate. Chaque riff est ciselé, chaque breakdown amplifie l’énergie du public, notamment lors de morceaux comme ‘Calojira’, un mix audacieux entre le metal de Gojira et la mélodie de Calogero. Le groupe crée un univers unique où se côtoient humour absurde et puissance musicale, rassemblant un public conquis, dans une ambiance où rires et headbang se mêlent. Le moment culte de la soirée arrive avec le ‘mur de merde’ : la foule est divisée en deux, d’un côté « pipi », de l’autre « caca », pour un mosh pit hilarant et cathartique. Ultra Vomit se révèle maître dans l’art de fédérer, notamment lors de ‘Evier Métal’, reprise chantée par des enfants qui connaissent chaque parole par cœur. Durant la minute Manard, le classique ‘Les Yeux d’Emilie’ de Joe Dassin vient compléter le tableau.
Lors du rappel, le groupe enchaîne avec la ‘Puissance du Pouvoir’ et ‘Kammthaar’, leur hommage à la force brute, inspiré de Rammstein. Ultra Vomit termine avec ‘Anus’, dans un mélange de folie et de génie, saluant un public hilare et exalté. L’humoriste et vidéaste Julien Josselin, qui a réalisé certains de leurs clips, ainsi que le dessinateur de leur dernière pochette d’album, apparaissent également sur scène, complétant ce tableau de la culture metal à la française.
Un concert pour tous, même les plus jeunes
Avec une foule mêlant adultes et enfants, ce concert a célébré la diversité et l’union de la scène metal. Un son impeccable jusque dans les extrémités de la salle et des musiciens qui savent jouer de la corde humoristique tout en conservant un talent musical indéniable ont fait de cette soirée une véritable communion. La présence de nombreuses familles témoigne de cette capacité du metal à rassembler, permettant aux metalleux de garder leur âme d’enfant dans une ambiance où dérision et technique se rejoignent pour le meilleur.
Texte : Adeline P.
