Daily Rock France : Salut les Soundroots, vous pouvez vous présenter aux lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?
Olivier Guillon : Salut ! Il y a Christophe au chant, Yohann à la batterie, Florian à la » lead guitare », Mickaël à la basse et moi c’est Olivier, guitare rythmique .
DRF : Le nom, ça vient de vos influences ? Je ne pense pas me tromper en disant Motörhead et AC/DC en premier lieu ?
O.G. : Et tu es en plein dans mille ! On ajoutera Metallica , Iron Maiden , Black Sabbath , mais la combinaison de tout ça c’est MOTORHEAD, le Rock, le heavy metal. C’est ce son que nous arrivons petit à petit à mettre en lumière, celui de nos racines .
DRF : Avant de passer au nouvel album, est-ce que vous pouvez présenter la façon dont vous avez préparé le premier, puis dont vous l’avez défendu sur scène ? Vous avez donné énormément de concerts…
O.G. : 80% du premier album , Keep on movin’, était composé depuis les débuts vers 2012 et chanté entièrement en français. Il a été entièrement financé grâce à quelques 25, 30 concerts donnés avant. Puis nous avons décidé de nous tourner vers un chant anglais, nous avons donc, peu avant d’entrer en studio, traduit les textes choisis puis fini la composition ainsi que l’écriture… Directement en anglais. Ce choix car puisque nous parlions de nos racines, celles ci sont anglo saxonnes ! Et enfin pour une meilleure diffusion et bien il n’y a pas à réfléchir … Ensuite, avec ce premier disque mixé, puis masterisé nous avons certes joué, joué et encore joué, mais nous en avons balancé un peu partout à travers le pays et au delà, parfois au hasard. Le nombre de concerts pour un groupe complètement autoproduit comme nous tient du fait que nous jouons absolument partout, ce fût parfois cocasse, et puis aussi que pas mal d’associations, de bars nous rappellent régulièrement .
DRF : Un point que j’avais suivi, c’est d’ailleurs à ce moment-là que j’avais commencé à vous écouter plus sérieusement, c’est le concert au Whisky A Go Go…Est-ce que vous pouvez raconter comment ça c’est fait, les feedbacks ? Les sensations quand on voit le nom de son groupe sur la salle, là où tant d’autres noms légendaires ont été inscrits avant, ça doit faire quelque chose …
O.G. : Alors comme je le disais tout à l’heure, nous avons « balancé » un peu partout et je m’occupais du démarchage pour nos concerts. Un jour en surfant sur le net, par dépit, lassitude aussi car on prend souvent des vestes dans ce genre de travail, je me mets à scruter les bars, salles de concerts du Sunset Boulevard, comme ça sans aucune arrière pensée. J’étais déjà parti aux USA, deux fois et j’avais quand même observé que les gens là bas sont très très à l’écoute de ce que tu peux produire, en musique où autres d’ailleurs, mais ils sont curieux, et si ça plaît tu ne laisses personne indifférent ! Je me retrouve donc sur le site du WHISKY A GOGO et comme ça j’envoie nos liens, deux extraits (Keep on Movin’ et Move On), notre page fFacebook, ainsi qu’une bio très succincte. Je procède pareil pour le VIPER, le ROXY, le RAINBOW BAR GRILL, mais alors avec la certitude de ne rien recevoir, tu penses ! Et puis un mois après, en juillet 2014 , nous recevons un mail du WHISKY A GOGO, nous stipulant : vous jouez le 6 février 2015 à partir de 22h15, on vous fait parvenir le contrat… Non mais la claque ! Comme ça, sans l’aide de personne, juste parce qu’ils ont aimé ce que nous faisions. Alors là, panique, excitation, à 9 h du matin, on ouvrait les bières ! La set liste fut simple, nous jouions une demi-heure, mais quelle demi-heure ! Nous avons redoublé de travail, donné des concerts, vendu des CD, et nous sommes partis 12 jours en vacances entre San Francisco et Los Angeles. Quelle expérience, car nous avons vraiment grandi là bas ! Sur ce concert, il a fallu attendre le jour J afin de vraiment réaliser. Le jour où nous avons loué les éléments de batteries, ils nous fournissaient les amplis , micros etc… Le jour où, oui , notre nom était en haut de l’affiche ! AMAZING , c’est inexplicable ! Et puis oui, cet endroit est vraiment chargé d’histoire et cela se ressent réellement une fois à l’intérieur , un peu plus dans les loges et alors sur scène n’en parlons pas ! Avec Jim Morisson nous surveillant sur notre gauche ! Le seul regret fut le film, très mal fait, surtout pour le son, et puis cette maudite corde sol sur la Gretsch que j’avais acheté sur place un peu à la va-vite et pour pas cher qui était, mais alors imposible à accorder correctement ! En attendant , nous les avons recontactés cette année, ils se rappellent de nous et nous ont dit que nous étions les bienvenus… A nous les « petits Frenchies ! Pas bon ça !
DRF : Revenons-en au présent album, est-ce que vous pouvez nous en parler un peu ?
O.G. : PROUD BOYS, c’est pas encore l’album de la maturité loin de là, mais c’est certain que nous avons fait un bon en avant . Le line up a changé, quand de bons éléments intègrent un groupe, ils tirent tout le monde vers le haut ! Cela se ressent vraiment sur ce disque. Il y a deux vieilles compos issues des débuts, le reste fut composé et écrit en à peu près six mois, juste en suivant le périple californien. Alors pas six mois à faire que ça, nous avons vraiment pris le temps. C’est aussi l’occasion sur certains morceaux comme Blood Destruction, I Was Sick, Bastards, entre autres, de « métalliser » un peu plus notre répertoire. Le reste, c’est du Hard Rock pur jus, avec aussi un travail plus poussé, par rapport au premier album, au niveau du mixage. Bon ça reste brut, nous avions un budget minuscule, mais quand même !! On est assez fiers de ce CD.
DRF : Si je ne me trompe pas, on avait eu avant quelques chansons en français, ici elles sont toutes en anglais, est-ce qu’il y a une volonté de toucher un public plus international, ou bien est-ce que le choix de la langue se fait juste sur la façon dont une chanson sonne ?
O.G. : Oui, j’avais amorcé ça au début de notre interview… Si nous avions continué en français, aurions-nous joué aux US ? Aurions-nous la chance d’y retourner ? Non. De plus cela vient aussi de nos influences. On va nous parler de Trust et alors ! Discours politique , bien ciblé… Téléphone ? On s’en fout. Au début il y avait quelques réfractaires mais cela n’a pas duré, nous sommes réellement prêts à ne faire que de la musique, à voyager donc il n’y avait pas le choix… D’ailleurs nous n’avons pas eu à réfléchir, tout ceci s’est fait naturellement… Et puis comme disait Lemmy, « tu veux faire du Rock en français ! Bien , au pire t’iras jouer aux Antilles !! » Ahah !
DRF : Niveau son, j’ai été conquis par la prod qui est très punchy, mais qui reste assez brute, authentique si je peux me permettre. Je trouve que ça colle bien à l’esprit des chansons, et également au nom du groupe, c’est l’objectif que vous recherchiez ?
O.G. : Tout à fait ! Je pense aussi que c’est le lot de tout groupe qui débute. Dans le sens où tu as un budget très restreint, tu as peu de temps, donc tu sors quelque chose de très spontané. Personnellement j’aime ça, garder cette fraîcheur, on entend trop de trucs propres, lisses… Pour le prochain album, on compte enregistrer en analogique, ce sera encore mieux !
DRF : Un petit aspect qui m’a frappé et qui, je trouve, donne du relief au disque, c’est le contraste entre les deux guitares : on a une Gretsch chère aux fans d’AC/DC, et aussi une ESP au son plus métallique. j’imagine que le matos reflète quelque part la sensabilité musicale des deux guitaristes, et ça se resent bien dans les morceaux, notamment sur certains solos, vous avez un métalleux et un hardeux attitrés ?