C’est une jeune femme sûre d’elle est professionnelle que j’ai rencontrée aux Faux Nez jeudi dernier. Aucune pointe de stress dans sa voix, mais l’impatiente d’être devant ses fans. Submaryne n’est qu’au tout début de sa carrière, mais aucun doute, elle sait où elle va. Après avoir ouvert pour Bastian Baker aux Docks, elle se produisait pour la première fois sur une scène qui lui était réservée à elle seule, avec un public venu spécialement pour elle. Rencontre avec une musicienne solaire.
Tu as choisi Submaryne comme nom de scène, d’où ça vient ?
C’est assez atypique comme histoire. On réfléchissait avec mon manager et les différentes personnes qui travaillent avec moi, et l’idée, c’est que les gens voient pas forcément tout de suite ce qu’on va amener, qu’ils ne se disent pas tout de suite que c’est Suisse. Venir un peu en sous-marin justement. C’est mon manager qui a dit « sous-marin » et quelqu’un s’est exclamé « ah ! submarine ! » et moi j’ai trouvé ça joli. Et on a fait le jeu de mot aussi parce que je m’appelle Marine. Super jeu de mot ! (rires)
D’où te viens ta passion pour la musique ? Est-ce que ça vient de ta famille ?
En fait, mon père est hockeyeur et tient un restaurant, ma mère est prof d’allemand, ma sœur faisait du tennis en professionnel donc personne à part mon frère était dans la musique. Et c’est vrai que peut-être quand on est petite, on veut tout faire comme son grand frère. C’est peut-être ça qui m’a induite à la musique et qui m’a ouverte à ce monde. On a beaucoup travaillé ensemble, encore en ce moment, donc je pense que le fait que ça devienne une passion et un métier je le lui dois beaucoup parce qu’il m’a beaucoup appris. Mais je pense que le fait de vouloir en faire un métier c’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire.
Tu chantes, mais tu joues aussi de la guitare et du piano, tu as appris en autodidacte ?
Oui ! Pour être totalement honnête, j’ai appris sur YouTube. (rires) J’ai mis « how to play the guitar », ils m’ont appris les accords de base et de là, j’ai commencé à écrire des chansons, Après, j’ai appris le piano et récemment, j’ai commencé le saxophone parce que j’adore les cuivres. J’ai tout appris par moi-même pour avoir un instrument pour accompagner ma voix, qui est quand même mon instrument principal.
On est encore de la génération qui achetait des CD, tu te souviens du premier album que tu as acheté ?
Oui, effectivement (rires) ! Le premier album que j’ai acheté c’était un album de Jennifer Lopez… euh, attends, elle est bien chanteuse et pas actrice ?
Elle fait les deux !
Ah oui (rires) ! Donc c’était Jennifer Lopez, j’étais très fan. C’est le premier CD que j’ai acheté avec mes sous. Je me souviens, j’avais mon walkman, j’étais trop contente, je l’écoutais plein de fois !
On te verra peut-être bientôt au cinéma !
Peut-être !
Ton meilleur souvenir sur scène ?
Au Docks, il y a deux semaines. C’était à couper le souffle. J’ai fait la première partie de Bastian Baker. La sono était fantastique, le public était à fond, tout était réuni pour passer un merveilleux concert. Pendant tout le set, j’ai pas eu une seconde de stress, j’étais juste en train de kiffer et de me dire « c’est fantastique ! je veux faire ça toute ma vie ! » J’avais déjà eu ce sentiment mais là, c’était vraiment très fort.
Tu as fait un titre avec Petit Navire, comment ça s’est passé ?
C’est deux DJs suisses qui ont commencé leur projet à peu près en même temps que moi et je les ai rencontrés parce qu’ils cherchaient une voix pour leur single Bali. On s’est super bien entendus et depuis on est devenus très potes tous les trois, on écrit encore énormément ensemble. La collaboration s’est faite grâce à un ami qui m’a dit qu’ils cherchaient une voix donc je suis allée faire des essais. J’ai beaucoup aimé la chanson et donc j’ai prêté ma voix à ce premier single qu’ils ont sorti
Autre « collaboration » si je peux dire, tu as repris une chanson de Thérapie Taxi et, il y a quelques mois, tu es montée sur scène avec eux aux Docks. Alors, c’était prévu ou pas ?
Non ! Pas du tout ! C’était pas prévu (rires) ! C’est ça qui est fou ! En fait, je les avais vus à Montreux et ils faisaient monter quelqu’un sur scène pour faire le couplet de Roméo Elvis donc je me suis dite « aux Docks, je peux pas louper ça » ! Donc je m’étais mise exprès au premier rang, on était arrivés hyper tôt, etc. Et quand ils ont demandé qui connaissait le couplet j’ai crié « moi ! » et mes potes m’on portée au-dessus de la foule du coup le groupe m’a dit « ben, monte » (rires). Donc effectivement, c’était une sorte de collaboration avec Thérapie Taxi mis je pense qu’ils savent toujours pas qui je suis. On dira que c’était plutôt une heureuse coïncidence (rires).
Est-ce que c’est difficile de jouer devant un public qui n’est pas le sien ?
C’est très rare que je joue devant « mon » public parce que j’ai pas encore vraiment de fanbase. Ce soir c’est la première fois. C’est aussi la première fois que mon show est payant et soldout donc j’espère que ça va bien se passer ! Les Docks, c’était incroyable. J’ai joué dans pas mal de petits bars, de petits festivals et c’est une école de vie. Les gens ne sont pas là pour toi, ils ne t’écoutent pas forcément et du coup il faut jouer tout en sachant que les gens n’en ont rien à foutre. Ça t’apprend plein de choses sur la scène et sur comment la gérer. Je pense que ça m’a beaucoup appris de faire tous ces petits concerts même si c’est pas le plus agréable.
Tu joues seule mais aussi en groupe, qui sont ces jeunes hommes qui t’accompagnes ?
Ils sont quatre maintenant ! Théo, Marco et John, c’est mes trois meilleurs potes. Matthieu est un pote de gymnase qui s’était ajouté à la liste juste pour les Docks et le feeling est tellement bien passé qu’on l’a intégré dans le groupe ! Ça fait quatre ans qu’on tourne ensemble. Ils m’aident aussi énormément à évoluer et on travaille toujours beaucoup sur les morceaux ensemble. Pour moi, avoir cette liaison aussi précieuse au sein d’un groupe, j’aurais pas pu rêver mieux. Faire ce que j’aime le plus au monde avec les gens que j’aime le plus au monde, c’est un rêve.
Ces temps, tu es pas mal à l’étranger…
Oui ! J’étais en Écosse y a deux semaines, j’ai fait Glasgow et Bruxelles la semaine dernière. On est en studio !
Raconte -nous !
On va sortir un single qui sera sûrement ‘You Should Know’ que j’ai joué aux Docks et qu’on rejoue ce soir (c’est la dernière avant le rappel si jamais (rires) !). On aimerait bien la sortir en single et sortir quelque chose en suisse romande. Donc on travaille énormément en studio en ce moment pour produire les titres.
Tu postes beaucoup sur les réseaux sociaux, c’est important pour toi, non seulement d’être présente sur les réseaux, mais aussi de lire ce que les gens pensent de toi ?
J’adore Instagram, c’est mon réseau social préféré. J’aime bien partager des petits bouts de ma vie. Des fois je dis des conneries, des fois des trucs plus sérieux. On a en fait une proximité incroyable avec le public qui fait qu’après un concert, les gens vont t’écrire, te dire qu’ils ont trouvé génial alors qu’ils te connaissent pas du tout. Ils peuvent juste te suivre sur Instagram et t’envoyer un message privé. Après, tu vas voir ou pas, c’est ton choix. Moi je vais toujours voir et ça fait toujours plaisir de voir que les gens ont aimé et qu’ils veulent venir te revoir. A l’époque des Rolling Stones, t’envoyais une lettre, ils en recevaient des millions et ils répondaient jamais. Maintenant ça va beaucoup plus vite. Bon, je dis pas que je suis au stade des Rolling Stones hein (rires) ! Mais en fait maintenant, il y a vraiment un contact direct avec le public qu’il n’y avait pas avant. Je trouve super intéressant d’exploiter ce côté-là et de partager sa vie en direct sur les réseaux sociaux avec sa communauté.
Ton plus grand rêve ?
Mon plus grand rêve, je pense que je sui s déjà en train de le vivre… C’est un peu cliché (rires) ! Mon plus grand rêve, c’était les Docks, et c’est fait. Donc on va dire que mon prochain plus grand rêve c’est le Montreux Jazz Festival sur la scène off. Donc on verra pour l’année prochaine !