C’est devant une foule très compacte qu’ils n’auraient peut-être pas réussi à attirer seuls que Tyr ouvre les hostilités. Les Danois, plus précisément originaires des îles Féroé, offrent un show correct, reposant surtout sur la voix de leur chanteur Terji Skibenæs. L’inspiration des lignes vocales s’enlise parfois dans des rythmiques un peu répétitives, le public n’est pas dupe et tout en accordant à Tyr un bon accueil poli, son enthousiasme n’est pas comparable à ce qu’il réserve à Korpiklaani et Sabaton.
Korpiklaani enchaîne, et attire immédiatement la sympathie par la bonne mine de ses musiciens. Hélas folk oblige, des instruments traditionnels pointent le bout de leur nez pour le plus grand malheur des ingénieurs du son qui se démèneront plus ou moins sans succès jusqu’au bout du concert pour qu’on entende le violon et l’accordéon. À part durant les (rares) accalmies, le résultat sera en demi-teinte. Mais les Finlandais redoublent d’enthousiasme sur scène pour compenser ces fardeaux techniques et se montrent assez communicatifs pour conquérir la salle, particulièrement lorsqu’ils en viennent à leur tube ‘Vodka’. On aurait presque aimé les voir davantage piocher sur leurs grands albums ‘Spirit of the Forest’ et ‘Voice of Wilderness’, mais vu le plaisir sincère qu’ils avaient à se produire devant nous ce soir-là, on leur pardonne bien volontiers.
Le clou de la soirée était sans nulle doute Sabaton, qui aura réussi à traîner jusqu’à Lausanne une foule cosmopolite, où on retrouvait des représentants de toutes les générations – un gamin de dix ans était protégé par son père juste devant votre dévoué serviteur. La réputation du groupe était telle qu’on entendait beaucoup parler allemand, une affluence lointaine qui explique le sold-out. Les attentes sont hautes et ne seront pas déçues : le frontman Joakim Broden se démène comme à son habitude sur scène en véritable bête de scène. Entre chaque chanson, il prend la peine de faire quelques plaisanteries et d’adresser des mots doux à un public aux anges. Son charisme accapare toute l’attention et on se sentirait bien incapable de décrire le visage des autres musiciens. Leur prestation n’offre pourtant rien à redire, parachevant un concert mémorable ponctué des highlitghts que furent les hymnes ’40:1′, ‘Attero Dominatus’, ou le terrible ‘Primo Victoria’.
Photos : Alessia Merulla