Voilà quelques semaines que la musique est à l’honneur en Romandie. Ce lundi, entre le Montreux Jazz et le Paléo, le Festival Antigel a marqué sa première décennie en grandes pompes. L’occasion pour Eric Linder et Thuy-San Dinh, les codirecteurs du festival, de nous voir enfin sans nos écharpes et bonnets lors de cette soirée estivale où le mercure s’est emballé. Et quel plus bel écrin pour fêter ses dix ans que le Victoria Hall ? Ce lieu emblématique de la culture genevoise est plus souvent le théâtre de symphonies que d’opéras rocks, mais ce soir-là, c’est le ‘super groupe’ The Good The Bad & The Queen qui a mis le feu aux planches.
Tel un diamant reflétant les meilleurs aspects du rock britannique, The Good The Bad & The Queen réuni les artistes les plus influents de la scène alternative. Tony Allen, pionnier de l’afrobeat et bras droit de Fela Kuti, à la batterie et Simon Tong, auteur-compositeur de renom notamment au sein de The Verve pour guitariste apportent tous deux leur son authentique et vrai à cette symphonie d’un nouvel air. A leurs côtés, deux monuments de la culture rock, Paul Simonon, bassiste et pilier du légendaire groupe de punk ayant marqué des générations The Clash et Damon Albarn, l’homme aux milles visages, leader de Blur, Gorillaz et de multiples autres projets qui mène le groupe d’une main de maître.
Le Victoria Hall nous plonge dans une ambiance intimiste, les lumières s’estompent laissant apparaître uniquement la guirlande d’ampoules accrochée au fond de la scène. L’ambiance est féerique, le groupe arrive, accompagné d’un quatuor à cordes. Nous embarquons alors pour un voyage musical intense de presque deux heures nous faisant passer par toutes les émotions imaginables. L’aura de Paul Simonon est indéniable, il occupe la scène comme peu de bassistes savent le faire et la puissance de son instrument donne une profondeur presque théâtrale au concert. Damon Albarn tombe à genoux, lève les mains au ciel, joue avec le public, du premier rang aux balcons. Artiste complet, il passe du piano au micro avec la même prestance et nous transporte avec lui pendant toute la durée du concert. La prestation du groupe est grandiose.
La rareté des représentations de The Good The Bad & The Queen n’a d’égal que leur sincérité sur scène. Ce concert formidable restera un des meilleurs souvenirs de cette année. Bravo à Antigel pour l’organisation et félicitations pour cette décennie écoulée !