Chaque été depuis 2011, sur le premier week-end d’août, Saint-Maurice-de-Gourdans accueille en ses terres, le Sylak festival. Cette année, l’événement se déroulait du 4 au 6 août, toujours au stade Régis Perrin, métamorphosé pour l’occasion en un espace entièrement dédié aux amateurs de musiques extrêmes. Même si l’événement a bien grandi depuis sa première édition, le format à taille humaine séduit les 10 000 festivaliers et restera intact – à quelques détails près, comme nous l’indique Mike Vince, organisateur du Sylak.
En l’espace de trois jours, la petite bourgade de Saint-Maurice-de-Gourdans, 2500 habitants, quadruple sa population. Des décors soignés prennent place, des bénévoles habitués réintègrent leurs équipes et les festivaliers, chanceux d’avoir pu obtenir leur pass, s’apprêtent à profiter d’un des rassemblements les plus en vogue et qui affiche une fois de plus sold out : le Sylak.
Famille, bière et concerts
Telle pourrait être la devise du Sylak. Tous les festivaliers pourraient sans doute le confirmer, l’expérience est à vivre. On y trouve tous les codes habituels d’un événement du genre. Des food-trucks, un camping, un market… Classique. Efficace. Ce qui fait la différence au Sylak, c’est l’ambiance. Ici, on vient avec le sourire et ses enfants. D’édition en édition, on retrouve les potes qu’on a rencontrés l’année précédente et les amitiés s’affinent.
« En cinq minutes, tu te retrouves devant la scène, alors que tu viens de quitter ta tente », nous explique Mike. « Les attentes sont assez courtes, que ce soit pour aller aux toilettes, manger ou commander une bière. Tout est facilement accessible ». Et c’est vrai. Même si les allers-retours se multiplient pour les festivaliers entre le camping gratuit situé juste en face de l’entrée et l’enceinte du site, on circule aisément et les choses se passent sans encombre. « On n’a pas pour ambition de prendre plus d’ampleur », poursuit l’organisateur. « On souhaite garder ce format à taille humaine et cette ambiance familiale. Il n’y aura pas de scène supplémentaire, on risque juste d’ajouter un nouveau vitrail l’an prochain, mais c’est tout. »
La petite bête qui monte, qui monte…
« Le plus gros défi au début de l’aventure a été d’obtenir la confiance de la mairie et des habitants du village mais cela s’est fait très vite. Quand on a commencé à grossir, on a dû adapter les structures et louer du matériel car on passait d’un événement dans lequel on utilisait beaucoup de récup à un festival un peu plus sérieux ».
D’à peine 1000 festivaliers en 2011 (800 pour être exact), à 10 000 sur les trois jours depuis 2018, la jauge a explosé. Les bénévoles qui, pour « les trois-quarts sont là depuis des années », sont passés en onze éditions, de 60 à 260.
Rigueur et bienveillance
En fin de compte, même si Mike nous confie humblement qu’il se demande parfois comment lui et ses acolytes y sont parvenus, le pari est largement réussi. Douze ans après sa création, le Sylak a relevé le défi de se faire un nom dans une ère où les festivals fleurissent aux quatre coins d’Europe. « Au début, c’est forcément compliqué : tu n’es pas connu et tu dois convaincre les différents intervenants. À partir du moment où tu es réglo avec les prestataires ou les agents, que tu paies en temps et en heure, la confiance s’installe et tout devient très simple ».
Aujourd’hui, la popularité du Sylak est incontestable. On vient de toute la France y planter sa tente et le petit village de Saint-Maurice-de-Gourdans est désormais connu jusqu’en Suisse. L’édition 2023 nous a offert des plateaux mêlant grind, hardcore, punk ou folk expérimental avec des groupes locaux ou internationaux, comme le souhaitent les organisateurs. Blockhead, Eight Sins, Alea Jacta Est jouaient aux côtés de Sepultura, Soulfly ou encore Eyehategod et Heilung. En 2024, afin de prolonger le plaisir, un Sylak Café doit s’installer au cœur de la commune. Idéal pour parler pronostiques en attendant la prochaine édition… Car notre petit doigt nous dit que Mike et sa troupe finiront peut-être, un jour, par réaliser le rêve d’accueillir Lamb Of God… Affaire à suivre. [Floriane Piermay]
www.sylakopenair.com