C’est au cœur de la forteresse de Fredriksten (Halden – Norvège), un lieu historique qui offrait autrefois protection aux norvégiens contre les envahisseurs qui convoitaient leurs terres, qu’a lieu un festival d’exception… Le Tons Of Rock.
Si au travers de ces premières lignes l’envie vous prend aux tripes, attendez un peu de connaître l’affiche : c’est carrément du luxe !
Alice Cooper, Black Sabbath, Megadeth, Amon Amarth, Rival Sons, Europe, The Shrine … et la liste est encore longue!
Parce que je ne doute pas que vous allez déjà réserver votre billet pour l’année prochaine, je vous offre une petite visite guidée de ce festival tout simplement surprenant …
Jeudi 23 juin
Après une montée des plus violentes, j’arrive avec mes deux poumons au sommet de la colline (moi je vous jure je n’aurais jamais pu attaquer cette forteresse). Une ascension vers le paradis ! C’est de toute beauté : un petit lac, les fjords tout autour, une vue imprenable et cette puissante forteresse qui sera ma maison pour quelques jours, quel bonheur !
Les présentations faites, je me réjouis de boire ma première bière : après l’effort, le réconfort ! Je découvre alors toute l’équipe technique qui s’affaire à…finir de monter le festival. On pourra bien se moquer de l’heure suisse ou du quart d’heure vaudois, ici on prend carrément son temps. Je serpente entre camions et stands sans quitter des yeux ce bar qui me tend les bras, ce bar… vide !!! Ah ben alors oui en effet on prend bien son temps dans le coin, il va me falloir encore un peu de patience pour accéder à mon sésame gazeux. Qu’à cela ne tienne, si je ne peux boire, j’irais manger et pas n’importe quoi : un kebab à la viande d’élan, du grand luxe (j’entends jusqu’ici les cris de révolte des végétariens) !
Bon, passons mes récits dignes d’un Club Med et rejoignons la grande scène pour inaugurer cette orgie à venir. Et c’est Blues Pills qui s’occupe de charmer l’audience avec son rock-blues parfaitement bienvenu. Une générosité scénique, une voix aussi rayonnante que le sourire de sa protagoniste (Elin Larsson), le quatuor vient de gagner le cœur de norvégiens et le mien…
Fini de rêver, fini la douceur, c’est avec l’obscurité et le black metal de Vreid que j’ai rendez-vous. Non seulement leur album sorti octobre 2015 est une tuerie mais sur scène, c’est vraiment une machine à baffes ! Une tente pleine de supporters et un pit plein de photographes (je me suis ramassé un bon coup d’objectif dans la tronche, si c’est pas dark ça ?!). Bref un concert …brutal !
Encore une fois, on saute du coq à l’âne et c’est Rival Sons qui reprend le flambeau sur la grande scène. Je suis en train de vive l’un des festivals les plus éclectiques, c’est planant, déroutant est sacrément réjouissant… tout comme ce live d’ailleurs !
This is the end my friend …Il est temps de dire adieu à Black Sabbath : groupe qui a influencé plusieurs générations et saupoudré de rock sombre les années 70. Ce soir, le ciel a lui aussi décidé de les pleurer et c’est un mélange de pluie et de larmes qui va assaisonner les dernières bières de cette première soirée. Un Ozzy bien plus en forme que la rumeur malgré un manque de justesse vocale. Mais peut-on lui en vouloir alors que c’est un au revoir ? Respect Black Sabbath !
Vendredi 24 juin
Après une montée moins rude (et oui on s’habitue à tout) je cours vers la grande scène pour enfin découvrir en live The Shrine. Daily Rock les avait remarqués à l’occasion de la sortir de Rare Breed (troisième opus) en octobre 2015 et avait devant tant d’excellence fait de ce disque l’album du mois. Fraîchement signé chez Century Media, ce trio américain envoi un son imbibé de 70’s qui colle aux neurones. Tant dans l’attitude que dans les compositions, c’est honnête et intègre, c’est propre est cadré. On ne peut que taper de la botte au sol : c’est ça le rock’n’roll !!! Un grand moment !!!
La suite annonce de bons coups de pieds dans la tronche avec la venue de Converge : le hardcore punk à la sauce Boston oups pardon, sauce baston ! Je ne remets pas en question un seconde le savoir-faire de Converge pour motiver les foules. Mais, on est dans le nord et je crois bien que les vikings on beaucoup de peine à se retirer les cornes du nez pour headbanger. Pour l’ambiance, c’est sur scène que ça se passe.
Pour la suite, je ne vais pas trop m’arrêter sur la prestation de SIXX :AM car je dois dire qu’au-delà du glam dégoulinant de leurs tenues de scène fort sympathiques, c’est un peu trop mielleux et collant pour que je rejoigne le groupe de fans du premier rang, maquillé à la gloire du groupe. Le kitsch a de beaux jours devant lui.
Passons aux choses sérieuses. Alice Cooper fait son entrée et c’est comme la légende le veut : théâtrale ! Si beaucoup de maîtres du style misent sur un décor de scène hallucinant pour offrir un show d’exception, Alice Copper les dépassent tous de loin et s’offre en plus le luxe d’être plus que crédible. Une heure trente d’un show frôlant la perfection. C’est un régal pour les yeux et les oreilles, je suis complètement conquise. Vocalement et scéniquement Alice nous a clairement emmené au pays des merveilles !!!
Nous finissons notre soirée en mode bike’n’roll avec les excellents norvégiens de The Carburetors. Je pense qu’il n’y a pas besoin de vous faire un dessin, tout est dans le nom. Les bons vieux cuirs sont de sortie et ça sent le houblon perdu sous le chapiteau du Tons Of Rock.
Deuxième journée savourée, à demain !
Samedi 25 juin
Non je ne veux pas que ce festival se termine, on est en Norvège quand même est c’est l’été donc petite précision, il ne fait jamais nuit (bon je vous juge que quand vous avez un verre dans le nez et que le maquillage vous fait ressembler à un panda, c’est un peu gênant minuit en plein jour). Pourquoi le temps passe-t-il si vite ? Comme si ma nostalgie ne suffisait pas, en ce dernier jour, un soleil radieux gouverne de sa couronne de feu toute la beauté du site. Image idyllique qui me fait réaliser à quel point ici, je suis bien.
Après une ballade obligée au travers des ruines qui offrent une vue imprenable sur les fjords, je redescends sur terre et je rejoins la grande scène et nos suédois de Pain. Un Peter Tägtgren en grande forme qui nous envoie tous les tubes de référence du groupe. L’humilité et la talent de notre plus métaleux des Johnny Depp n’est plus à prouver, cet artiste aux innombrables dons est sur scène comme un poisson dans l’eau ! Pas besoin de grands shows pour capter l’attention, mission accomplie Swede !
Voici le concert qui convient parfaitement au site : Amon Amarth ! Les vikings ont finalement envahi la forteresse et ce n’est pas en drakkars qu’ils sont arrivés mais à dos de dragons, mythologie oblige. Une scène gouvernée par deux immenses cracheurs de feu de chaque côté, le décor est bien planté, l’invasion peut commencer. Du metal historique qui s’attire sans effort tous les festivaliers, cornes d’hydromel levées au ciel !
Retour sous le chapiteau où la chaleur est écrasante pour soutenir Steak Number Eight et sa première visite au pays de trolls (s’il continu à faire aussi chaud c’est moi qui vais finir en steak !!!). Jeunesse vigueur et sludge ! Si le public n’était pas dès les premières notes, accoudé aux barrières, leur potentiel n’a pas tardé à rassembler les curieux. Rien à dire, ces belges on la frite !
Le groupe qui suit a lui par contre sa ramassée de fidèles et c’est sans trop de résistance que Red Harvest affiche complet. Pour des allochtones tels que moi, c’est un plaisir de les retrouver sur scène car on ne peut pas dire qu’ils nous rendent visite souvent. Propreté, maturité, violence, douceur, oui je confirme j’encense !
Je ne vais pas vous décortiquer le mythe suivant mais juste confirmer qu’avec un titre phare, on peut durer des années. La preuve avec Europe et sont indémodable ‘Final Countdown’. À noter que le groupe envoie une sacrée énergie sur scène et n’a perdu aucun des déhanchés glam de l’époque. Pas déçue de les avoir vus !
Je fais finir d’étaler mon omelette norvégienne sur les deux derniers concerts de la soirée : Megadeth et Behemoth. Deux groupes réglés comme des horloges lorsqu’il s’agit d’offrir un live immaculé, pourtant sans grandes surprises. Megadeath maîtrise toujours le manche et Behemoth se maquille toujours aussi bien. Vous l’aurez compris, rien de nouveau mais on leur accorde la perfection de prestation.
Ma mission est accomplie, je peux enfin décharger mes épaules (brûlées pas le soleil soit dit au passage) de mon matos photos et rejoindre mes congénères ; allons vider des fûts de bières !!!
Tons of Rock, on a eu une sacrée dose de plaisir ! Merci pour votre accueil, votre invitation et chose certaine…à l’année prochaine !
www.tonsofrock.no
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