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Seasick Steve – Winterthurer Musikfestwochen – 22 août 2015

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Du 12 au 23 août se sont déroulées les Musikfestwochen (les semaines de fête de la musique) à Winterthur. Le festival, situé dans la vieille ville de Winterthur à la Steinberggasse, vaut réellement le détour, autant pour son cadre magnifique que pour sa programmation riche et variée.

Au programme le dernier samedi de la 40ème édition, après le trio des frères et sœurs Kitty Daisy & Lewis et avant Calexico, Seasick Steve est au rendez-vous pour un concert de blues vigoureux, rugueux et authentique

La magie opère immédiatement lorsque que le bluesman septuagénaire entre sur scène, une bouteille de vin à la main et accompagné de son fidèle batteur Dan Magnusson. Le public de Winterthur, impatient d’entendre son dernier album ‘Sonic Soul Surfer’ en live, lui offre un accueil très chaleureux. Seasick Steve prend place sur une chaise rustique en bois et lance ‘Y’all ready for some hillbilly music?’. Le concert commence avec ‘Dont know Why She Love Me But She Do’ (de lalbum ‘You Cant Teach An Old Dog New Tricks’, 2011).

Jamais sans sa casquette John Deere et les yeux toujours rieurs, le californien offre une heure et quart de concert, alternant blues jams rythmés, puissants, ‘terreux’ et ballades plus calmes et mélancoliques. Fidèle à lui-même, Seasick Steve est venu avec une collection fascinante de guitares ‘improbables’, fabriquées de ses propres mains avec des objets de récupération. C’est toujours un immense plaisir d’entendre le son qui sort de son incroyable ‘diddley bo’ (guitare fabriquée à partir d’une boîte à cigares) ou lorsque Steve nous emmène dans son monde en nous révélant qu’une des ses créations à cordes est composée entre autres d’une spatule à burgers, de deux enjoliveurs offerts par Jack White, d’une canette de bière et de décorations de Noël.

Très généreux, il ne manque jamais de témoigner son affection pour le public et introduit avec humour chaque chanson par une petite anecdote personnelle. Au milieu du concert, lorsque le soleil se couche derrière la scène, vient l’heure d’inviter une fille sur scène afin de lui chanter sa sérénade ‘WalkinMan’. Il remarque tout de suite la jolie Thelma dans le public. Peut-être est-ce la fameuse casquette John Deere qu’elle porte qui a attiré son attention ? Mais aussi fou que cela puisse paraître, il s’agit de la même fille qu’il avait choisie dans le public du Paléo en 2014. C’est qu’elle doit être sa véritable walkingirl de Suisse! Vous pourrez lire les impressions de Thelma dans une petite interview ci-après.

Seasick Steve termine le concert en frappant sa guitare sur la batterie et quitte la scène triomphant. Une fois de plus, le charismatique et humble Seasick Steve réussit à conquérir le public en offrant un concert authentique de très grande qualité (autant sur le plan musical qu’humain) et prouve que même à 74 ans, on n’est jamais trop vieux pour faire du blues pêchu.

Interview : WalkinGirl Thelma

Thelma, 17 ans et de Crans-sur-Nyon, est la fille qui a fait de nombreux jaloux(-ses) lorsque Seasick Steve l’a invitée à monter sur scène aux Musikfestwochen à Winterthur samedi dernier. Nous avons pu récolter ses impressions.

Quand et comment as-tu découvert Seasick Steve ?

C’était l’année dernière, lorsque la programmation du Paléo festival est sortie. J’ai toujours l’habitude de jeter un coup d’oeil sur la bio des artistes et dès que j’ai vu celle de Seasick Steve – étant une fan inconditionnelle de blues – je me suis dit qu’il fallait absolument que j’aille écouter deux ou trois chansons… Ces quelques chansons se sont conclues par l’achat de ses deux derniers albums; je suis immédiatement tombée amoureuse de ce qu’il faisait!

Qu’est-ce qui te parle dans sa musique ?

Pour moi, sa musique ne se résume pas à du simple blues. Elle raconte l’histoire de toute une vie; son histoire. Et c’est à l’aide de ses instruments, plus farfelus les uns que les autres qu’il nous la retrace; ils sont en fait le résultat d’un assemblage d’objets et souvenirs qu’il a acquis tout au long de sa vie, et qui signifient beaucoup pour lui.

Puis c’est surtout en live, lors du premier concert auquel j’ai assisté que j’ai réalisé à quel point je l’aimais, dans sa façon de jouer; après tant d’années passées à espérer le succès mais en vain.. Le voilà enfin sur scène, plus qu’heureux de pouvoir être là, il joue ses morceaux avec une telle énergie, une telle passion.. Passion qu’il parvient à communiquer au public, par son authenticité et sa simplicité.

Qu’as-tu ressenti lorsque qu’il t’a choisie dans le public de Winterthur ?

J’étais tellement émue… Ca fait un an que je ne cesse de rêver du moment inoubliable qui s’est produit l’année passée à Paléo, un an que je rêve de la façon dont ça se passerait si j’y retournais… J’avais déjà imaginé tout le scénario dans ma tête, parce que oui, remonter avec lui sur scène était un de mes voeux les plus chers. Et voilà qu’il me choisit à nouveau, sans même m’avoir reconnue! C’était à la fois incroyable et improbable…

Et pourrais-tu partager avec nous ton expérience sur scène à ses côtés, lorsqu’il te chantait ‘WalkinMan’ ?

Comme à Paléo, j’avais le coeur qui battait à deux mille au moment de monter sur scène, devant autant de personnes.. Mais dès qu’il a commencé à me chanter sa chanson, en me regardant dans les yeux et en me lançant des sourires affectueux, je fus soudain plus détendue, j’avais l’impression de l’avoir toujours connu, comme si mon grand-papa me chantait une jolie balade.. J’avais les étoiles dans les yeux, et une voix dans ma tête ne cessait de me répéter: savoure cet instant, car il sera plus court que jamais! En étant assise en face de lui, je regardais la manière dont il jouait – avec une sensibilité et des émotions qu’il me communiquait encore mieux. J’avais l’impression de sentir son amour pour la musique. C’était magnifique.

Est-ce que ton expérience à Winterthur était différente de celle au Paléo ?

On m’a eu dit : ‘T’es une habituée maintenant, ça doit plus te faire grand chose de monter avec lui sur scène, la routine quoi!’ Heureusement qu’ils plaisantaient.. Parce qu’on n’est jamais habitué à une chose pareille, au contraire. Je crois que le fait d’avoir espéré le revoir pendant tout ce temps-là a rendu le moment encore plus magique. C’était comme un rêve qui devenait réalité. Quand Seasick a réalisé qu’il avait invité sur scène la même fille que l’année passée, il était tout aussi abasourdi que moi. Il m’a alors pris dans les bras, et c’était vraiment beau comme instant. Il m’avait reconnue, et là, j’avais vraiment l’impression qu’on se connaissait depuis toujours!

Sais-tu déjà quand tu le verras en concert la prochaine fois ?

Aucune idée. Si j’ai l’opportunité d’assister à un des ses concerts à l’étranger, je n’hésiterai pas à aller le voir, mais je croise quand même les doigts pour qu’il revienne en Suisse. À ce moment là, j’irai le voir à coup sûr!

Si tu n’avais qu’un seul mot pour résumer le concert de samedi ?

Je n’ai pas de mots pour exprimer comment c’était. Mais si vraiment je dirais.. Merveilleux!

Merci beaucoup Thelma, et comme on ditjamais deux sans trois ! [Natacha Kirchner]

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