La tournée 2014 des Eagles était un événement majeur pour tout admirateur de ce groupe mythique, mais quid des petits nouveaux, nés en pleine période grunge ? Malgré mon jeune âge, je me suis rendu le 30 juin au Hallenstadion pour un concert inoubliable.
“Mince, la moyenne d’âge c’est cinquante ans” sont les premiers mots qui sont sortis de ma bouche dès le passage de sécurité obligatoire à l’entrée du Hallenstadion. Je m’y attendais à vrai dire étant donné que, d’après ce que j’en avais écouté, les Eagles semblaient distiller une musique folk proche de la country mais somme toute assez calme. Passé le gap générationnel, je me suis directement rendu au stand de merchandising afin d’y acheter un T-Shirt et de passer inaperçu parmi les fans inconditionnels du quartet (quintet) mythique.
C’est donc bourré de préjugés que j’ai pénétré à l’intérieur de la salle à proprement parler. L’un d’entre eux était le fait que je serais évidemment debout dans la fosse, mais à ma grande surprise, il n’y avait que des places assises. Je me retrouvais alors, piégé par mon absurdité dans la sélection des billets, au haut rang W49 (le max étant W52…). Persuadé que j’allais passer un mauvais concert, je me préparais à affronter les deux heures d’attente qui me séparaient alors du début de la représentation.
Le concert était ponctué de vidéos sur l’histoire du groupe. Il débuta par deux morceaux acoustiques joués par Glenn Frey et Don Henley, les deux derniers membres fondateurs actuels. Le volume était très faible, mais peut être était-ce dû à ma position quasiment au même niveau que la plus haute des enceintes. Les autres membres du groupe, Timothy Schmit et Joe Walsh, rejoingèrent alors successivement le duo. D’autres instruments s’ajoutèrent (basse, batterie, …) et l’ensemble, déjà harmonieux dès le début, devint vraiment magnifique. La qualité sonore était proche de celle d’un CD et je remarquais qu’aucun d’entre eux n’a perdu sa voix d’origine hormis quelques approximations de la part de Don Henley, mais bon….il jouait de la batterie en même temps donc c’est plus que pardonnable.
Le concert prit un autre tournant lorsque les lumières s’éteignirent pour se rallumer ensuite sur une scène plus que fournie en matériel. Le groupe piqua alors ma curiosité à mesure que le volume montait et un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque Timothy Schmit entama l’intro de »Doolin’ Dalton » à l’harmonica.
Ils enchaînèrent ensuite les morceaux cultes tels que »Witchy Woman », »Tequila Sunrise » et terminèrent leur première partie sur »Take it to the Limit » dont la phrase éponyme résonnait à la fin de chaque refrain.
La seconde partie reprit avec trois morceaux calmes, puis une promesse de rock plus pur et dur car, je cite : “Les chansons calmes sont un peu ennuyeuses”. Le public fut alors secoué par les riffs endiablés de »Life in the fast Lane » et »Those Shoes » à tel point que tous les spectateurs présents se levèrent et battirent le rythme de leurs mains, tenant leurs boissons sous leurs bras ou dans leur bouche. C’était un spectacle incroyable surpassé alors par les solos endiablés de Joe Walsh jusqu’à l’apogée »Hotel California ». Les fans hurlèrent, chantèrent ensemble et l’ambiance dégagée de ces légions de cinquantenaires me prit au tripes.
Le concert se termina sur »Desperado » provoquant de nombreuses larmes et je ne pus qu’imaginer l’émotion provoquée par un tel morceau sur des gens dont la vie a été rythmée par ces groupes mythiques.
http://www.eaglesband.com/