Après un très bon Chatterbox paru en 2014, les toulousains de Sidilarsen remettent le couvert, et signent un album suintant les bonnes intentions, tout en conservant leur ligne directrice. Les thématiques demeurent des messages censés, ô combien louables, et le combo fructifie son savoir-faire en évitant soigneusement de sombrer dans la redite.
Fidèles à eux-mêmes, ils nous déversent un rock-indus-électro plombé, des rythmes coup de poing et des morceaux non dénués de sens quand il s’agit de constater la connerie humaine et les nombreux travers de notre société. Ils n’ont pas l’habitude de parler dans le vide et offrent un discours qui mérite réflexion et ne devraient pas décevoir leurs amateurs, même si il faut néanmoins accepter de prendre le temps de s’imprégner de cette nouvelle production, et de se faire malmener par les riffs avant de pouvoir les apprivoiser pour mieux en profiter.
Ils poursuivent donc leur lancée à tombeaux ouverts et c’est peut-être là qu’on se lasse et qu’apparaît un manque flagrant d’inspiration. Si le groupe est ultra efficace en live, sur disque, lorsque l’on a le temps de se poser et de décortiquer un peu le tout, on n’accroche pas toujours. Certains titres s’arrêtent lorsque l’on voudrait qu’ils continuent et d’autres sont sincèrement dispensables. On est bien loin ici de Chatterbox qui avait fait danser la France entière et qui sonnait comme un point d’exclamation à la fin de chaque phrase.
La surprise est donc totale dans les enceintes tant les arrangements sont répétitifs, voire pompeux, et ce n’est que sur certaines chansons qu’on trouve vraiment du plaisir, en se faisant bousculer. Quelque peu indigeste à la longue, avec des titres qui auraient mérité un meilleur traitement, ils nous transportent dans un périple auditif qui nous fait remarquer de sérieux défauts de fabrication, et l’impression générale en pâtit. Certes, trois ou quatre pistes oscillent entre le correct et le très bon, mais la majorité d’entre elles m’ont profondément ennuyé.
Et même si parfois, on revient en terrain connu, mais maintes fois exploré, le mordant et le tranchant ont disparu. En état de mort clinique (surtout sur la deuxième partie de l’album), Sidilarsen explose et implose en cours de route et rend les armes. Vivement qu’ils se refassent une santé car ce nouvel opus laisse vraiment un goût d’inachevé…Reste le live me direz-vous !
Je vous trouve assez sévère sur votre article. On est dans du SIDILARSEN tout en étant différent de SIDILARSEN. Cet album était très attendu après un excellent chatterbox. De là à dire qu’il arrive une certaine lassitude je trouve cela un peu fort. La marque de fabrique des sidi c’est ca aussi. Changer