(Subroutine Records)
Les apparences sont trompeuses et le ciel n’est pas si doucement bleu que ne veut bien le montrer la pochette. Les neuf titres qui garnissent le premier album de ce quintet de Rotterdam s’apparentent logiquement bien plus à ce coup de pied qui vient déchirer la toile et qui est prêt à nous ébranler le séant. De quoi donc ? De nos certitudes évidemment, et surtout de celle que le post-punk est un un chouïa enfermé dans son carcan bourru et sombre.
Pour Tramhaus, il passe justement par un chaudron bouillonnant dans lequel sont jetés sans ménagement toute matière bonne à se faire distorsionner, décharner, dérouter. De lignes vocales flirtant avec le déséquilibre, ils font sortir d’autres rugissantes et tenues avec rigueur. Face à des riffs vindicatifs, très punk, ils érigent des murs de vagues sixties. Si une construction carrée et monochromatique peut sembler par trop familière, ils parviennent à en faire émerger une déferlante noisy palpitante qui vient mourir abruptement à nos pieds. Et en forme de contrariété ultime, quand la poisse vient engluer un titre sombre, que sa structure est sans surprise, ils osent même la laisser s’évanouir sans heurt. Surprenant et maîtrisé. [YP]
Note: 4/5