Thrudvangar est, dans la vieille mythologie norroise, le Royaume de Thor. Cela signifie « les plaines de la Force ». Pour la force nous ne sommes pas sûr, mais pour la plaine, on ne peut qu’acquiescer. Cet album est plat, fade. Une fois de plus, les Allemands de Thrudvangar nous sortent un viking metal sans grand caractère, qui nous fait survoler l’album sans s’attacher à un morceau particulier. L’univers ne prend pas, et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, la qualité. On aurait pu attendre après cinq albums à un mixage plus réussi, une ambiance plus profonde… Mais non, on a presque l’impression que « Tiwaz » a été enregistré juste après « Live in Leipzig » De Mayhem. C’en est presque décevant de voir un groupe s’échiner à sortir des albums tout en conservant la qualité auditive d’une webcam casino… Ensuite, ce sont les instruments eux-mêmes qui posent problème. En plus de devoir attendre la 19ème seconde du tout premier morceau pour entendre une jolie fausse note (qui reviendra régulièrement avec ses copines), nous aurons tout au long de l’album une batterie qui sert de métronome, ajoutant ça et là quelques breaks, le tout sur une voix qui rêve de hauteur mais n’a ni le coffre ni le charisme pour s’élever, et nous fait garder nos deux pieds bien sur terre. Il y a néanmoins une amélioration par rapports aux précédents titres : le clavier si kitsch auparavant est mis en veilleuse, sûrement par volonté de rendre le tout moins mélodique, et plus violent. Pour finir, le rythme reste stable, sans être ni lent-épique, ni rapide-violent. Un entre-deux mondes qui ne sait pas choisir sa voie, et qui hésite tout au long de l’album, alternant tentative de break violent et passages acoustiques un peu inutiles.
En bref, « Tiwaz » est un album sans goût, qui passera dans votre liste de lecture comme un mauvais rêve : on ne sait pas vraiment ce qui s’est passé, mais on préfère ne pas s’attarder dessus et vite passer à autre chose. Décevant donc, car ce cinquième opus donne l’impression que les allemands on choisit délibérément de faire primer la quantité aux dépends de la qualité. [CK]
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