Dans une charmante petite bourgade de l’Ain, se cache un petit festival aux allures champêtres. C’est le Sylak Open Air. Pour cette 3e édition, du vendredi 9 au dimanche 11 août, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands en nous concoctant une affiche somme toute très agréable, avec deux des plus grosses pointures du Hardcore, Biohazard et Agnostic Front, quelques perles comme Eluveitie, Downset, Nashville Pussy, des ovnis comme Mumakil, Haemorrhage et bien sûr une flopée de groupes français comme Frontal, les fous du Bal des Enragés, Elmer Food Beat.
L’arrivée se fait de façon très rapide, en effet, et cela à l’air d’une constante sur ce festival, TOUT se fait en un maximum de 5 minutes, et c’est extrêmement agréable de pouvoir acheter quelques CDs et de pouvoir les mettre immédiatement après dans sa voiture. De même, un petit lac à proximité permet de se rafraîchir entre deux concerts. Qui d’ailleurs se passent tous sur une même scène, ce qui permet de ne rien louper, ou de se reposer les oreilles quelques minutes. Mais cela a aussi des désavantages *Suivez mon regard en direction de Biohazard*. Bref, je n’étais pas là pour des vacances ou pour me toucher le zizi, mais pour voir des groupes, boire de la bière, revoir des groupes, noter des cochonneries (mais oui, je bosse aussi), ‘fin bref, le truc habituel du festivalier. J’ai donc chroniqué l’ensemble des groupes présents et bien entendu, tous les avis qui vont venir sont les miens, si vous avez des insultes ou des bières à me transmettre, je prends le tout !
Vendredi 9 Août
Layers, 18:00 / 18:40
On rentre dans le bain avec Layers, groupe qui officie dans un hard/heavy efficace. Un son assez bon, des reprises de Motörhead qui déménagent. La petite scène, située entre les quelques arbres à droite de la scène principale se prête parfaitement à leurs 40 petites minutes d’un bon set. Il n’en fallait pas plus pour lancer le festival sur de bonnes bases !
À Sec, 19:10 /19:50
À Sec. Bon hé bien désolé, mais là, c’est l’inspiration qui était à sec. Un rock’n’roll pas transcendant, qui plus est pas terrible. Les fans ont apprécié, les autres passent leur chemin.
The Walking Dead Orchestra, 20:20 /21:00
Tiens un autre groupe de Metalcore. Oh tiens encore un groupe de Metalcore français. Bon, sans révolutionner le genre, ces petits gars de l’Isère (de Grenoble si je me souviens bien) en ont dans le pantalon. Entre quelques combos efficaces, une présence sur scène qui est intéressante, leur musique envoie du bois. Place à l’action dans la fosse ! À noter que ces messieurs sont très sympathiques, flyant à tout va pendant les deux autres jours du festival !
Noswad, 21:35 / 22:15
C’est la soirée mousse, celle où l’on s’éclate tous ! Bon bref, assez de jeux de mots. Remarquez que je viens de faire une ligne en écrivant n’importe quoi. Sinon Noswad, c’est l’un des projets de Vincent, chanteur d’Aqme de son état. Et il faut le dire, le sieur est en forme. On sent sa capacité à tenir une foule dans sa main. De très bonnes compos pour un stoner rentre-dedans. Tellement bonnes que pendant quelques instants, l’ensemble du site sera couvert par la douceur d’une nuit et du silence. Bon c’était juste une panne d’électricité, mais on a le droit de faire un peu de poésie non ?
DJ Mike Rock, 22:45 / 00:45
Apparemment, ce mec est une star dans le milieu. Bon si balancer des titres ultra connus (Davidian, Breaking the Law, pour ne citer qu’elles) entre quelques bouses musicales (LMFAO…) sans beaucoup de transitions, c’est marrant et ça fait passer le temps avec la mousse, personnellement, j’ai fini la soirée au bar et avec les potes au camping.
Samedi 10 Août
Votre serviteur n’aime pas le café. Et malgré une encéphalorectomie avancée, il est toujours de bon ton de faire ce pourquoi on est employé. C’est donc avec un verre d’eau et un autre de coca (ce n’est pas TRVE je sais…), tranquillement installé dans un pouf au sein du coin VIP que je me remémorai la soirée/étoffait mes notes. Et ce n’était pas une mince affaire ! Mais assez parlé de moi, place aux premières notes de la journée !
Ultimate, 11:35 / 12:05
Honte sur moi, je n’ai suivi que les deux derniers morceaux du combo, officiant dans un rock somme toute moyen. J’ai noté quelques riffs de Breaking The Law de Judas Priest, pas grand-chose à dire de plus malheureusement.
Phyllisdietrichson, 12:35 / 13:05
J’ai mis un paquet de minutes avant d’arriver à prononcer leur nom. Et comme ils le disent, ils ont pas la tête de l’emploi. Trop peu de monde pour profiter d’un son plutôt bon, et de leurs compos teintées d’influences Dillinger Escapiennes. J’ai beaucoup aimé, c’est donc une agréable découverte pour ma petite personne. Ça envoie, et à midi, pour le réveil, y a pas mieux (enfin si les originaux, mais on ne peut pas tout avoir hein !).
Cult Of Occult, 13:35 / 14:05
Tiens, je connais ce visage caché par une capuche. Oui, Vincent d’Aqme a plus d’une corde à sa guitare. Là c’est du sludge. 3 titres, 30 minutes, faites le calcul. Et il est plutôt doué le bougre niveau voix. Je cite mes notes « pas ma came, plus de monde que le groupe avant ». Je dois le reconnaître, en écoutant un peu plus, bah c’est pas mal du tout. Toujours pas ma came, certes, mais c’est bien travaillé, les gars ont l’air motivés et ils avaient quelques fans sur le site. À regarder de plus près !
Frontal, 14:35 / 15:05
Frontal. Bon j’ai essayé de prendre des notes dans le pit, voilà ce que ça donne (c’est une expérience comme une autre, mais je ne referai pas ça, promis) : « Efficace, pit, aïe, scène occupée, blast, marrant, sympa, à revoir, … (Illisible) ». Bravo les gars en tout cas, officier dans un deathcore (que je n’aime pas cette appellation) plutôt progressif, j’en ai trouvé quelques relents « meshugguesques ». Je comprends pourquoi ces gars-là étaient allés au Wacken 2010.
Valient Thorr, 15:35 / 16:20
On attaque les hostilités en cette après-midi ensoleillée ! Les natifs de la Caroline du Nord nous offrent un vrai set de hard rock/stoner très énergique et efficace pour défendre leur dernier méfait « Our Own Masters ». Des gros barbus en chemise de bûcheron envoyant du bois, ça le fait ! Tout comme le premier rameur lancé par le chanteur, Valient Himself, ouais, les hostilités commencent bien.
Mondo Generator, 16:50 /17:35
Un set bien cool, qui sent le sable chaud du désert californien. Les titres rendent très bien, l’ambiance est bonne enfant, voilà les points positifs. Sinon le son était brouillon au début, presque une bouillie, mais c’est allé en s’améliorant. Le sieur Nick Oliveri ne semblait pas très concerné, aussi il est venu, il a joué (notamment Green Machine en fin de set), et il est reparti. Dommage, un peu plus de sourires et de communication auraient été les bienvenus !
Banane Metalik, 18:05 /18:50
Du punk, des mecs déguisés qui jouent un style gore’n’roll. La scène est décorée selon leurs couleurs, sera envahie durant le concert à la demande du chanteur. C’est groovy mais il manquait clairement des basses, le mixage de la contrebasse n’a pas aidé. Un début de set répétitif, un discours ultra cliché et convenu (Ouais on combat les dictatures, on est oppressé ici, say trop injuste …). La fin sera plus convaincante pour ma part, musicalement en tout cas.
Haemorrhage, 19:20 / 20:10
Gruik.*
*Le grind c’est la vie, c’est cool, on se marre. Il y a de la valse, du rameur, des mômes dans le pit. C’est fun, porte nawak, gros son, grosse ambiance, la guitariste est jolie, premier vrai concert extra. Ah, c’est du Gore-Grind et le son est chouette. Mais qu’est-ce qu’on a l’air intelligent quand on danse !
Eyehategod, 20:40 / 21:30
Groupe principal du batteur de Down, Jimmy Bower, d’ailleurs il se débrouille bien avec un manche le bougre. Il commence à y avoir beaucoup de monde devant l’unique scène du festival. C’est efficace, le groupe est sympa, les compos font remuer le public. Excellent show, carré, sans fioritures. Sisterfucker fait évidemment son effet en live. Par contre Mike Williams était raide défoncé à la Vodka, mais cela n’a en rien altéré sa bonne prestation.
Elmer Food Beat, 22:00 / 23:00
Qui ne connaissait pas Le plastique, c’est fantastique ? Moi chers amis ! Le public est venu en masse pour les Nantais rois du Top 50. Ça chantait, dansait, reprenait en chœur les refrains. Un grand moment de n’importe quoi avec le chanteur qui se retrouve en slip. Le son est excellent par moments, plus brouillons à d’autres. Mais ça ne m’a pas plus touché que ça, je suis resté de marbre, malgré un public connaisseur et acquis à leur cause.
Nashville Pussy, 23:30 / 00:30
Autant le dire tout de suite, le set des sudistes, tête d’affiche du Samedi, a été entaché de pas mal de problèmes en tous genres, dans le désordre : des haut-parleurs qui ont failli écraser la bassiste Bonnie Buitrago, 10 minutes de retard, Jimmy Bower dans un état absolument dément qui va pisser sur scène, entre des HP et des bâches, et Nick Oliveri et Valient qui se marrent comme des veaux et se vautrent dans le fond de la scène. J’oublie juste les cassages de corde de Ruyter Suys qui a mis deux chansons à réaccorder son instrument, et on a eu un concert avec d’excellentes compos, naviguant entre Lynyrd Skynyrd et Motörhead, mais gâché par d’autres circonstances.
Dimanche 11 Août
Own The Owner, 10:55 / 11:25
Du hardcore mélodique pour se réveiller. La voix est sous-mixée, c’est pas original. Non, ça ne passe pas, désolé les gars … NEXT.
Sedative, 11:55 /12:25
Gruuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiik.*
* Le grind c’est la vie, c’est cool, on se marre. Il y a de l’action c’est fun, des mosh partent, il y a de l’amour dans le pit, malgré que les gens ne se soient pas déplacés en masse.
Dissident Pachyderm, 12:55 / 13:25
Du grunge en un peu plus calme. J’ai bien aimé, ça détend avec une bonne bière. Continuez les gars, ça m’a plu !
Tarld, 13:55 / 14:25
The Amsterdam Red Light District, selon la description du programme du Sylak, officieraient dans un Hardcore influencé par Refused notamment. Je n’ai pas eu cette impression. Scéniquement très au point, les 4 mecs ont envoyé du bois dans un set rock/Hardcore aux relents de Mondo Generator. Bon je ne sais pas si c’était intentionnel ou même vrai, mais j’ai encore été séduit, c’était intéressant, tant musicalement que scéniquement donc. A suivre !
Mumakil, 14:55 / 15:35
Gruik, Gruik Gruuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiik !*
*Mis à part ma groupie attitude pour le sieur Foley, c’était du grind tout ce qu’il y a de gras, de bon, de fort, de fou et de n’importe quoi. Moment d’impro de batterie sur un titre qu’il ne connaissait pas (?? si j’ai bien compris). Pour le reste, les vannes fuses, on reprend les mêmes codes que lors des autres concerts de grind de la journée, gras, grand et puissant.
Downset, 16:05 / 16:55
Ils sont présents, ils sont méchants, ils ne sont pas là pour faire des câlins, malgré une basse qui disparaît puis revient (et elle a de l’importance dans leurs compos), une guitare qui est sous-mixée, puis réapparaît. Les Californiens de Downset nous proposent un set de fous furieux. Des coreux qui officient depuis les années 80, ils pratiquent un Hardcore fusionné au hip-hop et au rap qui ressemble à ce qu’a fait RATM (c’est même logique, ils les citent comme influence). Bref c’est puissant, Neil Roemer est un frontman qui en veut, et il le prouve. En cette année 2013, ils sont de retour après 8 années de stand-by. Bravo, on en veut encore !
Agnostic Front, 17:25 / 18:15
Vous prenez le set du Hellfest. Bon, vous lui ajoutez beaucoup d’énergie, de puissance, de voix (quelques soucis de micro, rien de grave ni de gênant), quelques caméras pour un futur DVD annoncé par Roger Miret lui-même, des petits enfants sur scène (THIS IS HARDCORE), un stigma des très grands jours, un groupe en ultra-forme, et vous avez eu l’un des trois meilleurs, si ce n’est LE meilleur set du festival. Respect les gars, après autant d’années, bravo !
Le Bal des Enragés, 19:05 / 20:15 (19 :15 / 20:25)
Je n’aimais pas, mais alors pas du tout le Bal. Au HF, je me suis barré au bout d’une chanson, trouvant ça mou et sans me toucher. Bon, je suis un homme, je sais reconnaître mes erreurs. Là, c’était cool, fun, grand et avec beaucoup, beaucoup d’énergie ! Ça n’est pas les 3 heures de show qu’ils font, mais là, on a eu du lourd ! « Enter Sandman » n’a jamais été aussi bien joué depuis un moment. « Walk », quoi, « WALK » bordel de merde ! Par contre, je crois que le chanteur de Downset n’a pas aimé l’humour avec le drapeau américain. Il s’est pointé avec un de ses potes sur scène, faisant un gros doigt à Reuno sur « Beautiful People », avant de partir. A mon avis, ils n’étaient pas contents. Mais bon, ça reste un excellent souvenir, manquait juste « Vive le feu » !
Eluveitie, 20:45 / 21:45 (21:00 / 22:10)
Un an et demi de tournée, dixit le chanteur d’Eluveitie. Ça en fait des dates. Arrivant à la fin de celle-ci, on pouvait croire que le groupe était en roue libre/crevé. Non, il n’en est rien. Ils jouent bien, tous les instruments sont mis en valeur dans le mix, mis à part la basse un poil en retrait, ont un bon son, ça envoie, je suis amoureux de Anna Murphy. À part ça, c’était chouette, carré, pro. Je citerai mon ami Charles pour finir : « le batteur il envoie du bois, il joue simple, et efficace ».
Biohazard, 22:15 / 23:30 (22:50 / 00:00)
Il y a un mot qui résumera bien les 2/3 du set « Colère ». Retards, balances, bref, c’est vite expliqué et comment dire… Non, même si ça a donné un show absolument énorme, Bobby et Billy étaient vraiment énervés. « Salut, on arrive sur scène, on jette les bouteilles, on fonce dans le décor ». « Shades of Grey » et « Urban Discipline » n’ont jamais été aussi bonnes à mes oreilles. Vraiment puissants et puis… voilà. Excellent set, avec une set-list sans surprise, comme pour Eluveitie !
Bilan Musical :
Au final, on a eu droit à d’excellents shows (Biohazard, Agnostic Front, Haemorrhage, Mumakil, Le Bal des Enragés), et d’autres moins bons. Le son a été globalement satisfaisant, même si des fois, ça partait dans tous les sens (Downset entre autres). Cependant, il est clair qu’il manque un petit quelque chose à ce festival, une réelle identité, de ne pas rester entre le « parc d’attractions » et le vrai festival, parce que même si les groupes du dimanche étaient excellents, le reste, je trouve, est carrément déséquilibré. C’est dommage, car il y a pas mal de potentiel, avoir un festival comme celui-ci près de Lyon est une bonne idée, mais il faut se développer, grandir et avoir une identité propre sous peine de voir son affluence ne jamais grandir.
Pour ce qui est du bilan plus personnel, pour des anecdotes et d’autres remerciements, venez me lire ici ! http://bienvenuechezgrid.wordpress.com/