En tournée européenne pour la promotion de son dernier album fraîchement paru (« It Leads To This » / Kscope), The Pineapple Thief – fer de lance du rock progressif contemporain – se produisait au Komplex 457 pour sa seule date helvétique.
C’est Randy McStine, très bon guitariste et chanteur, frontman de Lo-Fi Resistance, que l’on connaît notamment pour ses collaborations avec Marco Minnemann et ses prestations en live avec Porcupine Tree qui jouait en ouverture. Exercice pas toujours aisé, surtout en solo, mais l’Américiain s’en est bien sorti dans un set de 30 minutes à la guitare acoustique, pédale à effets, boîte à rythmes et séquenceurs. Une prestation intimiste qui allait de pair avec le concert à venir.
The Pineapple Thief débute sa prestation avec l’un des titres les plus enlevés – et appréciés – du dernier album, « The Frost ». Les musiciens prennent place dans la pénombre et on les sent tout de suite dans le coup. Les plus anciens, Bruce Soord (chant et guitare) – Jon Sykes (basse et backing vocals) – Steve Kitch (claviers) et les « derniers » arrivés, Gavin Harrison (batterie) et Beren Matthews (guitare et backing vocals) sont en communion et détendus sur scène. Le très bon « Demons » vient ensuite, avec ses arpèges orientaux à la guitare et son refrain accrocheur. Le nombreux public réserve un bel accueil au quintette, Bruce apprécie et le remercie tout au long du concert.
Les 8 titres du dernier album seront interprétés, mais pas dans l’ordre de l’album, entremêlés de classiques de The Pineapple Thief et de morceaux plus anciens. Parmi ceux-ci, « Dead in the Water » (qui figure sur « Happy Man » – 2006), dans une nouvelle version qui porte la patte de Gavin Harrison, l’un des meilleurs batteurs contemportains. On apprécie particulièrement « Give it Back », sa tension qui va crescendo et son final intense. La cerise sur le gâteau étant « The Final Thing on My Mind », petit bijou musical de près de 10 minutes. Intro atmosphérique avec le chant lancinant et délicat de Bruce, puis le festival de Gavin à la batterie, subtil jeu entre retenue et déferlante, breaks, intermède acoustique et un final somptueux… tout y est !
Deux pièces maîtresses en rappel, « In Exile » tout d’abord, illustre l’ADN du groupe avec sa mélodie soignée, puis « Alone at Sea », au rythme irrésistible pour tirer le rideau sur cette réjouissante soirée de rock progressif contemporain. Aux côtés de Riverside et Porcupine Tree notamment, The Pineapple Thief confirme qu’il joue dans dans la cour des grands.
Texte : Jean-Blaise « JB » Betrisey
Photos : Stéphane Bée