C’est dans la jolie petite salle de l’Epicentre qu’Antigel nous proposait de découvrir l’une des pépites du festival, The Heavy Heavy. Le duo de Brighton formé par Georgie Fuller (chant et claviers) et William Turner (chant et guitare) se mue en quintette en live, secondé par un deuxième guitariste, un bassiste et un batteur sympathique au look de Ringo Starr / Peter Criss. Après un concert la veille à Zurich, le groupe se produisait pour la seconde fois en Suisse. Un EP (‘Life and Life Only’, ATO Records, 2020), plusieurs singles et un album (‘One of a Kind’, ATO Records, 2024) à son actif, The Heavy Heavy se lance dans une première ‘vraie’ tournée européenne. Comme nul n’est prophète en son pays, le combo a connu ses premiers succès aux Etats-Unis en première partie des Black Pumas, Nathaniel Rateliff et Band of Horses. Cet été, ils ouvriront toutes les dates américaines pour The Black Keys.
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Pas de première partie, on entre directement dans le vif du sujet avec ‘Parakeets’, un instrumental surf rock enjoué qui ferait bonne figure dans un film de Tarantino. Le rythme est donné, le tempo est lancé et le public ondule déjà sur la mélodie psychédélique de ‘Lemonade’. Ne serait-on pas monté dans la DeLorean de Doc et Marty qui file plein pot en direction Woodstock ? Quel pied mes amis ! ‘Man of the Hills’ lorgne du côté de Janis Joplin avec de très belles harmonies vocales et Georgie, tout sourire et charmante, est ravie de l’accueil réservé par le public. ‘Miracle Sun’ aux échos de The Mamas & The Papas nous ramène au cœur des 60’s. Un bon bain de psychédélisme à nouveau avec ‘Feel’ et une guitare slide irrésistible. On reprend son souffle avec le mid tempo, ‘Go Down River’ qui nous fait rêver des plages californiennes garnies de surfeurs et de créatures au bronzage caramel blond.
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‘Cherry’, l’un des plus beaux titres, fleure bon les premiers Fleetwood Mac ou Jefferson Airplane avec des nappes d’orgue sur lesquelles se posent les voix de tous les musiciens (hormis le batteur). De retour aux années ‘peace and love’ avec ‘All My Dreams’ et ses accords de clavier acides et guitares à écho et vibrato. Georgie remercie le public à de nombreuses reprises, rayonnante, promettant que The Heavy Heavy reviendrait en Suisse – « un pays si beau et si cool » – pour une prochaine tournée. Elle ramène le fantôme de Janis avec ‘Dirt’ sur fond de guitares zeppeliniennes à la fin du titre. ‘Happiness’ est un hymne à la joie contemporain, ensoleillé et insouciant. Le stonien ‘Because You’re Mine’ et l’enjoué ‘Miles and Miles’ clôturent le set en nous laissant encore des colonies de fourmis dans les jambes.
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Un petit tour par les coulisses et les Anglais nous reviennent pour deux rappels. ‘Real Love Baby’, belle cover de Father John Misty Cover dont le refrain est repris en chœur par la salle, puis le rock folk ‘One of a Kind’ qui avait lancé la carrière du groupe. Nul doute que l’on entendra parler de The Heavy Heavy ces prochains mois et dans le futur. Ce n’est que justice et c’est ce qu’on leur souhaite.