Avant même la première écoute de cet album, il y a de quoi être enchanté·e, lorsqu’on sait que le président d’Islande a écrit l’avant-propos de leur livre, La Saga de Skálmöld, et que, plus concrètement, cet album est un travail de longue haleine (cinq ans depuis leur dernier album) qui part sur des bases solides (sixième album studio du groupe, avec toujours le même line-up depuis 2009) et une inspiration qui a déjà fait ses preuves (la mythologie nordique, plus précisément les poèmes de Grímnismál en l’occurrence).
C’est donc avec grande hâte que je me jette à corps perdu dans cette… mélodie acoustique tout à fait relaxante et digne d’un soir froid sur un front de mer en solitaire ? En effet, Ýr fait office de calme avant la tempête. Ouf ! Dès cette introduction finie, on se prend une baffe de riffs épiques, supportés par des chœurs qui donnent envie de se lever et d’aller ramer à leur côté sur un drakkar contre vents et marées ! Le chant est, sur les quelques premiers morceaux, plutôt black et agressif, ce qui n’étonnera sans doute personne. Les harmonies un peu sombres en rajoutent une couche, et on se retrouve vite à repenser à leurs premiers albums. Comme sur le reste de leur discographie, le chant ténor en islandais et le hautbois discret mais récurrent viennent de temps à autre donner ses lettres de noblesses à la musique de Skálmöld et arrondir les angles. Lorsqu’on atteint Verðandi, le cinquième titre, leur côté folk reprend le dessus. Sur ce morceau en particulier, la mélodie principale est à la limite dansante. S’ensuivent deux morceaux plutôt sombres, notamment le très bon Skuld (une des Nornes qui voit et règle notre avenir), avec un solo de guitare simple mais chargé en émotions, excellent. Justement, plus on approche de la fin de l’album, plus l’ensemble se charge d’émotions. L’avant-dernier morceau est d’une mélancolie touchante, et le dernier, Ullur, ralentit le rythme pour naviguer pendant onze minutes entre (dans le désordre) : peine, solennité, rage, ferveur, mélancolie, et j’en passe. Il finit sur un chant traditionnel qui s’accorde parfaitement avec l’introduction… Donc, la boucle est bouclée, on peut écouter l’album en boucle et ça passe crème !
Skálmöld est l’un des meilleurs groupes d’Islande sans conteste, et même si cet album, ‘Ýdalir’, contient peu de surprises ou de nouveautés, il est une (sixième) preuve que le sextet arrive à nous procurer une palette énormissime de paysages musicaux, tout en restant bien ancré dans son identité très forte.
www.skalmold.is
Note 5/5
SKÁLMÖLD – Ýdalir (Napalm record)
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