Salle comble aux Docks pour la venue de RIVAL SONS dans le cadre de leur tournée européenne « Darkfighter ». Les Californiens de Long Beach étaient accompgnés de leurs compatriotes de L.A. EDWARDS. Ces derniers jouent un folk rock agréable à écouter, un brin gentillet parfois, touchant à d’autres occasions comme sur le titre « Day I Die ». Sur cette chanson, les trois frères Edwards (Luke au chant et à la guitare, Jay à la guitare et Jerry à la batterie) viennent côte à côte sur le devant de la scène pour chanter les premières strophes avant de reprendre leur place sur scène, magnifique.
RIVAL SONS n’a pas chômé cette année, c’est le moins que l’on puisse dire. Sortie de deux albums (« Darkfighter » et « Lightbringer ») et grande tournée dans la foulée dont la plupart des dates affichent complet. Après une très belle prestation à Lyon et un triomphe à l’Olympia, les Californiens investissaient la salle lausannoise.
Début de concert avec le chaloupé « Mirrors », très seventies, avec ses nappes d’orgue, guitare électrique et semi-acoustique en alternance. Jay Buchanan, chanteur charismatique, pieds nus comme à l’accoutumée, évolue tel un félin, capte l’attention des fans et se donne à fond dès les premières notes. Scott Holiday, tout en élégance, arrive en costard – écharpe – stetson et lunettes de soleil nous délivre des riffs d’enfer sur ses guitares qui ont de la gueule. « Do Your Worst » qui suit ne lâche pas la pression avant que le groupe n’interprète un puissant « Electric » , titre qui n’a jamais aussi bien porté son nom. L’espace d’un instant, on a craint pour la voix de Jay qui donnait quelques signes de faiblesse mais Dieu merci, il n’en était rien. Il faut dire qu’il ne se ménage pas sur scène et vit sa musique corps et âme.
Bien dommage qu’une poignée de trublions irrespectueux n’improvisent un pogo aussi hors contexte qu’agressif, dérangeant et le public et le groupe. Ces mêmes imbéciles peu concernés par le concert n’ont eu cesse également de jacasser, éclater de rire bruyamment. Jay doit même ramener à l’ordre ces fauteurs de trouble dont le comportement n’a rien à voir avec des amoureux de la musique. Vraiment pénible et hélas récurrent.
Par la suite, on a beaucoup apprécié « Darkfighter », remarquable pièce hispanisante qui nous fait voyager avec son intro à l’orgue. « Open My Eyes », classique du groupe, ravit les fans avec son tempo lourd et irrésistible. Dans la foulée, « Pressure and Time » continue à donner des fourmis dans les jambes. « Feral Roots », épique et montant en puissance, est l’une des pièces maîtresses du concert avec un solo d’anthologie de Scott qui illumine les 12 minutes de son interprétation. A relever la décharge d’adrénaline avec « Nobody Wants To Die », pêchu à souhait, qui fait sautiller et agiter toutes les têtes de la salle.
Juste avant la fin du concert, Jay vient en solo sur le devant de la scène pour une interprétation émouvante chant-guitare acoustique de « Shooting Stars » qu’il dédie aux enfants qui subissent les affres de la guerre, plus précisément dans le contexte actuel israëlo-palestinien. Traditionnellement, pas de rappel, mais un « Keep On Swinging » de dernière les fagots pour terminer la soirée. Emotion et énergie seront les maîtres mots de ce concert résolument rock et organique.
Texte : Jean-Blaise Betrisey
Photos : Alex Pradervand