Cela faisait quelques temps que nous n’avions pas eu l’occasion de revenir dans la jolie salle de la KuFa à Lyss. On se souvient de prestations musicales mémorables dont celles de Tarja ou CoreLeoni lors desquelles l’acoustique avait été idéale et l’ambiance des plus torrides. En cette veille de Pâques, on trépignait de plaisir et d’impatience à l’idée de retrouver sur scène les Californiens de Robert Jon & The Wreck précédés d’Unchain, les régionaux de l’étape.

Unchain est un quintette du Seeland – autant dire que les musiciens jouent à la maison – qui distille un hard rock festif et mélodique lorgnant du côté de Bon Jovi et Cheap Trick. Sa bonne humeur est communicative, entre petites blagues en dialecte et salutations avec les copains dans la salle. Lors de la grosse demi-heure de sa prestation, Unchain jouera des compositions originales et une jolie reprise de ‘Rockin’ in the Free World’, l’hymne intemporel de Neil Young.

Alors que l’on attend son nouvel album (‘Heartbreaks & Last Goodbyes’) en août prochain sur Journeyman Record, label chapeauté par Joe Bonamassa, Robert Jon & The Wreck a entamé une longue tournée européenne qui a débuté ce début de printemps et qui s’en reviendra en été. Affectionnant les clubs et petites salles, le groupe entre dans une nouvelle dimension lors de ses passages en live spectaculaires. Depuis quelques années, l’équipe est soudée et bien rôdée avec, aux côtés de Robert Jon Burrison (lead guitar et chant), les excellents Henry James Scheekluth (lead guitar et chœurs), Jake Abernathie (claviers), Warren Murrel (guitare basse) et Andrew Espantman (batterie et chœurs).
Le groupe a décidé de nous gâter car nous aurons droit à quatre titres de l’album à paraître l’été prochain, soit ‘Long Gone’, ‘Highway’, ‘Sittin’ Pretty’ et l’excellent ‘Ashes in the Snow’. Les harmonies vocales sont toujours aussi soignées, les duos de guitares à la Allman Brothers somptueux et de haut vol tout comme les battles entre Henry James et Andrew. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Robert Jon & The Wreck dépoussière le southern rock en y incorporant de la soul (‘Red Moon Rising’, ‘High Time’), des notes folk (‘Bring Me Back Home Again’) voire du rock pêchu empruntant au hard rock (‘Rager’).
On a adoré l’intense ‘The Ballad of a Broken Hearted Man’, le pêchu ‘Trouble’ et les grands classiques que sont ‘Oh Miss Carolina’, l’ébouriffant ‘Cold Night’ où Henry James nous subjugue par sa virtuosité et l’entraînant ‘Do You Remember’ qui clôt la série de rappels avec des duos et solos de guitares épiques. Robert Jon & The Wreck est un groupe qui est sur le seuil de la cour des grands, il y mérite largement d’y entrer.