Fils du chanteur Henri Dès, mais plus connu en Romandie pour s’être imposé à la fin des années 90 avec le groupe romand, Explosion de Caca, Pierrick Destraz est aussi chroniqueur à la radio Couleur 3 sous le nom de Tonton Pierrick. C’est d’ailleurs sous ce nom que l’artiste s’est lancé il y a quelques semaines déjà sur les routes avec la tournée « Tonton Pierrick astique le Rock » ou comment revisiter les bases de cette musique endiablée. Entre Histoires, Légendes, Riffs et autres Digressions, vous découvriez le Rock’n’roll comme jamais auparavant.
Peux-tu nous parler de ce nouveau spectacle ?
C’est un spectacle que j’ai commencé à imaginer il y a un peu plus d’un an et que j’ai commencé à écrire en octobre 2014. Il s’agit d’une espèce d’hybride entre une conférence, un concert et un spectacle d’humour qui raconte la naissance du Rock’n’roll en partant du blues du début du 20ème siècle avec des types comme Charley Patton, Robert Johnson, John Lee Hooker et jusqu’au début du Rock avec Elvis, Bill Haley et Chuck Berry entre autres…
Tu t’es inspiré de tes chroniques ‘Tonton Pierrick’ sur Couleur 3 ?
Non pas vraiment car ce n’est pas le même personnage, mais ayant beaucoup travaillé sur le sujet entre 2006 et 2008, j’avais déjà la matière et les connaissances pour écrire ce spectacle solo.
Pourquoi, ‘Tonton Pierrick astique le rock’, est-ce que tu le maltraites un peu ?
Non, je ne le maltraite pas. Mais je ne mâche pas mes mots. Comme pour beaucoup de choses, l’histoire du R’n’R est aussi belle que laide. Donc, je raconte ce qu’il y a à savoir, y compris les anecdotes moins glamour. Mais surtout, « astiquer » veut dire faire reluire, dépoussiérer. Et c’est ce que je fais, je crois.
Autant tes chroniques que le spectacle impliquent un gros boulot de documentation, tu t’y prends comment ?
Je lis des livres, j’écoute ce qui se passe autour de moi, j’achète des disques, je discute avec les gens, et du coup, j’apprends. Et comme ça me passionne, c’est plus facile !
Ça t’était déjà arrivé de te retrouver seul sur scène ?
Oui, mais dans le cadre des spectacles d’improvisation théâtrale auxquels je participe depuis une dizaine d’années avec la troupe Avracavabrac. Mais ça n’a rien à voir avec le fait de tenir une heure et quart tout seul avec personne sur qui s’appuyer.
Même pas peur ou t’étais quand même bien stressé ?
J’ai eu très très peur. Surtout les dernières semaines avant la première ! Je ne savais pas si j’arriverais à assurer à la guitare (car je ne suis pas guitariste à la base et j’ai commencé à prendre des cours il y a 10 mois seulement) et je ne savais pas si ma mémoire était suffisamment fiable pour balancer un monologue aussi long. Mais finalement, j’ai pu recommencer à respirer dès que je me suis retrouvé sur scène, et les retours du public sont si positifs pour l’instant que je n’ai plus vraiment peur. Juste le trac, mais ça s’est bon !
Quel est le style du public qui vient voir Pierrick astique le rock, y’a-t-il des familles ?
Je n’ai donné que 6 représentations pour l’instant (toutes complètes d’ailleurs), mais je dirais que le public est composé de personnes de tous âges et de tous styles à partir de 13-14 ans et jusqu’à 77 ans et plus. Les enfants trop jeunes ne comprendraient pas grand-chose je pense, mais ça c’est aux parents de juger.
Que diraient les membres d’Explosion de Caca à propos de ce spectacle ? Tu penses que ça leur plairait ?
Et bien mon acolyte Obi Wan Pichon a l’air plutôt intrigué et se réjouit de voir le résultat de mon travail acharné de ces 10 derniers mois. Je lui ai bien sûr souvent fait part de mes doutes ou de mes enthousiasmes pendant le processus d’écriture et d’apprentissage de la guitare.
D’où te vient cet incommensurable amour du rock ?
Je ne sais pas trop. Peut-être le côté urgent et « pan dans ta gueule » que cette musique exprime. Tout est déglingué dans l’histoire du rock et du blues, mais ça marche. Et je trouve ça fascinant.
Tu t’étais déjà mis en scène dans des petites bios de rock star filmées et assez loufoques, dans quel cadre les avais-tu enregistrées ?
Oh, c’était une des déclinaisons possibles de mon personnage Tonton Pierrick raconte l’histoire du Rock. On en a fait quelques épisodes avec les réalisateurs lausannois Ramon & Pedro, mais c’était très coûteux et compliqué à faire. Je pense que cette formule, tout seul dans mon froc sur scène avec mes instruments est beaucoup plus efficace. Et surtout, j’adore raconter des histoires aux gens directement dans leurs oreilles.
C’était plutôt sympa, tu penses en refaire ?
Non, je ne pense pas. Mais une suite à l’histoire du Rock pour la scène certainement !!!
(c) Mehdi Benkler
Les prochaines dates :
- mercredi 30 septembre & jeudi 01 octobre – La Gravière Genève
- vendredi 16 octobre – Ebullition Bulle
- samedi 24 octobre – Festival Seul en Scène Cressier
- jeudi 29 octobre – Usine à Gaz Nyon
- samedi 14 novembre – Le Royal Tavannes