Rock Oz’Arènes a débuté mercredi avec une soirée 100% rock’n’roll. Au programme, un peu de nostalgie et beaucoup de guitares.
Début de soirée intense
La soirée commence fort avec Andrea Bignasca. Le Tessinois a littéralement fait planer Rock Oz’Arènes. Armé de sa guitare, il joue, totalement habité. Oui, habité, c’est le mot. Il semble un peu plus en transe à chaque nouvelle note grattée. Les solos semblent improvisés, le musicien n’hésite pas à se jeter au sol, à partir dans des danses endiablées, et ce n’est pas une petite soif qui va l’empêche de jouer ! Avec son rock type plage californienne et le soleil de fin de journée qui tape sur les visages, on a l’impression d’être transporté dans un autre monde. On entre nous aussi dans un état second. On ne sait pas vraiment quand commencent et finissent les morceaux mais peu importe quand la musique est si bonne. Une chose est sûre, Andrea Bignasca ne laisse pas indifférent.
Back to the future
Les guitares grondent, le son vient d’une autre époque. Et pourtant, le groupe qui se présente à nous n’a ni déambulateur ni dentier. The New Roses tiennent sur leurs pieds et arborent de grands sourires. A Avenches, ils viennent présenter leur nouvel album, Nothing But Wild, sorti quelques jours plus tôt, mais pas que. Pour les festivalier.ère.s qui ne les connaissent pas, ils se baladent dans leur discographie pour montrer le meilleur du groupe. Automatiquement, on a envie de chanter, même si on ne connaît pas les paroles, on danse, on s’amuse sans réfléchir. Timmy Rough, chanteur, nous confiait en interview qu’aujourd’hui dans le rock, c’est des groupes avec des fortes parties « sing along ». Et bien The New Roses constitue indéniablement la relève. Certes, on entend leurs influences, c’est un style relativement formaté et quelqu’un qui ne s’y connaît pas plus que ça pourrait les confondre avec d’autres groupes. Mais pendant que d’autres groupes prennent des tendances pop, The New Roses restent fidèles à un rock’n’roll des plus purs. Le temps de quelques titres, on a l’impression d’être quelques décennies en arrière, sans avoir les papys du rock en face de nous et pour ça, ils ont toute notre admiration.
Toujours meilleurs
Ce qui est génial avec The Rambling Wheels, c’est qu’ils ne changent pas. Ou presque. Un élément est modifié à chaque prestation : ils sont toujours meilleurs. Ne vous fiez leurs belles tenues tendances et pleines de paillettes. En dessous, ce sont de vrais chats enragés. Les trois Neuchâtelois ne tiennent pas en place, nous non plus. Ils dégagent tant d’énergie et de bonne humeur qu’on penserait être lessivé à la fin du concert et, pourtant, on en ressort requinqué. En clin d’œil à leur histoire personnelle avec Rock Oz’Arènes, ils ont invité Alizée du groupe Aliose pour interpréter The Late Night Stalker. Si on n’était pas déjà charmé, là, on ne peut résister tant es deux voix se marient à la perfection. Conclusion, The Rambling Wheels sont à voir et à revoir sans modération.
Still Loving Scorpions
Une demie-heure avant le concert, les arènes sont déjà blindées. Les fans, vêtus de leurs plus beaux t-shirts « Scorpions » ne tiennent plus en place, l’impatience se fait ressentir. 22h30, un peu de AC/DC se fait discrètement entendre. « Ça va être de plus en plus fort jusqu’à ce qu’ils arrivent » entend-on chuchoter dans le public. Et lorsqu’enfin le rideau tombe, dévoilant d’abord les bénévoles au garde-à-vous, puis les Allemands, c’est l’apothéose… pendant 15 secondes. Le public est d’un mou à endormir un cheval. Tant pis, on sautera quand même quand il le faudra, quitte à passer pour l’imbécile de service qui dérange tout le monde.
Sur scène, Scorpions offrent, comme à leur habitude, un show millimétré, éclairé à l’américaine, des solos en veux-tu en voilà. Rudolf Schenker exhibe ses guitares comme Channel dévoile sa nouvelle collection à la fashion week de Paris et nos yeux scintillent. Le groupe sait comment ravir ses fans et ne cesse de jouer avec les premiers rangs. Un clin d’œil par-ci, une photo avec le drapeau du fan club par-là et les voilà conquis. Mais toujours plats.
Pour ceux qui n’avaient pas suivi l’histoire, on a le plaisir de retrouver Mikkey Dee derrière les fûts. Et là où James Kottak faisait le show, Dee tape sur sa batterie avec une puissance surhumaine et se nourri de l’amour des fans (même s’ils ne sont pas super excités).
Dans la tradition, le concert se termine sur Still Loving You et Rock You Like A Hurricaine. On va pas se mentir, une des plus belle chansons d’amour reprise par 8’000 personnes dans un cadre aussi magnifique, ça nous fait un petit quelque chose au cœur, même si on n’était pas né quand le single est sorti.
Girls Power
Il aura fallu attendre la toute fin de soirée pour voir des filles sur scène. Vous vivez au XXIe siècle et pensez encore que le rock, c’est pas une affaire de filles ? Velvet Two Stripes devrait vous faire changer d’avis. Look un peu 70’s sur les bords, les quatre nanas ont déballé une puissance incroyable. Elles sont montées sur scène devant 20 personnes, elles ont fini le premier morceau devant une véritable foule. Elles ne font pas dans la dentelle, ne restant pas à un même endroit plus d’une fraction de seconde. La prochaine fois, on aimerait quand même les voir jouer un poil plus tôt, au moins quand la majorité de la foule n’est pas déjà partie. Parce que des filles qui font du rock, il n’y a rien de plus cool.