27 ans de carrière, 12 albums, des milliers de lives, voilà le CV de Rotting Christ. Si leur pays est aux abois, eux ne connaissent pas la crise et remettent le couvert, avec un des albums les mieux ficelés du groupe.
Seuls membres encore présents depuis sa création, les deux frangins et compositeurs principaux nous offrent là une ode au malin. Sans doute la plus belle déclaration musicale que l’on puisse faire à Satan, ou Lucifer, appelez-le comme bon vous semblera.
La première chose qui me frappe c’est la pureté, la clarté du son et en même temps cette subtile violence, cette sensation malsaine d’effectuer une danse avec le démon. Vous ressentez bien cela sur le morceau « Ze Nigmar ».
Venons-en aux nombreux guests qui viennent apporter leur pièce à l’édifice, et qui, comme s’il n’était déjà pas assez costaud, en rajoutent une couche. J’adore ce contraste qu’apporte le chanteur de National Hellenic Theater sur le morceau « Elthe Kyrie », de par son chant, mais aussi par l’agencement des ambiances musicales qui s’entremêlent. Parlons également de ce morceau introductif où le groupe est rejoint par Magus de Necromancia. Voilà une association parfaite et musicalement c’est plutôt bien réussi.
Mais sans conteste le plus bel hommage à Satan est cet enchaînement, plutôt tribal pour le titre « Apage Satana » et ce morceau « les Litanies De Satan ». En fait, ce morceau au son dantesque voit le groupe rejoint par le chanteur de Samael. Toute personne ayant eu à faire des fiches de lecture dans sa jeunesse, reconnaîtra, derrière cette déclamation, un texte tiré des « Fleurs du Mal » de Baudelaire.
La composition musicale est vraiment énorme, on ferme les yeux et on se retrouve direct devant les portes de l’Enfer à supplier la bête de nous laisser entrer.
Une autre belle pointure pour un autre bon morceau plus catchy, moins sombre… quoique : Nick Holmes de Paradise Lost.
Pas ou très peu de redondance dans l’exercice proposé, une très bonne composition sans trop en mettre non plus, pas de branlage de manche non plus, ce qui n’est pas pour me déplaire, une technicité sans conteste et un travail de mixage qui permettent de profiter pleinement de l’ensemble des nappes de claviers. Un très grand coup pour les vétérans du Black Metal grec. Si vous avez des potes qui kiffent égorger des moutons le soir autour d’un feu, ou sacrifier de jeunes vierges sur des autels les soirs de pleine lune, je n’aurai qu’un seul conseil à vous donner… offrez-leur direct.
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