Dix bonnes raisons de te faire larguer
Tu t’es fait larguer. Shit happens. Le bon côté, c’est que tu peux faire la teuf, laisser tes chaussettes au plumard, et entamer un régime dissocié à base de pizza qui frappe à la porte quand elle est prête. La mauvaise, c’est que t’es seul/e comme une merde. Attrape ta plus belle boite de Kleenex, et laisse-nous te guider.
Love Burns – Black Rebel Motorcycle Club
Déjà, c’est pas parce que tes soirées oscillent entre désespoir catatonique et frénésie festive qu’il faut pour autant oublier le rock, le vrai. Tu t’en es pris une, soit, mais est-ce une raison pour cesser de sentir bon le cuir et le whisky ? Lustre un coup ton perfecto du dimanche, enfile tes plus belles Ray Ban pour affronter la clarté nocturne, et mets quelques gouttes de parfum sur ton petit ego meurtri. Encaisse avec cette élégance rock qui fleure bon la fin de soirée et les back stages enfumés.
I’m Not Yours – Angus & Julia Stone
L’amour, ça fait du mal. Mais faut te reprendre ma belle, de toute façon tu es forte et indépendante, tu n’appartiens à personne, tu rayonnes, tu es raffinée et intelligente, tu trouveras mieux ailleurs. Quelque part, au cœur de la foule, se trouve ce putain de prince charmant qui n’existe plus, celui qui te mérite, qui saura voir la nature merveilleuse, unique et fragile de ton petit cœur d’adolescente élevée par grand-père Walt. Bon, en attendant, tu prends un plaid et tu te roules en boule.
Maybe Someday – The Cure
Parce que c’est bien connu, boys don’t cry. Entre deux comptines new wave du plus bel effet, la bande de Bob te rappelle de douter, de te raccrocher à ce que t’as perdu comme un beau diable plutôt que de passer à la suite. Ce serait quand même con de te remettre en question, de grandir et de passer à autre chose quand tu peux te réfugier dans l’oubli salvateur, façon teenage angst au pays de sa Majesté. Beau geste.
Without You I’m Nothing – Placebo
L’album du même nom contient autant de titres qui donnent envie de sentir à nouveau la douce sensation de la lame sur ton poignet aussi fragile que ton petit cœur piétiné par les retombées karmiques. Placebo, ils ont quand-même le talent pour te rappeler que chacun de leurs morceaux parle de perte, de mort et de dépression. Ah non, y’a aussi de la drogue et du cul, des fois… Mais c’est pas des tréfonds de ton canapé que tu vas sombrer dans les paradis artificiels.
Are you There – Anathema
Aaaaah, Anathema. Qui mieux qu’eux pour arracher une larmichette à un bourreau déchiré à la colle ? Comment te mettre le nez dans la merde à coup de nappes de synthé éthérées et d’envolées lyriques planantes… De la dépression, de la vraie, fournie gracieusement par les plus ‘prima donna’ des rockers britanniques. Sers-toi une grande vodka. Sans glace… Et sans espoir.
…And All That Could Have Been – NIN
Trent Reznor, c’est le genre de mec qui revient de loin et qui est allé partout. Alors tu penses bien que ta rupture, toton Trent l’a vécue au centuple, c’est pas ta petite crise de minette qui lui fait peur. D’ailleurs ça tombe bien, il t’a concocté LE morceau qui allait te faire réaliser que non seulement, ta vie c’est de la merde et qu’elle ne vaut pas la peine d’être vécue, mais qu’en plus mourir d’une overdose, ce serait pas si mal, en fin de compte.
User Friendly – Marilyn Manson
Quand enfin un de tes amis en a marre de te voir te rouler dans le marasme larmoyant et un brin convenu de ton existence et te motive à foutre le nez dehors, ça donne ça. T’as pris une douche, t’as travaillé ton apparence jusqu’à ne presque plus ressembler à un zombie digne de John Romero, et tu te retrouves au beau milieu d’une teuf, sans savoir pourquoi, un verre de Jack à la main. En même temps, il pensait à quoi, en filant les clefs de la maison à mister Hyde, l’autre ? Une fois que t’auras agrémenté ta dépression d’une nouvelle couche de merdier social, tu auras la satisfaction d’être passé du rang de pauvre victime à celui d’odieux connard. Tous ces petits riens qui aident à construire une image de soi positive.
Le Bal Des Lycées – Saez
Tu pensais vraiment qu’on allait te l’épargner, celle-ci ? Une génération entière d’âmes damnées s’est scarifiée sur la voix du beau Damien, et tu croyais vraiment que tu pouvais passer entre les gouttes ? Malgré un virage relativement rock ces dernières années, il sait toujours aussi bien remuer avec délicatesse la hallebarde dans la plaie ouverte. Il rajoute même un peu de gros sel par-dessus, c’est la maison qui régale. Il est comme ça, Damien. Une voix lancinante, une plume acérée, et le cœur sur la main.
My Way – 3 Doors Down
Il ne faut pas oublier, lors de toute rupture qui se respecte, l’importance du post-grunge dans ce genre de situation déplaisante. On passe pas de Nickelback parce que merde, on a presque du goût. 3 Doors Down n’ont pas fait que ‘Here Without You’, y a des fois où leur copine ne les aime plus alors ils changent un peu de registre. Comme toi. Change de registre mec, reprend ta vie en main. Prends ta Peugeot et trouves-toi une ruelle assez grande pour te croire sur la Route 66.
Fuck You – Archive.
De toute façon, c’était qu’une connasse. L’avantage, c’est que t’as même pas besoin de passer pour le frustré de service qui répand son aigreur dans des diatribes que tes potes en ont déjà plein le cul d’écouter avec un air faussement complaisant. Continue de faire semblant d’être un gentleman, t’as des gentils londoniens pour t’aider à passer tes nerfs endoloris. Puisqu’on te dit que c’est de l’art.
Bonus Track : I Want It All – Queen
C’est bon ? T’as fini ? T’as versé toutes les larmes de ton petit corps frêle sur l’absurde de l’existence ? Alors tu te reprends en mains, foutredieu ! Laisse Freddy et ses balls of steel te montrer la voie vers un monde où l’on ne chiale pas comme une pucelle à la première baffe. En plus, tu l’as probablement pas volée.
A éviter :
Avril Lavigne : Parce que t’as plus 13 ans.
Nickelback : Parce que NON ! On te l’a déjà dit, merde !
[Daily Rock]