Ce samedi matin, le soleil vient nous réveiller de bonne heure. L’esprit encore embrumé par la déferlante d’hier soir, on réalise qu’on est déjà le deuxième jour du Rock The Lakes. Aaaah que le temps passe vite !
Pourquoi s’obstiner à choisir l’inconfort d’une tente quand on peut avoir le confort d’une chambre non loin du fest ? Eh bien, pour la simple et bonne raison qu’une grande partie de l’âme d’un festival vient de l’ambiance de son camping ! Alors on va se calmer tout de suite, on est en Suisse donc outre le cliché de la propreté, c’est vrai que les campements sont relativement calmes. Maiiiiis ! Bah oui, il y a un mais. Les apparences sont trompeuses. Nous avons fait des rencontres bien sympathiques hier soir et nous voilà donc sur la route du lac de Neuchâtel, accompagnés de nos 3 acolytes de la veille. On passera donc la matinée à barboter tranquillement dans l’eau fraîche avant d’attaquer une nouvelle journée sous un soleil de plomb.
De retour au camp, on écoute de loin Deep Sun et Silver Dust le temps de se préparer et de grignoter un bout.
Un voile nuageux recouvre le ciel, et le lac de Morat, d’ordinaire calme, se transforme en océan agité avec les pirates de Vision Of Atlantis. Arborant un look de flibustier, le groupe est dirigé par la voix soprano de la belle Clémentine et la voix masculine de Michele Guaitoli. Une chose est sûre ; les fans sont nombreux à répondre présents en ce début de journée et à chanter en chœur sur les morceaux des Autrichiens tout en levant les bras en l’air. C’est un spectacle vivant avec une formation qui a l’habitude de faire participer son public. Le chanteur n’hésite pas à lancer des applaudissements en guidant le rythme ou à faire sauter la foule. Malgré quelques imperfections durant le concert, telles que des bruits parasites et parfois un léger problème de justesse dans la voix, on passe un très bon moment. Clémentine conclut le concert en brandissant fièrement l’étendard de Vision Of Atlantis.
Changement de registre avec un groupe venu d’outre-Atlantique. Armé de son dernier album « Oh What The Future Holds », Fit For an Autopsy est venu nous déboîter les vertèbres. En ce milieu d’après-midi, la foule est encore aérée et laisse place à la formation de moshpits. De plus loin, on voit très clairement la poussière de la fosse s’élever, venant se mélanger à la fumée de la scène. Dès les premières notes, le soleil ressurgit et vient frapper le groupe en pleine face. Joe nous avouera plus tard dans la journée avoir maudit l’étoile. Dans la fosse, il fait très chaud. On essaie de s’hydrater comme on peut, quitte à boire une eau brûlante tout droit sortie d’un tuyau d’arrosage. Il n’y a aucun moment de répit. Pendant que l’on headbangue de toutes nos forces, un grand circle pit se forme derrière nous avec de plus en plus de volontaires. Personnellement, c’est un énorme coup de cœur. Le son est réglé à la perfection, les décibels poussés au maximum. C’est bestial. On bouge la tête au ralenti, et chaque note résonne en nous. Aucune imperfection, le son est millimétré. Les Américains nous mettent une sacrée claque.
Comme beaucoup le savent déjà, Hämatom ne jouera pas aujourd’hui ni aux prochaines dates de leur tournée suite à la disparition soudaine et inattendue de leur bassiste, West. Survenue 3 jours avant l’ouverture du festival, les organisateurs du Rock The Lakes ont fait le choix de ne pas remplacer le groupe par respect pour le défunt. Ils s’engagent également à verser l’intégralité du cachet à la veuve de West. Avec la collaboration des membres d’Hämatom, ils ont monté un spectacle pyrotechnique et lumineux, accompagné de trois de leurs titres pour un dernier hommage empli d’émotion. Avant de lancer le « show », le directeur vient sur scène faire un discours en français et en allemand pour nous expliquer la situation et ce qui a été décidé. Le public est présent et chante en chœur pour le musicien parti trop vite. En regardant autour de soi, on ressent une émotion vive.
Le ciel s’est à nouveau recouvert d’un léger voile nuageux, laissant ainsi la foule profiter pleinement du concert. Grimé de noir et vêtu de tenues sombres, Ensiferum monte sur scène devant une audience impatiente de les voir. C’est assez impressionnant de constater comment le nombre de festivaliers a triplé en quelques heures. On se retrouve rapidement transporté dans leur univers folk pagan avec des mélodies épiques et un chant guttural sublimé par la participation du public. Le concert est très animé. Il y a énormément de circle pit, de crowdsurfing, etc. Emporté par cette ambiance festive, le claviériste descend au cœur d’un moshpit pour chanter un morceau.
Que serait une saison de festival sans sa dose d’Alestorm qui nous a habitués à sa présence quasi assurée chaque année ? Comme beaucoup dans le public, on les a vus un nombre incalculable de fois, mais cela ne nous empêche pas d’être toujours aussi impatients à l’idée de les retrouver. Pour honorer leur venue, chacun est allé chercher sa bière et s’est préparé à sa manière à l’arrivée de la tempête. Le Big Duck nous observe silencieusement. Nous sommes tout de suite plongés dans le bain avec « Keelhauled ». Dès les premières notes, la foule s’enflamme et saute dans tous les sens. En plus du canard gonflable géant, les Écossais ont franchi une nouvelle étape en assortissant leur fond de scène vert et noir avec leurs tenues. Même leurs instruments arborent les nouvelles couleurs. Pour leur célèbre reprise de « Hungover », les pirates du metal font appel à Mister Sharkhead pour un duo mémorable. On n’en doutait pas, c’est la débandade générale. Crowdsurfing, moshpit, les festivaliers donnent tout.
Après un concert haut en couleur, on retourne aux sources avec nos compatriotes d’Eluveitie. En cette fin de soirée, une partie de la foule s’est dispersée. On commence sur des colonnes de flammes avec leur dernière sortie, « Exil of The Gods ». Malgré que nous les connaissions bien, cela fait toujours quelque chose de voir autant de monde sur scène. Les Suisses utilisent cette particularité à leur avantage en occupant tout l’espace, en headbanguant simultanément et en intervertissant régulièrement leurs positions. En clin d’œil à la région de Vallamand, les Helvètes jouent la version française de « The Call of The Mountains ». C’est toujours un plaisir de les voir et de chanter à plein poumon leurs classiques. Il y a quelques slams, mais le public est plutôt concentré sur le concert. On finit en beauté avec « Inis Mona ».
C’est une nouvelle journée qui s’achève. On écoute le dernier spectacle depuis le coin Food. Déjà deux jours se sont écoulés, et pourtant, on a l’impression d’être arrivés le matin même.
Plus d’infos : rockthelakes.ch
Jette un œil sur les autres jours du festival :
RTL – J1 : daily-rock/rock-the-lakes-2023-j1
RTL – J3 : daily-rock/rock-the-lakes-2023-j3