Nouvelle journée sur les terres de St-Maurice-De-Gourdans et toujours aucune tempête ne semble vouloir venir troubler la fête à l’horizon. Je suis rassurée, mais en même temps, cela signifie que les températures vont grimper durant la journée.
Ça réveille !
On démarre au quart de tour avec Beyond The Styx, que nous aurons le plaisir d’interviewer un peu plus tard. Cet été, fort de son dernier album «Sentence» paru en 2022, qui a reçu de très bonnes critiques dans la presse, le quintet enchaîne les festivals européens. Revenant à peine de l’Xtreme Fest, le groupe est plus que décidé à envoyer du pâté face à une foule réceptive.
Sur scène, pas de chichis vestimentaires, juste des musiciens et leur soif d’adrénaline. Une chose est sûre, cette année, nous avons affaire à des festivaliers exemplaires. Levé de bonne heure, le public est largement au rendez-vous en ce samedi midi devant la scène.
Tous à vos kilts !
Changement total d’atmosphère avec les Dropkick Murphy du Canada, The Real McKenzies. Eux aussi ne viennent pas les mains vides. Depuis janvier 2023, la formation a traversé terres, mers et océans pour venir défendre son dernier opus «Songs of the Highlands, Songs of the Sea» sorti en novembre 2022.
Alors sortez vos kilts et vos drapeaux, car ça va danser ! Mélange d’une base musicale traditionnelle écossaise avec notamment de la cornemuse, le tout remanié à la sauce punk, on ne peut que présager une ambiance festive. Et c’est le cas. Dans le public, on boit des bières, on chante et danse avec ses voisins sous un soleil qui commence à taper fort. Même le staff se lance dans le crowdsurfing! Le groupe s’éclate aussi sur la mainstage. Le son général est très bon, en revanche je dois dire que les fausses notes du chant ont eu raison de moi sur la fin.
Concert bodybuildé
Tout le monde les attend de pied ferme. Mené par une femme au bras de fer et une chevelure de feu, je veux bien évidemment parler de Walls of Jericho. Encore plus imposante d’année en année, Candace est une frontwoman puissante mais aussi très proche de son public. Elle n’hésite pas à lancer des circle pits et monter sur les crashbarrières pour venir au contact de ses fans.
Au fil du temps, les Américains ont su se créer une position solide dans le milieu metal où ils y ont toute leur place. C’est un show ultra-dynamique avec ses slameurs, des pogos et une beau nuage de poussière soulevé par un public animé.
Au nom de la lune
On continue sur la lancée avec Moonspell. Comme son nom l’indique, les décors sont inspirés de la lune avec un grand fond de scène à son effigie, des tenues sombres et un clavier serti de rayons dorés. Les Portugais ne laissent pas indifférents lors de leur arrivée. Non pas parce qu’on est entourés de groupies, mais par leur grande taille et leur allure imposante. Dommage que le concert ne soit pas prévu plus tard pour compléter l’ensemble. Mais bon, c’est déjà assez compliqué de faire une programmation qui fonctionne, si on doit en plus compter sur la météo et les éléments de la nature… En tout cas, cela n’a pas l’air de déranger la foule. Le son est bon. Même depuis le camping, on profite pleinement du concert. Personnellement, j’ai juste un petit problème avec la voix claire du chanteur. Est-ce dû aux réglages du micro ou juste une question de point de vue ? Malgré ce détail, on passe un super concert.
Cri de l’âme
On se faufile, cidre en main, pour accéder au niveau de la fin des crashbarrières. Oui, à cet endroit où les slameurs sortent après leur moment de gloire. Eh ouais ! Quand la nature a décidé de faire de toi un minimoys, tu sais comment trouver les bons spots.
C’est au tour de Sólstafir de faire son entrée. Après les avoir vus au Hellfest en 2018, puis à Zurich en février dernier à l’occasion de leur tournée avec Katatonia, je suis plus qu’impatiente de les retrouver au Sylak. Et à en croire le monde autour de moi je pense ne pas être la seule. Ça fait vraiment plaisir de voir leur notoriété grimper en flèche ces dernières années.
Toujours aussi sérieux, les Islandais laissent rarement échapper des émotions sur leur visage. En revanche, ils savent chambouler nos sens avec leur musique.
Doucement, ils nous amènent vers un univers mélancolique et torturé. Sans avoir le temps de comprendre ni comment, ni pourquoi, on se retrouve en pleine introspection. Le chant brut, sincère et parfois déchirant d’Aðalbjörn Tryggvason vient malgré nous faire ressurgir des sentiments enfouis au plus profond de notre coeur. Le tout est capté puis guidé par l’instrumental. Transcendé lui aussi par ce voyage émotionnel, le chanteur descend sur la barrière donner son corps à la foule. Il va de gauche à droite, faisant des acrobaties sans que la gravité ne l’atteigne.
La nuit est tombée et Sólstafir repart non sans laisser de traces dans l’âme de chacun.
Caliente
Direction le Brésil avec Sepultura. C’est sans aucun doute l’une des têtes d’affiche les plus attendues de cette 11ème édition.
A l’aube de ses 40ans, le mastodonte du trash metal n’a pas perdu du poil de la bête. Il nous l’avait d’ailleurs démontré en créant «Sepulquarta» en plein Covid afin de ne pas rester dans le néant du lockdown.
Malgré l’heure tardive, il fait encore bien chaud au Stade Régis Perrin et la température n’est pas prêt de redescendre ! Le show est surpuissant et la foule en transe. Le tout est accompagné de lumières profondes. Le public ne tient pas en place. Même sur des morceaux plus posés tels que «Agony of defeat» les crowdsurfers s’enchaînent non-stop.
Cette deuxième journée se termine sur un tour accompagné par Kreator en fond musical. L’occasion de faire de belles rencontres et retrouver certaines connaissances de la veille.