SLH (Sounds Like Hell, pour les intimes) n’arrête pas. Depuis Ensiferum le 22 mars, l’association lyonnaise organise concert sur concert, toujours avec succès. Et aujourd’hui c’est à la MJC Ô Totem, sur les hauteurs de Rilleux-la-Pape dans la banlieue nord de Lyon que va se dérouler « Hexa’Gone ». Soucieuse de promouvoir le metal « Français », à travers des valeurs montantes de l’hexagone, SLH a choisi des groupes « coup de cœur, avec de fortes identités musicales et ayant un penchant marqué pour le metal moderne « barré » ». Et quoi de mieux qu’un jeu de mots pour présenter la soirée : « Hexa’Gone, le meilleur du metal français à Lyon » !
J’étais curieux de découvrir cette salle, n’ayant jamais eu l’occasion d’y aller pour un concert. Malheureusement les aléas des transports et la « découverte » du quartier et de la façon de s’y rendre m’ont fait rater Mobius, et une grande partie de Nonsense (J’y reviendrais, ayant tout de même pu écouter les deux derniers morceaux de leur set), toutes mes excuses à ces deux groupes. Bref, c’est en compagnie de plusieurs amis que j’ai pu passer les concerts et quelques minutes de changement de plateau entre les shows.
Place aux concerts ! N’ayant pas pu assister au set de Mobius pour les raisons sus-citées, je me penche donc sur Nonsense. Pour le peu que j’en ai vu, c’était carré, pro, et leur cohésion faisait plaisir à voir, jouant un metal à tendance « meshuggienne ». Plutôt agréables, les deux morceaux auxquels j’ai assisté ont éveillé ma curiosité. Le growl est travaillé, et … ouais, on reconnait bien cette patte caractéristique du « Djent », nouveau courant à la mode mais dont l’utilité reste toujours à démontrer. De plus le chant clair, quand il n’est pas bien mis en avant, très peu pour moi, et c’est dommage car il ne manque pas grand-chose, peut-être un peu de pêche pour que la musique de Nonsense décolle. En tout cas, pour les fans, c’est un groupe à suivre, et en plus, ils sont lyonnais !
Hypno5e. La dernière fois que j’avais vu les Montpelliérains m’avait laissé une impression plus que mitigée. C’était en première partie de Gojira, et honnêtement, ça n’était pas non plus la meilleure des soirées que j’avais passé. Etant près à leur donner une deuxième chance, me voilà devant la scène, avec un public relativement nombreux pour les premières notes du groupe. Premier constat, deux panneaux posés de chaque côté de la scène vont filtrer des stroboscopes que les épileptiques n’auraient pas reniés. Second constat, le son en général à l’air propre, puissant et carré (bon on m’a affirmé par la suite que ce n’était pas toujours le cas dans cette salle).
L’on navigue entre moments de violence, de folie, et d’autres plus calmes, lents, portés par des samples relativement bien choisis (bon je triche, ce sont ceux des morceaux de l’album, donc ils sont bien choisis) entre voix et extraits musicaux. Auteurs de deux albums (bientôt trois) on a logiquement une set-list composée de titres de ces deux galettes. Mention spéciale à « Acid Mist Tomorrow », qui commence à me plaire de plus en plus. Reste toujours le problème des voix claires, qui d’une manière générale ne me plaisent pas, sauf si elles sont bien amenées par Emmanuel. On a également le droit à deux chansons (chose dont je ne suis pas sûr à 100%) issues du prochain album. Le public a répondu présent, et était comme hypnotisé (c’était facile, je vous l’accorde) par la prestation du quatuor, la majorité du concert passé presque dans le noir complet qui siait à merveille à cette musique à la fois sombre et triste : tout ceci nous emporterait presque comme dans un rêve, ou un cauchemar. Rêve dont on s’éveille à la fin du concert, où nos amis détruisent une partie de la batterie, et font basculer les panneaux précédemment cités. Mais je crois qu’un monsieur n’était pas content qu’ils aient cassé la batterie, et percé la peau de la grosse caisse de ce pauvre instrument martyrisé par Théo.
Trepalium. Petite dédicace au petit Thomas qui nous venait de Clermont, et pour qui c’était, avec moi, le premier concert au Hellfest 2012 (le vendredi matin quoi). Bref, c’était sympa qu’il soit venu à Lyon (enfin la veille pour Prodigy) et soit resté ce soir-là. Ce qui n’était pas le cas d’une partie du public, moins nombreux que pour Hypno5e. Eloignement du centre-ville ? Problème des transports en commun ? Désintérêt ? Compréhensible certes, mais dommage pour ceux qui n’ont pas assisté au bon concert des franciliens.
Réduits à 4 après la blessure de Nico (il me semble), leur death/Jazz/Groove metal fait tout de même effet dans l’assistance, qui même sans trop bouger, est réceptive et apprécie le concert. Malgré la petite affaire concernant le titre de leur dernier EP « Voodoo Moonshine », Trepalium en fait la promotion sur la tournée actuelle avec l’intégralité moins « Blowjob on the rocks » qui en sera jouée ce soir-là. Le set a été partagé entre toutes les autres sorties du groupe : de « Sick Boogie Murder » en passant par « HNP », « Daddy’s Happy » et en terminant par « Usual Crap ». Tout est là pour passer une bonne soirée, et en ce moment, c’est ce qu’il faut.
Setlist Trepalium :
Moonshine Limbo
Guede Juice
Sick Boogie Murder
Possessed by the Nightlife
Inner Hell
Prescription of Crysis
Fire on Skin
Insane Architect
Damballa’s Voodoo Doll
H.N.P.
Vesania
Decayed Emotions
Daddy’s Happy
Usual Crap
Voilà une autre date de qualité proposée par SLH que ce « Hexa’Gone ». Excellente initiative que de mettre des groupes français à l’honneur dans ces styles particuliers. La Klonosphère, avec ses deux représentants Hypno5e et Trepalium a également été mise à l’honneur (un immense merci à Pat’ pour l’accred). Merci à l’Orga : Sounds like Hell, aux copains, aux groupes et à la salle pour cette bonne soirée, en espérant qu’il s’en produise d’autres.