8 ans après leur dernier passage en Romandie, The Australian Pink Floyd Show (TAPFS) revenait à l’Arena de Genève dans le cadre de sa tournée européenne intitulée « The 1st Class Travelling Set ». L’occasion pour le public de constater que TAPFS est toujours le meilleur cover band de Pink Floyd avec des musiciens talentueux et un show se rapprochant au plus près des concerts originaux, notamment ceux de la tournée « A Momentary Lapse of Reason » et « The Division Bell ». Reconnaissance ultime, TAPFS avait joué à la fête des 50 ans de David Gilmour en 1996.
Intro instrumentale avec « Obscured by Clouds » et « When You’re In » qui nous ramènent en l’an 1972, psychédéliques à souhait, avant de laisser place à l’un des plus grands succès de Pink Floyd de la fin des années 80, « Learning to Fly ». Les images et petits films projetés sur le célèbre écran rond serti de projecteurs sont très belles et bien choisies. C’est ensuite un florilège de titres de « Dark Side of the Moon » qui font frémir le public : « Time » et ses montres folles, « Breathe », « Money » et son incroyable solo de saxophone, « Brain Damage » intimement lié à Syd Barrett, et « Eclipse ». Mention particulière aux trois excellentes choristes que sont Lorelei McBroom (qui a chanté avec Pink Floyd sur la tournée « A Momentary Lapse of Reason en 1988-1989), Lara Smiles et Emily Lynn qui nous ont donné la chair de poule sur leur interprétation magistrale de « The Great Gig in the Sky ».
« Coming Back to Life » et sa jolie mélodie un peu convenue fait le trait d’union avec les titres de « The Wall ». Le puissant « In the Flesh ? » lance les hostilités, suivi du subtil « The Thin Ice » puis des imparables « Another Brick in the Wall », Part 1 – 2 entrecoupés par « The Happiest Days of Our Lives ». Les célèbres personnages de Gerald Scarfe font merveille sur l’écran rond, parfois customisés et accompagnés d’un kangourou rose (mascotte de TAPFS). Un mannequin gonflable géant représentant l’ignoble professeur de « The Wall » vient brandir une baguette menaçante devant le public avant l’entracte.
La deuxième partie débute avec « Arnold Layne », l’un des premiers succès de Pink Floyd, composé en 1967 par Syd Barrett. C’est ensuite un feu d’artifices de classiques qui ravissent l’assemblée, parmi lesquels « Shine on You Crazy Diamond (Parts I-V) », « Wish You Were Here », « Pigs (Three Different Ones) », « One of These Days » et « Run Like Hell ». Les effets visuels (projecteurs, rayon laser, boule à facettes, projections de films et images…) sont millimétrés et assurent le spectacle. En rappel, cerise sur le gâteau, une version de « Comfortably Numb » de plus de 9 minutes réjouit la salle qui s’est déjà levée comme un seul homme pour apprécier et applaudir aux soli des deux guitaristes, David Domminney Fowler et Luc Ledy-Lepine.
Une fort belle soirée revival, peut-être parfois un peu trop lisse, où manquait la hargne des parties vocales de Roger Waters, mais on ne va pas bouder notre plaisir après un si remarquable show.