Auteur d’un remarquable treizième album, ‘Ununiform’, Tricky est sur la route en cette fin d’année 2017 pour une tournée européenne qui débute par deux dates suisses, la Kaserne de Bâle et, sauf erreur pour la première fois, les Docks de Lausanne.

Pour un mercredi soir, l’affluence est très correcte avec un parterre bien rempli (balcon fermé). La première partie a été confiée aux Neuchâtelois de Sombre Sabre. Sur scène, quatre musiciens, deux aux machines, un batteur et un guitariste/bassiste qui ont proposé un set electro avec de jolis riffs. De manière générale, c’était intéressant d’avoir une première partie dont le répertoire s’accorde bien avec celui de la tête d’affiche, mais un concert entièrement instrumental de 45 minutes, c’est trop long à mon goût. Le dernier morceau en revanche était un peu plus mélodique, du coup  l’impression générale est quand-même plutôt bonne.

Dans la preview du concert, j’écrivais qu’avec Tricky, on ne savait jamais trop ce à quoi s’attendre et qu’il lui arrivait régulièrement de jouer dos au public dans le noir. Alors je ne sais pas s’il a voulu me faire plaisir en confirmant mes propos (cette hypothèse me plaît assez), mais son groupe et lui sont arrivés sur scène dans le noir et il en a été ainsi durant toute la prestation, personne ne jugeant bon d’allumer la lumière. Ceci explique pourquoi les quelques photos illustrant cet articles sont tant ratées, mais voilà il fallait bien témoigner de ce que l’on a (pas) vu.

Le concert a débuté avec une bande dans la sono pendant que les musiciens se mettent en place. A la guitare et à la batterie, tous deux au bien au fond de la scène, il y avait Paul Noels et Luke Harris. La quatrième personne sur scène, c’était une chanteuse que je n’ai pas reconnue et que Tricky ne s’est pas soucié de présenter, ni même son groupe d’ailleurs. Après vérification, il avait annoncé sur Twitter la veille que c’était Francesca Belmonte qui assurait les deux dates suisses avant de céder sa place à Mina Rose pour la suite de la tournée.

D’emblée et sans un mot, Tricky s’est placé face à son batteur et restera ainsi de longue minutes, y compris quand l’intro se transforme en « You Don’t Wanna » et son sample d’Eurythmics. Par contre, pas de partie vocale, la chanteuse se contentant curieusement de danser en arrière-plan.

Il faut attendre le morceau suivant pour que Tricky s’avance enfin un peu vers son pied de micro, qu’il passera toute la soirée à maltraiter par jeu. Pour autant, on ne distingue toujours pas grand-chose tellement il fait sombre. Difficile de compter les morceaux et impossible de se baser sur la setlist qui ne sera pas suivie, mais il faut bien attendre trois morceaux avant que la chanteuse ne commence à chanter sur un extrait du nouvel album ‘Armor’. Après, c’est ‘Palestine Girl’ pendant laquelle Tricky disparaît de la scène après avoir poussé une partie de la batterie sur le sol et abandonné ses deux micros entremêlés. Dans le public, on ignore si cela fait partie du spectacle ou s’il y a un problème. Les trois musiciens se regardent un moment et décident de lancer ‘Overcome’ (pourtant prévue dans le rappel normalement) sans lui. Le traitement de ce classique est malheureux. On n’entend que mal la voix et c’est susurré plus que chanté. A oublier. Tricky ne réapparaissant toujours pas, Paul lance les arpèges de ‘Dolls’ (la reprise de ‘Doll Parts’ de Hole) dont l’interprétation vocale n’est pas géniale non plus. Vers la fin du morceau, Tricky réapparaît et chante quelques lignes. La suite du set sera de meilleure facture entre duos calmes et morceaux énergiques tels un chouette ‘Dark Days’, un des meilleurs morceaux d’ ‘Ununiform’.

Sans que l’on ne comprenne pourquoi, la sono crache sans crier gare le bref ‘When You Go’ entre deux chansons. Le groupe enchaîne un dernier morceau, ‘Sundown’, pendant lequel Tricky continue de lever son t-shirt comme une adolescente fière de son ventre plat, de chanter dans deux micros, de faire des nœuds dans les câbles et de maltraiter la batterie. Mais là c’est passé de n’importe quoi à du show et le public en redemandera, si bien que l’on aura à un rappel. D’abord avec ‘Nothing’s Changed’, puis un version très raccourcie de ‘When We Die’ qui confirmera bien que ce n’est pas demain que Tricky parviendra à trouver l’équivalent de l’unique Martina Topley Bird. J’ai de la peine à me dire que c’est Francesca Belmonte qui chantait ce soir. Sur disque, elle sonne bien (notamment sur ‘Knowles West Boy’ où elle chantait encore sous le pseudo de Franky Riley) et son premier album solo est vraiment bien.

Le meilleur était pour la fin avec un long dernier morceau apocalyptique qui mettra au moins tout le monde d’accord. Dommage que cela se soit passé dans le noir, avec des voix à peine audibles et avec une intensité sur courant alternatif.

 

 

 

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