Déjà fort de plusieurs albums, le danois Thorbjorn Risager nous revient avec un album live à tomber par terre, « Songs From the Road ». Fin connaisseur de Blues, Rock et Rythm & Blues, lisez ces quelques lignes. Cela devrait vous plaire.
« Too Many Roads », dernier album studio en date paru en 2014 nous avait déjà surpris, notamment avec le surpuissant et fédérateur titre d’introduction « if you wanna leave ». Un cocktail de guitares électriques, bien sales, de voix rocailleuse et de section cuivre calée au millimètre. Le ton était donné pour un superbe moment artistique.
Pas étonnant que le bonhomme ait pu côtoyer ces derniers temps des pointures du registre, telles que Buddy Guy ou Taj Mahal.
Aussi l’épreuve du disque live est-il un exercice pour le moins périlleux. Bon nombre de groupes, de n’importe quel registre que ce soit, ont déjà pu s’y casser les dents, par leur incapacité à retranscrire l’énergie dégagée par une production studio trop soignée. Et quand vient le moment du rendu live, l’ensemble paraît décousu, inefficace.
Mais ici il n’en est rien. Et c’est ce qui fait la force du sextet de Thorbjorn Risager, sa Black Tornado – cette tempête sonore de 6 musiciens qui l’accompagne sur la route du succès. Une énergie live parfaitement retranscrite dans ce disque riche en bons moments, comme « Rock n’ Roll Ride » où le champ libre est laissé à un pur esprit bœuf, « Let the good time roll » où le groupe récite tout simplement ses gammes classiques ou encore « Too Many Roads » et « Through the tears » avec la voix déchirée de Risager qui se laisse aller à quelques rythmes lents, teintés cette fois-ci de Soul.
Les clubs de Blues de Chicago ou de la Nouvelle Orléans sont à des milliers de kilomètres d’ici. Mais Thorbjorn Risager & The Black Tornado vous offre avec cet album, l’occasion de voir que les européens savent aussi jouer le Blues, et de quelle manière. 15 chansons tirées de lives, d’extraits de l’histoire de la route du groupe, qui font incontestablement du bien aux oreilles – du laid back knopflerien, au boogy cousin de John Lee Hooker – tout y passe.
Thorbjorn Risager, par l’efficacité de ses chansons et la dextérité de son band, s’affirme comme un meneur de premier ordre sur la route qui le mène de ville en ville, de scène en scène pour défendre la musique du diable. C’est en tout cas un très beau disque qui fait plus que retenir notre attention. Un sans faute à vrai dire.
