Les Docks ont gâté les fans de metal progressif en ce début janvier où pas moins de trois groupes étaient proposés à l’affiche. En ouverture de TesseracT, qui posaient leurs amplis dans la salle lausannoise pour leur seule date suisse du ‘War of Being World Tour part II’, nous découvrions The Omnific et Novelists.
The Omnific est un trio australien qui pratique un metal progressif festif, jamais ennuyeux. Matt Fackrell et Toby Peterson-Stewart, tous deux à la basse, rivalisent de virtuosité et tissent des toiles mélodiques originales. Ils sont soutenus par Jerome Lematua à la batterie, boute-en-train du groupe qui harangue le public et quitte ses fûts pour venir faire des pas de danse sur le devant de la scène en bermuda hawaïen. Une attitude cool, qui n’est pas sans rappeler The Aristocrats, tout comme leur musique. On y retrouve aussi des accords proches de Polyphia et Steve Vai.
Novelists comptait une bonne cohorte de fans parmi le public. Gageons que ce n’était pas uniquement pour les beaux yeux de Camille Contreras, la nouvelle chanteuse du groupe parisien. Un metalcore de qualité avec des riffs mélodiques et le beau timbre de voix de Camille qui bascule aisément de la douceur au screamo. Novelists a sorti un EP l’an dernier (‘Okapi’) et travaille sur un nouvel album.
TesseracT était passé par Zurich l’an dernier pour la première partie de son ‘War of Being World Tour’ et nous avait fait forte impression. Il faut dire que l’album éponyme est un petit bijou et que les Britanniques sont réputés pour leurs prestations scéniques énergiques. Les Docks sont quasiment complets et les fans sont au taquet. La setlist fait bien sûr la part belle à ‘War of Being’ (6 titres) mais aussi à ‘Sonder’ (4 titres) et reprend dans les grandes lignes celle de la tournée de l’an dernier.
Le concert commence avec le puissant ‘Natural Disaster’ dont on adore le final aérien qui emporte tout sur son passage. La scène est magnifique, bien qu’un peu trop dans l’obscurité au début, beaux jeux de projecteurs et LED qui confèrent une ambiance futuriste. On embraie avec ‘Echoes’, pépite qui illustre bien le style musical de TesseracT oscillant entre douceur, rage contenue puis qui éclate comme un poing dans la face. A nouveau, Daniel Tompkins est stratosphérique au chant – quel artiste ! – passant d’un registre à l’autre, occupant bien la scène et venant titiller le public. On a eu les frissons sur ‘Tender’, pépite du dernier album, qui sublime la voix de Daniel. Ambiance et riffs saccadés à la Leprous sur l’intro de ‘King’ qui tabasse et coups de cœur pour l’ambiant ‘The Arrow’, l’entraînant ‘Legion’ avec la voix folle de Daniel, ‘War of Being’ la pièce maîtresse et ‘Juno’ qui finit d’exploser les cervicales du front row.
Un seul rappel, ‘Concealing Fate, Part 1 : Acceptance’ pour baisser le rideau sur cette somptueuse soirée qui n’aura laissé qu’un seul regret, la brièveté du concert de TesseracT (1h20) compensée par son intensité.
