La « nouvelle star de Nashville », voilà ce que j’entends quand on me parle de JD Simo, sans aucun doute une de mes nouvelles idoles. Découvert autour d’un « Thrill is Gone » en compagnie d’un certain Joe Bonamassa et de Kirk Fletcher, le jeu classic blues rock du mec est imparable.
JD Simo est un guitariste inspiré aussi bien par Stevie Ray Vaughan (« Texas Flood », repris en 2002), que par les groupes des années 60, 70 comme le légendaire band « Free », et la mouvance psychédélique qui y a pris part.
Simo, c’est donc le power trio d’un homme sans complexe, armé tantôt d’une Gibson 335, tantôt d’une Les Paul, mais peu importe, pourvu que cela sonne gros. Et vu sous cet angle, le challenge est réussi.
« Stranger Blues », le titre d’ouverture avec cette guitare légèrement slapbackée (cet effet de Delay assez court, notamment employé sur les voix de Johnny Cash ou Elvis Presley) est d’ores et déjà un coup de massue. Nashville Tennessee, attends nous, on arrive.
La voix est appliquée, précise, incisive, aussi bien que le niveau de jeu des musiciens. Le solo arrive assez vite, puis un deuxième au bottleneck dont l’artiste est plus que friand. C’est boogie, ça groove, une entrée en matière qui retient l’attention.
Même tarif pour « Two Timin’ Woman » avec en intro un côté Lenny Kravitz des meilleures heures ; puis très vite, l’esprit du blues s’empare de la chanson et les mesures s’enchaînent aussi vite que les riffs de guitares jusqu’au solo ZZ Topien. C’est encore et toujours aussi bon, je monte un peu plus le volume du casque.
Puis vient le tour de « Can’t Say Her Name » où l’aspect plus rock du band s’affirme ; on se rapproche de standard plus actuels, non sans rappeler les désormais célèbres Rival Sons.
C’est donc un début d’album plus qu’efficace, sans fioriture, où l’esprit live et bœuf transpire sans conteste.
« Please » et « Long Way You Sail » se rapprochent plus de l’esprit de Free dont nous parlions tout à l’heure, avec une ligne de chant largement inspirée de Paul Rodgers. Sonorités seventies remises au goût du jour, l’ensemble matche sur chaque accord.
Je vous laisse la surprise de découvrir le reste de l’album, si varié et surprenant soit-il. Je ne vais aborder que le morceau qui m’a fait découvrir l’univers de Simo – I’d Rather Die in Vain. 9 mn 55 d’un titre qui révèle une nouvelle fois la palette de sonorités vintages de l’homme caché derrière sa six cordes. Un titre qui oscille entre rage et finesse de jeu au moment de l’impro. Une grille blues exécutée de main de maître, non sans rappeler la première version d’un Fleetwood Mac emmené par Peter Green bien énervé.
Le Blues Rock de ce début de 21ème siècle ne manque pas de héros. De Bonamassa à Derek Trucks, Simo réussit, au-delà de ce nouvel album magistral, à se faire progressivement la place d’artiste majeur d’un courant qui n’a pas fini de nous étonner. C’est un coup de cœur.
Et c’est un très bon album qui perpétue la qualité de l’oeuvre de Simo, qui sera à n’en pas douter, l’une des prochaines révélations Blues Rock en Europe, puisqu’aux Etats-Unis c’est déjà le cas. Ah qu’ils sont bons ces ricains…
MASCOT LABEL GROUP