La rencontre avec Stinky se passe en toute intimité, dans la tranquillité de l’espace presse du Hellfest, avec trois de ses membres : Paul (batterie), Titouan (guitare) et Claire (chant). Contrastant avec la bête qui se révèle une fois lâchée dans l’arène, Claire nous apparaît douce et posée, aux côtés de ses deux compères. Les trois potes se révèlent et nous racontent avec modestie comment ce petit groupe clissonnais a atterri sur la Warzone. Avant de vous faire prendre à la gorge par ce monstre naissant, découvrez Stinky dans sa version la plus simple.
Beaucoup de changements dans votre formation. Maintenant une fille au chant. Comment en êtes-vous arrivés là ?
[Claire] Le groupe existe depuis 2008. Paul et moi sommes arrivés fin 2014. Depuis cette période, le line up est stable. Ma venue dans le groupe s’est faite de façon un peu… hasardeuse. Les gars devaient partir en tournée européenne avec leur ancien chanteur et il n’a pas pu venir à la dernière minute. Ils m’ont proposé de le remplacer dix jours avant de partir. Comme il avait ensuite des problèmes de disponibilités, ils m’ont proposé un CDI et j’ai dit oui ! Puis on a enregistré un album dans la foulée.
[Paul] Moi, à la base je fais de la guitare et ça faisait des années que j’avais envie de me mettre à la batterie. Je connaissais très bien les gars donc on a répété pendant un an, en se donnant une date butoir. On s’est dit que si ça marchait, on continuerait. Et à priori ça l’a fait car je suis encore là en 2019 !
[Titouan] Personnellement, je suis là depuis le début car on a monté le groupe à Clisson, avec Seb (Ndlr : Guitare) et Redwan (Basse) quand on était ado. Mais c’est vraiment depuis 2014 que notre vraie identité musicale s’est créée et que le reste s’est enchaîné – albums, tournées et labels notamment.
Qu’est-ce que ça représente de jouer au Hellfest et comment vous avez vécu votre prestation ?
[Claire] C’était assez impressionnant… On ne s’attendait pas du tout à un accueil pareil, à 11h00 un vendredi ! En plus on est un groupe local. Il s’est vraiment passé un truc : une énergie entre le public et nous. On était tellement content d’être là. Ça reste un souvenir incroyable…
[Titouan] Comme j’ai joué en 2014 avec l’ancienne formation du groupe (Ndlr : Stinky Bollocks), je peux faire la comparaison et c’était vachement plus impressionnant cette année ! À l’époque je ne sais pas si on avait une légitimité. Maintenant que le groupe est stabilisé, qu’on joue toute l’année et qu’on a une actualité, jouer au Hellfest est une vraie reconnaissance pour ce qu’on fait depuis des années. Vendredi matin, c’était très touchant, voire émouvant pour les potes qui suivent le groupe depuis des années et qui filent des coups de main.
Justement, parlez-nous un peu de votre actu, pour qu’on puisse vous suivre !
[Claire] Durant le mois de juillet, on se consacre à l’enregistrement du troisième album qui sortira fin 2019, début 2020. S’en suivra une série de concerts durant les mois de septembre et octobre (Stinky sera le 20 août au Ferrailleur à Nantes avec Walls of Jericho et le 22 au Secret Place de Montpellier) et un clip à l’automne avec des images du Hellfest.
[Titouan] Je tiens à souligner que c’est rare pour des groupes comme nous de jouer sur des scènes aussi importantes. Habituellement, on joue dans des clubs, avec grand maximum 500 personnes. Là… c’était n’importe quoi !
Vous n’avez pas trop eu la pression avant de monter sur scène ?
[Claire] Je suis de nature très stressée et là… je ne sais pas du tout ce qu’il s’est passé : avant de monter sur scène, je n’avais même pas le ventre noué. C’est un miracle, je ne comprends pas !
[Paul] Pour ma part, j’étais un peu blanc cinq minutes avant ! Mais ça s’est décanté quand le show a commencé.
[Titouan] Je pense que le fait d’avoir ouvert et de n’avoir vu personne jouer avant nous, a enlevé une part de stress. Parce quand t’as un groupe qui assure avant toi, tu te dis « il va falloir être bon »…
Il est temps de passer à la deuxième partie de l’interview qui consiste à tirer des papiers sur lesquels sont notées des questions. À vous de tirer les bonnes…
[Claire] « Qu’est–ce qui te manque le plus lorsque tu es en tournée ? » (rires). Ma nana évidemment !
[Paul] « Quel est ton dernier Shazam ? »
[Titouan] Ça sent le Janet Jackson…
[Paul] C’est “George Duke – Brazilian Love Affair”. (Nous faisant écouter le morceau)
[Titouan] « Si tu avais un travail avant d’être artiste, as-tu des conseils à donner à ton ancien boss ? » Je lui conseillerais de se barrer à la retraite !
[Claire] « Quelle est la partie la plus compliquée quand on est artiste ? » Quand on est artiste amateur comme nous, il faut savoir gérer le plaisir du groupe, le travail et la vie de famille. Avoir un groupe, c’est beaucoup d’investissement. Alors oui, on le fait avec énormément de plaisir mais il faut réussir à concilier tout ça et ce n’est pas toujours simple. Heureusement, maintenant il y a les réseaux sociaux.
[Paul] « As-tu déjà fait la groupie en concert ? » Oh oui… Il y a deux ans, quand Franck Carter a joué. Francky, si tu m’entends !
[Titouan] « Quelle est la chose la plus amusante que tu aies faite en étant ivre ? ». Franchement, j’ai fait énormément de conneries ! Il y a quelques années sur le port de Lorient, on a été sur le bateau de Thalassa (Ndlr : l’émission de France 3) et on a déclenché l’alarme… C’est une vraie histoire ! À part ça, vendredi dernier, avec le guitariste du groupe, on est rentré à vélo est on s’est vautré dans le fossé, on aurait pu se péter les mains donc ne pas jouer au Hellfest… Mais on a quand même bien rigolé.
Est-ce que vous avez quelque chose à ajouter ?
[Claire] Merci à tous ceux qui se sont levés pour être là vendredi à 11h00. Encore une fois c’était fou. Vu de la scène c’était incroyable. Et merci à vous aussi car c’est primordial que des médias donnent la parole à des petits groupes comme nous. C’est ce qui nous permet de nous exprimer et de nous présenter. C’est juste hyper important.
Photos (c) Niko Zine
interview par Floriane Piermay et Hiromi Berridge
Plus d’infos sur www.facebook.com/Stinky