Après être rentré la veille de la soirée d’ouverture du Rock The Lakes Festival avec simultanément un coup de soleil sur la nuque et les pieds mouillés par la pluie, je rejoignais le Venoge Festival pour sa soirée de clôture. Si on avait crié au scandale, moi le premier, en apprenant que la soirée rock du mercredi était passée à la ‘trap’ au profit d’une soirée urbaine, on ne pouvait ignorer finalement qu’une belle partie de l’affiche rock avait glissé en scred sur le samedi des familles, en particulier du côté de la Riverstage. Impossible de manquer cela.
Ceux qui n’avaient pas d’enfants ont sagement attendu que madame Sonia Grimm et ses petits accompagnants libèrent la Riverstage avant de s’aventurer à proximité de celle-ci. C’était d’abord Chef & The Gang, qui a sorti les guitares à l’heure de l’apéro. Ce sympathique groupe de reprises, qui compte quand même deux Hellfest à son actif (deux de plus que tous les groupes de reprises que je connais), est emmené par le Top Chef Philippe Etchebest. Je me demande s’il est allé jeter un oeil backstage à la cuisine avant son concert, mais en tout cas il était de bonne humeur et surtout très à l’aise derrière sa batterie. Le groupe s’est fait plaisir et nous a sorti l’artillerie lourde des classiques du rock ou du hard rock, notamment en démarrant sur du AC/DC (bien maîtrisé), du Lenny Kravitz, du Queen ou encore du Pink Floyd. On s’est régalé !
Quel bonheur de retrouver ensuite The Kills sur cette même scène. Le duo composé de Jamie Hince et d’Alison Mosshart vient régulièrement nous rendre visite et c’est à chaque fois aussi bon. Des sonorités rock très pures et surtout un charisme envoûtant. Ils avaient mis 7 ans pratiquement à sortir leur dernier album (God Game, octobre 2023), un disque vraiment excellent du début à la fin et que l’on a pu découvrir en grande partie en live lors de leur set au Venoge Festival. Malheureusement je n’ai pas vu tout le set parce que la priorité a été donnée à l’interview que Beth Ditto a bien voulu nous accorder avant le concert de Gossip.
Sous une belle et puissante averse, on attend Gossip pour clôturer la Riverstage. Le groupe arrive au complet, laissant sa chanteuse prendre place en dernier. Cheveux oranges, body moulant et verre à la main, Beth Ditto affiche surtout son incroyable sourire. Avant même de débuter le concert, on sent déjà l’énergie que le groupe dégage. Hormis une brève tournée anniversaire en 2019, cela fait quand même une belle décennie que Gossip était en break. On savoure donc à plus d’un titre le retour d’un des groupes de rock actuels les plus excitants. Ceux qui les ont déjà vus savent de quoi je parle, les autres, venez voir par vous-mêmes la prochaine fois, vous ne serez pas déçus.
Dans un français approximatif mais terriblement charmant, Beth Ditto s’inquiète pour son public qui se fait rincer proprement. Elle aura même une pensée pour les photographes dans la fosse qui prennent cher aussi. Elle nous glissera avoir « payé avec son sang », vraisemblablement pour qu’il ne pleuve pas, occultant ainsi totalement le fait que cette année c’est cashless only sur tout le site. Probablement que le paiement n’a pas passé.
Le groupe est accompagné d’un bassiste et d’une clavier, ce qui donne plus de rondeur aux nombreux hits du groupe tels que ‘Listen Up’ joué en début de set. Le temps d’aller sécher mes appareils photos à l’espace presse, j’ai assisté à une fin de concert survoltée avec les classiques ‘Standing In The Way Of Control’ et ‘Heavy Cross’. Mouillé et heureux !
Avec 42’000 festivaliers sur quatre jours, cette 28e édition du Venoge Festival est clairement un succès. Le fait que la soirée urbaine de mercredi ait été sold out enterre probablement les espoirs d’un retour de la soirée rock. Mais on l’a vu samedi soir, il y a une demande pour des concerts à l’ancienne, i.e. avec des vrais instruments, idéalement électrifiés et amplifiés, car cette dernière journée a elle aussi été sold out. Donc bon espoir que le Venoge 2025 ait une belle programmation.
La nouvelle disposition de l’ensemble du site, que ce soit les deux scènes principales, l’entrée et même les stands de nourriture a dû être un sacré défi logistique mais au final chaque changement s’est avéré positif pour le public. On se revoit à Penthaz pour la 29ème ?
Un grand merci à la team presse qui nous soigne comme dans aucun autre festival.