Et si c’était la dernière fois que l’on voyait Sepultura à Montréal ? Il y a quelques mois, le groupe a annoncé qu’il tirerait sa révérence à l’issue de cette tournée qui célèbre également ses 40 ans d’existence. Récemment, avec Slayer, nous avons constaté que toute histoire n’a pas forcément de fin. Alors, qui vivra verra.
C’est le groupe Harvest qui lance les festivités. 25 minutes pour convaincre. Pas évident mais le groupe a fait le job. La suite frappe rapidement comme un coup de poing dans la face avec Agnostic Front. Le groupe a fait escale aux festivals Envol et Macadam l’année dernière, un moment qui reste gravé dans les mémoires. Considérés comme les pionniers du punk hardcore new-yorkais, ils ne font pas dans la demi-mesure. La foule est en feu tout au long du set avec des circle pits à gogo. Vinnie Stigma, le guitariste, n’hésite pas à plonger dans l’action. Le groupe offre un survol de sa discographie, mais il est impossible de tout jouer. Le set s’achève en beauté avec Gotta Go et Addiction, laissant place aux frères Tardy et à leurs complices de « crime ».
Comme Sepultura, Obituary célèbre, en incluant les deux premières années sous le nom d’Executioner, ses 40 ans de carrière. Le groupe de Tampa compte 11 albums à son actif, dont le légendaire Slowly We Rot, paru en 1989. Ils n’ont jamais dévié de leur chemin : Death Metal un jour, Death Metal toujours. Ça débute avec le traditionnel Redneck Stomp, puis ils enchaînent avec Threatening Skies. C’est à ce moment-là que John Tardy arrive sur scène, s’accroche à son pied de micro et ne le lâche plus. Un concert d’Obituary, c’est une expérience qu’il faut vivre au moins une fois dans sa vie de metalleux. La foule participe en faisant du body surfing, et le groupe enchaîne les titres avec une précision chirurgicale, avec un minimum de discours, la musique reste au cœur du concert.
Après cette mise en bouche plus que parfaite, place au légendaire groupe brésilien Sepultura, prêt à enflammer la scène ! Tout le monde connaît l’histoire du groupe, qui se divise, en quelque sorte, en deux partie. Principalement à cause du changement avec l’arrivée de Derrick Green au poste de chanteur en 1997. Les puristes auront leur préférence pour l’ère Max Cavalera, surtout pour les trois derniers albums enregistrés avec lui, qui sont considérés comme les meilleurs des Brésiliens.
Ça commence fort avec Refuse/Resist et Territory, nous plongeant immédiatement dans le vif du sujet. On a droit au meilleur du groupe! Derrick, avec son imposante carrure, est solidement ancré au bord de la scène, tandis que Paulo Jr. se montre discret mais diablement efficace. Greyson, derrière sa batterie, martèle ses fûts comme si c’était la dernière fois qu’il en jouait. Et que dire d’Andreas Kisser ? Fidèle à lui-même, il enchaîne les riffs avec brio.
Des morceaux tels que Escape to the Void et Troops of Doom, issus des deux premiers albums, figuraient également au programme. Comme à chaque fois, Motörhead était à l’honneur avec Orgasmatron. Pour une soirée d’adieu, Sepultura a offert le meilleur de lui-même : des titres mythiques, de l’énergie, et le public s’en est donné à cœur joie, déployant une énergie comparable à celle que l’on peut ressentir au Centre Bell lors d’un match des séries des Canadiens de Montréal. Le concert se termine avec Ratamahatta, qui inclut un solo de batterie de l’excellent Greyson Nekrutman, et comme dernier titre (peut-être) joué à Montréal, l’énorme Roots.
Merci, messieurs, pour ce voyage musical. Est-ce vraiment la fin de l’histoire ? L’avenir nous le dira.