Le rugissement du félin
De la fougue, du punch, de la répartie, de la maîtrise, un grain de folie, le tout passé au shaker pendant près de deux heures, le plaisir a été intense pour le public des Docks et ceci dès la première minute du concert. Bondissant tel un boxeur insaisissable, comme prenant ses fans à la gorge, Skin a placé immédiatement la barre très haut, forçant ses comparses a donner le meilleur d’eux-mêmes. Et ils le lui ont bien rendu avec un Ace lançant des salves incendiaires de sa six cordes et un Mark Richardson tendant le rythme titre après titre. De son côté assurant une ligne de basse sans failles, Cass avait pris le parti de cabotiner, lançant œillade sur œillade aux premiers rangs. La féline chanteuse, ainsi à l’aise s’est mise à rugir encore plus fort, et n’a pas tardé à plonger dans le public, à l’utiliser comme estrade, comme punching-ball, à lui marcher littéralement dessus, avant de se glisser en son sein et à le pousser à s’asseoir à ses genoux dans une communion finale intense. Le rock de Skunk Anansie, fiévreux, acéré, n’a jamais montré le moindre signe de faiblesse, même lorsqu’au moment du rappel les girls de Bones, le groupe d’ouverture, se sont glissées aux côtés des musiciens pour un ‘100 Ways to be Good Girl’ à douze cordes. Mieux, en alternant titres récents aux saveurs subtilement électro et uppercuts anciens salement maîtrisés, jusqu’à la dernière note le combo a fait sentir aux Docks l’haleine puissante du félin dans son cou.