Depuis l’avènement de Porcupine Tree , une part croissante du public rock semble redécouvrir le rock progressif. On pourrait rétorquer que Steve Wilson à produit ses plus grandes réussites en solo , et que l’album le plus réussit de son groupe est devenu presque introuvable (« The Sky Move Sideway »), alors que ses virages métal et pop sont largement salués.
C’est précisément pour cette raison que Roine Stolt peut être considéré comme le plus grand représentant du renouveau prog. Après un passage chez le trop méconnu Kaipa , il se fait remarquer comme leader des Flower King.
Poussé par le succès du premier album d’Anglagard , qui pratique ce prog sincère qu’il aime tant , le groupe part en studio pour enregistrer son premier album. Celui-ci propose une grande variété d’influences, qui nourrissent une série de longs passages virtuoses dans la pure tradition du rock progressif.
Deux ans plus tard , en 1997, Flower King sort son premier chef d’œuvre avec « Stardust We Are » , double album copieux qui allait rapidement leur donner une réputation de « nouveau Pink Floyd ». Ces morceaux sont pourtant plus que de simples titres hommages.
Véritable voyage initiatique , ou l’on croise l’ombre de groupes comme Camel , Yes , et bien sure l’ambiance atmosphérique du Floyd, « Stardust We Are » était un des premiers chapitres de l’histoire de ce que certains appellent vulgairement le néo prog.
Cela veut juste dire qu’après Anglagard , de nombreux groupes ont repris l’exploration sonore là où Yes ELP et Genesis l’avaient laissé. Véritable travailleur acharné dans cet univers sans cesse renouvelé, Roin Stolt enchaine les projets depuis plus de vingt ans.
En plus des albums de Flowers King , celui-ci à ramené John Anderson aux mélodies foisonnantes et rêveuses qui l’ont fait connaitre. Dans le même temps , il s’est associé à ses talentueux concurrents de Spocks Beard , Dream Theater , et Marrilion , pour former le groupe Transatlantic. Qu’il soit culte ou juste honorable, chacune des œuvres proposées par ces différents projets est une célébration du prog dans ce qu’il à de plus envoûtant.
Alors, lorsqu’en 2017 , à peine un an après le grand album qu’il a produit avec l’ex leader de Yes, il annonce la composition du super groupe Sea Within, l’attente ne pouvait être qu’insoutenable. C’est que l’homme à puisé le meilleur de son carnet d’adresse, et c’est la fine fleur du rock/metal progressif qui se retrouve sur cet album sorti cette année.
Ayant fait leurs classe dans des groupes comme UK , Renaissance , Dream Theater , Yes ou chez Steve Wilson, ces musiciens ont une palette d’influence si large que l’on se demande comment concilier tout cela sur un album. Loin d’être effrayé par cette richesse, Stolt fait le choix de produire plus d’une heure de musique répartie sur deux albums.
Mais le groupe enchaine ses ambiances avec une facilité déconcertante, sans que l’on sache si cette réussite tient plus à la virtuosité de ses musiciens, ou à une ambiance planante qui parcours chaque titre.
Toujours est-il que l’on peut passer d’une intro agressive et heavy , à un instrumental foisonnant et yessien , avant d’embrayer sur la pop électrique , sans que cela nuise à la cohérence de l’album. Le groupe ne cherche pas à surcharger ses titres , et peu se contenter de quelques notes de piano pour accompagner la voie réconfortante de Daniel Gildenlow sur un « They Know My Name » très pop.
Dans le même registre épuré, les arpèges folk de « The Void » font penser à la beauté lyrique des premiers albums de renaissance. Et bien sûr , on retiendra aussi ces long instrumentaux , ou Roin Stolt nous prouve , s’il le fallait encore , que l’univers découvert avec le premier album de King Crimson est infini.
Au final , The Sea Within fait parti des albums qu’il faut avoir écouté au moins une fois dans sa vie. Sa richesse et la variété de ses compositions seront encore saluées des années après sa sortie.
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