Quelques heures avant le concert de Slash featuring Myles Kennedy And The Conspirators, j’ai pu me rendre dans le backstage du Stravinski pour une interview du duo basse-batterie.
Brent Fitz (batterie) n’ayant pas encore mangé, c’est finalement à Todd Kerns (basse) seul que j’ai pu adresser mes questions. En introduction, il me confie, en bon patriote, que c’est le jour national du Canada ce 1er juillet, mais qu’en revanche, il ne parle pas français.
Heureusement au Daily Rock, même si on n’est pas canadien, on parle anglais. C’est parti pour 10 questions en dix minutes.
Tu joues avec Slash depuis le début de ce projet, il y a presque dix ans maintenant. Tu te souviens comment cela a commencé, le premier coup de fil, la première rencontre ?
Oh oui. Brent m’a appelé pour me dire qu’ils cherchaient quelqu’un pour jouer de la basse. Il me demandait de passer au local de répétition le lendemain midi. Moi j’ai dit bien sûr, j’y suis allé et j’ai simplement joué. Ce n’était pas vraiment une audition typique, plutôt une jam. Une semaine plus tard, on jouait au Tonight Show de Jay Leno. C’est vraiment allé super vite. Sur le moment, cela avait été compliqué à gérer de mon côté, car j’avais pas mal d’engagements et que j’ai dû tous les bazarder rapidement. J’ai de la peine à croire que cela fait 9-10 ans maintenant. C’est fou comme le temps passe vite.
As-tu trouvé un moyen de payer ta dette envers Brent ?
[Rires] Oh, mais je le paye avec ma compagnie et ma conversation !
Le nom du groupe c’est Slash featuring Miles Kennedy and The Conspirators, donc les Conspirators, c’est donc surtout Brent et toi. Par Conspirators, il faut comprendre que vous faites partie de ceux qui savent ce qui s’est vraiment passé le 11 septembre 2001 et toutes ces sortes de choses ? Comment vous avez choisi ce nom ?
Ouais, c’est fou car depuis que l’on a choisi ce nom, les conspirations sont devenu un phénomène de société, de la vraie folie, aux Etats-Unis surtout. Un jour Slash et moi regardions un documentaire du History Channel sur la Seconde Guerre mondiale, le genre d’émission que l’on aime bien les deux, et ils ont mentionné le terme « Conspirators ». Je me suis dit que c’était un chouette nom de groupe. Slash a acquiescé sans rien dire d’autre que ‘yeah’ et une semaine plus tard, sans que l’on en ait reparlé, il annonçait que son groupe s’appelait les Conspirators.
Vous écrivez les chansons tous ensemble ou est-ce que Slash arrive avec des morceaux déjà finis ?
Oui, c’est comme cela que cela se passe. Slash déborde de ces riffs épiques dont il a le secret et c’est notre boulot de l’aider avec les arrangements autour d’eux. Ensuite, Myles arrive avec ses mots et ses mélodies et cela donne de nouvelles chansons. La meilleure manière d’y arriver, en tous les cas celle qui nous a bien convenu jusque-là pour les trois premiers albums. Mais oui, tout débute avec Slash.
Tu joues aussi de la guitare, alors c’est comment d’être dans un groupe avec 3 trois autres guitaristes ?
C’est drôle car je joue de la basse et aussi de la batterie. Je chante même. Alors pour moi, c’est un peu ma relation avec chacun car nous avons un instrument en commun. Par exemple, je chante beaucoup avec Myles, Brent et moi sommes la section rythmique, etc.. J’ai vraiment une relation intéressante et intense avec chaque membre du groupe. Slash est un guitariste incroyable. Il joue non-stop. Je ne sais pas où il est en ce moment, mais je suis sûr qu’il est en train de jouer de sa guitare. C’est sa manière d’écrire aussi.
Est-ce que honnêtement, Brent et toi, vous n’étiez pas les deux seuls gars sur terre à être malheureux quand Guns N’Roses a annoncé le retour de Slash?
[Rires] Je vois ce que tu veux dire, mais non. De mon côté, je ne vois les choses que de manière positive. Les gens oublient qu’outre la réunion de Guns N’Roses, il y avait de toute manière déjà Alter Bridge avec qu’il fallait jongler et qui doit par ailleurs aussi préparer un nouvel album. Moi, je compose et je chante alors à chaque break, je profite de faire le million d’autres choses que je n’ai plus le temps de faire autrement. Et je suis un grand fan de Guns N’Roses, alors quand Slash m’en a parlé, je lui ai dit qu’il devait absolument le faire. C’est un moment historique de l’histoire du Rock.
Le groupe ne joue que rarement des chansons de Guns N’Roses. Est-ce surtout parce que vous avez désormais un répertoire bien étoffé ou est-ce qu’il y a une autre raison ?
Oui et aussi parce qu’il y a un super groupe qui s’appelle Guns N’Roses qui les joue très bien.
Si tu pouvais ajouter 1 ou 2 de leur chansons à la setlist, tu choisirais lesquelles ?
Curieusement, j’ai toujours aimé des chansons comme ‘Garden Of Eden’ ou ‘Perfect Crime’. Je crois que l’on a bien dû jouer l’intégralité d’Appetite For Destruction, alors maintenant j’ai plus d’intérêt pour celles de Use Your Illusions. En plus, je ne suis pas sûr qu’une chanson comme ‘Perfect Crime’ ou encore ‘Don’t Damn Me’ soient régulièrement jouées par Guns N’Roses.
Vous changez la setlist d’un soir à l’autre ?
On la change assez souvent, mais là nous avons un guitariste en remplacement, Frank a dû rentrer auprès de sa femme qui a des soucis de santé, donc on est un peu limité dans nos choix. Mais Slash est vraiment audacieux car il a toujours envie de jouer de la nouvelle musique.
A l’évidence, vous êtes tous bien occupés. Ton agenda est rempli combien de temps à l’avance?
La dernière fois que Guns N’Roses et Alter Bridge sont repartis sur la route, Brent et moi en avons profité pour vaquer à des projets plus personnels sans trop savoir combien de temps cela allait durer et puis après un certain temps, nous avons commencé à recevoir des coups de fil nous demandant si on était libres pour jouer. Cela se fait de manière très simple, très naturelle. Même si l’année prochaine est déjà bien planifiée, je laisse toujours un ou deux trous dans l’agenda, rien que pour voir où cela peut m’emmener.