Je sortais d’un live de The Lords of Altamont. Mon humeur était donc rock n’ roll au beau fixe. Il me fallait une nouvelle dose de distorsion d’urgence. Et quand j’ai entendu le titre « shake electric » du groupe Spiders, je me suis jeté dessus. Il était clair que j’avais peu de chance de ne pas tomber sur une musique qui réussirait à satisfaire mes pulsions (artistiques) primitives.
Ça sent le cuir, la Ricken’ quatre cordes bien grasse et la Les Paul branchée dans un truc bien vintage. Des riffs en accords plaqués avec rigueur sur le manche de la gratte donnent le ton d’un album qui laisse entrevoir une filiation directe du band avec des groupes tels que le MC5. Pour ceux qui n’étaient pas nés (comme moi), voilà une occasion de vous rattraper !
Dans l’ensemble, le disque sonne. Le son live donne une dynamique percutante à un ensemble bien équilibré. On pourra toutefois émettre des réserves sur un chant qui, malgré une exécution sans faute, manque un peu de force. Ce dernier mériterait d’être plus marqué notamment sur le titre « only your skin » qui laisse pourtant un boulevard au lead pour s’exprimer. Dommage.
Même si la production globale reste d’une réelle efficacité, en pensant à des titres comme « War Of The World » qui aurait d’ailleurs été parfait en ouverture ou encore « Mad Dog », les compositions portées ici ne révolutionnent pas le genre. A vrai dire, après quelques écoutes, je regrette un léger manque de sophistication dans les arrangements des morceaux qui, au lieu de propulser le son du groupe dans la stratosphère, nous font timidement planer au dessus du sol.
Convainquant, sans être extraordinaire. Le nouveau disque de « Spiders » aura réussi à combler mes ardeurs l’espace d’un instant, mais ne m’a pas donné envie d’y rester trop longtemps. Ce n’est pas désagréable, mais il manque ce petit grain de folie qui les fera passer directement à l’étape supérieure qu’ils méritent largement. La route du rock n’ roll est longue, loin d’être sans embuche, persévérez messieurs dame car malgré tout, vous tenez le bon bout.
Crusher Records