Près d’un album (ou EP) par an, c’est la vitesse de production du duo berlinois, qui revient en mars avec ‘Of Desire’, une succulente galette concoctée par l’ex-Portishead et BEAK>, Geoff Barrow.
Vous êtes désormais bien installés à Berlin, mais avez choisi de retourner en Angleterre, plus spécialement à Bristol, pour préparer ce nouvel album.
Berlin et Bristol sont assez similaires, nous aimons ces deux villes car elles ont une atmosphère très relaxante et créative, ce qui nous inspire énormément lorsqu’il s’agit de faire de l’art. Mais nous n’avons pas spécifiquement choisi Bristol, la seule raison étant que notre label, Invada Records, est situé là-bas et nous a offert d’utiliser leurs studios.
Vous nommez vos albums de manière très éthérée : ‘Immaterial Visions’, ‘Out of The Body’, mais retournez à quelque chose de très charnel avec le titre ‘Of Desire’.
La peau, le sens du toucher, tout notre corps influence notre son et notre visuel. Ce qui nous intéresse, c’est la façon dont l’auditeur peut se plonger dans des sonorités, mais également dans les vidéos que nous projetons. Nous créons des qualités de textures sur nous visuels, ce qui relie le public avec l’écran lors de nos performances.
Vous vous êtes une nouvelle fois lié à Geoff Barrow pour la réalisation d’un album studio. Comment avez-vous envisagé ensemble ‘Of Desire’?
En fait, Geoff passait de temps en temps au studio pour nous donner des conseils et des coups de main, mais l’album a été en majorité imaginé et réalisé par nos soins. Nous avions énormément de démos dans lesquelles piocher, mais avions une idée très claire du sentiment que nous voulions créer sur cet album. Nous avons utilisé le studio de Geoff pour diverses expérimentations avec ses merveilleux synthés et ses effets.
Il me semble entendre justement plus de nappes de synthés que de rythmes entêtants et des voix éthérées, qui étaient un peu votre marque de fabrique.
Les rythmes entêtants et les voix distordues sont encore sur certains morceaux, mais oui, nous avons plutôt travaillé sur des ‘couches’ de son afin de créer une dynamique différente et mieux construite. Comme résultat, il y avait naturellement plus de place pour la voix et les paroles.
‘Of Desire’ m’apparait comme plus romantique que vos précédents albums. Vous le décrivez comme quelqu’un qui se perd dans un univers qu’il a créé.
Ce n’est pas vraiment sur ‘quelqu’un’, mais plutôt sur ce sentiment de se perdre dans un monde que tu crées avec quelqu’un. Un espace où il n’y a que deux personnes et que rien d’autre n’existe. La romance sous diverses formes est un thème récurrent dans tout l’album.
On vous qualifie souvent de ‘psyché’, mais vos albums pourraient très bien figurer dans une discographie goth. Qu’avez-vous écouté pour rendre votre son plus sombre?
Récemment, nos oreilles se sont posées sur Throw Down Bones, In Aeternam Vale et Suuns, mais aucun d’entre eux ne nous a rendu plus ‘sombres’. Nous ne pensons pas que nous sommes devenus plus sombres. Il y a certes des moments assez mélancoliques, mais certains passages sont très positifs. On ne se préoccupe pas trop de l’étiquette qu’on nous donne, on aime jouer avec les genres. On va par exemple jouer dans un festival psyché en France et quelques jours plus tard dans un festival techno à Moscou.
Vous avez décidé de faire votre premier concert en Suisse, aux Caves du Manoir. Pourquoi ce choix?
Les Caves du Manoir nous ont invité en 2015, mais nous nous sommes dit qu’il serait plus pertinent pour nous de faire un concert en 2016 et expérimenter de nouveaux morceaux. C’était vraiment génial de jouer là-bas et on se réjouit vraiment de revenir en Suisse en mars!
EN CONCERT LE 17 MARS AU ZUKUNFT DE ZURICH ET LE 19 MARS AU ROMANDIE DE LAUSANNE