La liste des groupes s’étant plantés dans les grandes largeurs à l’occasion d’une orientation musicale est un document bien fourni. Pourtant, en abandonnant son blues sautillant pour un blues rock endiablé, les Smoking Kills ont réussi leur coup et nous offrent un excellent opus, tout en réalisant l’exploit de conjuguer tradition et évolution.
En prenant un peu de distance par rapport à cet héritage bluesy parfois un tantinet envahissant, ils obtiennent une coloration moins nostalgique et plus puissante. Les belfortains se basant sur leurs acquis pour nous proposer une nouvelle formule rudement bien ficelée et équilibrée à l’écoute. Les repères sont familiers, se révélant un peu plus attachants au fur et à mesure et la recette traditionnelle, tout en étant originale. La diversité reste malgré tout le maître mot de ce voyage musical, qui balaye les différentes approches et influences du combo.
Dans un style aux jalons plus ou moins imposés par les décennies précédentes, nous avons ici de nombreux clins d’œil aux grands noms du genre. Cependant, aucune contrefaçon à l’horizon et on ne peut qu’adhérer à ce nouveau méfait, bien plus varié d’ailleurs que son prédécesseur. Une carte de visite idéale pour les découvrir en somme. L’esprit global de ce disque oscille entre rock et blues et leur son aux tonalités modernes, bien que ne cherchant absolument pas à rivaliser avec les grosses productions, est frais et dynamique.
Tout est ici organique, dirigé par les émotions et Silly Things se révèle donc foncièrement plus pêchu dans l’âme que leur EP précédent. En gagnant en consistance, ces musiciens viennent nous décoiffer pour un résultat enthousiasmant, sans grand hit mais bourré de très bons titres. Le feeling quant à lui coule à flot et se teinte d’une robe saillante et d’un goût piquant. Et même si la fin souffre d’une légère baisse d’intensité (Je pense notamment aux deux dernières pistes), sans que l’on se perde forcément en route, on reste en leur compagnie jusqu’au bout.