Les inusables cousins germains de Scorpions posaient leurs valises samedi dernier à Zurich pour l’unique date suisse de leur tournée « Rock Believer World Tour 2023 ». On se réjouissait de retrouver les Scorps en live depuis leur dernière prestation réussie et appréciée en juillet 2022 dans le cadre du festival Guitare en Scène.
En première partie de soirée, Storace lançait les festivités avec son rock endiablé et jouissif, mêlant titres solos et hymnes de Krokus dont il est le chanteur charismatique. Le groupe soleurois a d’ailleurs donné un concert mémorable en mai dernier aux côtés d’Uriah Heep pour lancer sa tournée d’adieu.
21h10, l’immense rideau gris bardé du logo de Scorpions tombe, en dévoile un second sur lequel on peut lire « Are you ready to rock’ ? » sur les premiers accords de « Gas in the Tank » voilage qui tombe à son tour, laissant place au quintet au taquet. Pas de pyrotechnie ou de pétards à la Kiss, mais une très belle scène qui présente tour à tour les différents membres du groupe en action sur grand écran ou des animations bien senties en fonction des titres. A défaut de surprise (la setlist est la même tous les soirs), le show ravit les fans, juste équilibre entre anciens et nouveaux titres, balades et hard rock de belle facture. On a adoré « The Zoo » et son rythme lourd, traditionnellement couplé à l’instrumental « Coast To Coast » et son duel de guitares entre Rudolf Schenker et Matthias Jabs. Mention spéciale également à « Send Me An Angel » qui nous a pris à la gorge, tout comme la version alternative de « Wind of Change » dédiée à l’Ukraine. Un autre duel, basse – batterie, a mis le feu au Hallenstadion sur « New Vision ». Pawel Maciwoda nous donne une leçon de gymnastique dactyle sur sa basse avant que Mikkey Dee fasse son show à la batterie. Toujours aussi sympa et dynamique, l’ancien de Mötörhead a adoré jouer avec le public qui le lui a bien rendu, joli clin d’œil à Lemmy au passage. On s’est éclaté comme les ados que nous étions lors de leur sortie sur « Blackout » et « Big City Nights » qui closent le set juste avant les deux rappels. S’ensuivent donc l’incontournable et intemporel « Still Loving You » – avec quelques petites approximations étonnantes de Rudolf Schenker à l’intro – et final sur les chapeaux de roues avec « Rock You Like A Hurricane ». Scorpions, une belle machine allemande dont le puissant moteur ronronne sans surprise mais que l’on apprécie toujours autant.
Texte : Jean-Blaise « jb » Bétrisey