On va un peu commencer ce report par la fin, mais c’est pas grave. Merci le Sylak Open Air. Merci d’être un festival agréable à vivre, ou l’on n’étouffe pas à cause de la foule, un festival ou l’on ne passe pas 3h à faire la queue, un festival ou l’on croise tant de copains de la région Lyonnaise et d’ailleurs, et surtout un festival avec une affiche si qualitative et variée. Ceci étant dit, un léger souci a refait son apparition cette année. Pour la deuxième édition consécutive, l’ensemble des festivaliers a été accablé par la chaleur étouffante du début du mois d’août, et l’ombre est toujours aussi rare sur le site. Pour des raisons logistiques (j’imagine), le petit arbre à droite de la scène a été retiré. Du coup deux options : soit cuire au soleil durant les concerts, soit être assez éloigné, dans le petit bosquet d’arbre ou tout le monde se cache de la morsure du soleil. La seule amélioration à apporter au fest serait donc à mon sens, au cas ou ce temps là persiste dans les années futures, d’essayer de créer plus de zones d’ombres. Plus facile à dire qu’a faire, j’en suis bien conscient. Ceci dit, on ne va pas trop se plaindre, on aurait aussi pu se manger de la flotte et des orages pendant tout le week-end! Pour le reste, tout était absolument parfait, rien à redire, et je signe automatiquement pour 2020, même pas besoin de voir l’affiche! Bon et maintenant, place au Wock’n’Woll!
Vendredi
Il est bon de préciser que pour notre groupe de joyeux lurons, le festival ne commence pas le vendredi soir, mais le jeudi soir. En effet, étant prévoyants avec la météo, on décide de partir le plus tôt possible pour choper un spot au camping on l’on pourra être le plus à l’ombre possible. Arrivés donc aux alentours de 19h à Saint Maurice De Gourdans, force est de constater que nous ne sommes pas les seuls irréductibles et que le camping a déjà commencé à se remplir doucement. L’occasion de croiser déjà quelques visages familiers et de se chauffer pour le lendemain. Lendemain très ensoleillé ou je peux enfin, pour ma 3e édition du Sylak, profiter d’une baignade dans l’Ain et d’une après midi de rien glandage sur la plage, étant donné que les concerts ne débutent qu’à 17h30!
Après une attente dérisoire pour choper le bracelet, le site familier du festival se dévoile. Et mis à part ce petit arbre qui a disparu à droite de la scène et des foods trucks supplémentaires, on reste exactement sur les mêmes bases.
Mais pas le temps de niaiser, c’est Karras qui ouvre le festival! Et dès leur entrée sur scène, deux choses attirent l’attention : déjà, les visages de deux des trois membres sont familiers, le batteur étant Etienne Sarthou (Aqme, Grymt, Freitot) et plus surprenant, Yann Heurthaux de Mass Hysteria est à la 6 cordes ! Pourquoi surprenant me direz vous? Parce que Karras officie dans un bon gros Death Grind des familles avec quelques touches de Thrash bienvenues, on est ici loin de la musique proposée par MH. Et franchement, les 35 minutes de set passent à une vitesse folle tellement la musique du trio est prenante. A noter aussi que c’était là leur tout premier concert, c’est donc une vraie réussite, chapeau Karras! Pour les curieux, ils passent dans quelques semaines en première partie de Coffins a Paris!
Après 30 minutes de pause pour retrouver les copains arrivant tour a tour sur le site, c’est au tour des Alsaciens d’Iron Bastards de fouler les planches. Forts d’une renommée grandissante auprès du public français, due notamment à leur passage au Hellfest il y a 2 ans, mais aussi à de nombreux concerts dans tout l’hexagone, les « jeunots » assurent le show et font résonner leur Fast Rock’n’roll sur tout le site du Sylak, la foule commençant à pogoter gentiment au son de leurs accords Mötorheadiens.
Je dois avouer avoir fait l’impasse sur Pastors Of Muppets, n’étant ni fan des groupes de reprises, ni des fanfares.
La nuit tombe donc sur le Sylak lorsque je reprends place devant la petite scène spéciale mousse qui commence déjà à cracher ses premiers flots dès que Reuno (plus connu pour son appartenance à Lofofora) et ses acolytes de Mudweiser montent sur scène. Un Reuno remonté a bloc après un contrôle à l’entrée du site ou on lui a confisqué ses herbes médicinales! C’est donc un Stoner sudiste bien hargneux qui commence a enjailler la soirée. Le frontman, comme à son habitude, communique énormément avec le public, quasiment entre chaque morceau, et ce dernier le lui rends bien. Ca groove de ouf, ca sent à la fois la Garrigues et le désert de Sonora. Un set extrêmement efficace qui aura mis tout le monde en jambes et en sourires pour la suite des hostilités.
On pose le cerveau au camping en prévisions des deux dernier concerts et on se redirige vers le site. L’obscurité englobe désormais le site du festival alors que les Niçois de In Other Climes montent sur scène. Pour les avoir vus en petite salle à Clermont Ferrand, je savais que ce show, lié à la mousse, allait être un sacré bordel et je suis loin d’être déçu. Leur Metalcore teinté d’une myriade d’influence fait mousse au milieu de la mouche…euh…Bref ça moshe de partout, et si certains voulaient utiliser leur bouée sur la rivière pour le reste du week end, cela risque d’être compliqué tellement nos amies gonflables souffrent et meurent durant le show. Une bonne claquasse des familles.
Concert Brainless numéro 2 en approche. Vous ne connaissez pas Gutalax? Bon, plantons le décor. Venus tout droit de République Tchèque, Martin et sa bande font du Poop Grind. Mais qu’est ce que le Poop Grind? Et bien c’est tout simplement du Grindcore dont le sujet principal (voire complet) est…le caca! Oui c’est pas fin, oui c’est débile, mais qu’est ce qu’on se marre à un concert de Gutalax! Pour ma part, c’est la 3e fois que je peux les apprécier en live, je sais donc à quoi m’attendre, mais je crois que certains ne sont pas prêts, d’autant plus en soirée mousse! La bande de joyeux drille rentre donc sur scène, emmitouflé dans leurs belles combis transparentes anti caca…et c’est le carnage dans l’pit! Ca part dans tous les sens, les hits s’enchainent (« Toi Toi Story », « Fart and Furious »), la voix batracienne du chanteur, couplée au son destructeur des musiciens fait danser la gigue à un public mousseux jusqu’au cou, et on a même le droit à une apparition de Julien Truchan de Benighted sur un morceau « Avec un nom en tchèque imprononcable » selon les dires de ce dernier! Mais le set passe trop vite, et toute bonne chose ayant une fin, il est déjà temps d’aller prendre du repos en prévision des deux journées chargées qui nous attendent, ce vendredi soir n’étant qu’un échauffement.
Samedi
Tiens en parlant d’échauffement, je vous ai déjà dit qu’il faisait chaud? Oui? Ah bon. On met la cuisson sur 180 degrés et on file devant le premier concert de la journée, Yoda Rising. Le pit se remplit petit a petit tandis que les Lyonnais commencent a distiller un Hardcore plus qu’efficace, oscillant entre Old School et New School. On sent que les musiciens ont de l’éxpèrience malgré le fait que le groupe en lui même soit tout jeune (fondé en 2015), et le frontman, Francois, harangue la foule entre chaque morceau, raconte des conneries, faisant naître les premiers sourires de la journée sur les visages des festivaliers. A revoir en salle, mais n’hésitez pas à vous pencher sur ce qu’ils font, c’est excellent!
Recherche d’ombre active et fort besoin d’hydratation me font apprécier le set de Burn Your Karma en dilettante, d’autant plus que nombre de connaissance font leur entrée sur le site en ce début d’après midi. On peut dire que les Stéphanois fédèrent, le public se massant de plus en plus devant la scène au fil de leur prestation. Leur Metalcore, massif et groovy, est de bonne facture, mais pour ma part j’ai beaucoup de mal à rentrer dedans. Tant pis, j’aurais bien d’autres occasions de les voir sur la région lyonnaise, le combo tournant assez intensivement depuis plusieurs années!
Place au seul groupe de Black Metal du week-end, et préparez vous, car malgré le soleil, les Polonais de Hate sont venus pour glacer l’atmosphère pendant 40mn! Déjà, autant vous dire qu’on a pas affaire à des lapins de 3 semaines, le groupe ayant été fondé il y a plus de 25 ans et faisant partie des piliers de la scène Black/Death polonaise aux côtés des immenses Behemoth et Vader. On est donc pas là pour rigoler, et dès l’ouverture du set avec « Asuric Being », ça déroule, le blast est destructeur, le rouleau compresseur entre en action , et ne se calmera que sur le classique « Walk Through Fire », laissant un public pantois sortir du glacier de leur univers pour se réhabituer à la chaleur du soleil. Première grosse claque de la journée.
Et la deuxième arrive juste derrière, mais celle ci, je dois avouer que je l’attends depuis biiiieeeen longtemps. Ayant déjà vu les Suisses de Monkey 3 a Clermont Ferrand (au Raymond Bar pour être plus précis), il y a de cela 3 ou 4 ans, et étant un ENORME client de Stoner, psyché etc, je savais à quoi m’attendre. D’autant plus que leur dernier album , « Sphere » tourne en boucle dans ma charette depuis plusieurs semaines, et qu’à mon sens c’est tout simplement un chef d’oeuvre. C’est donc à la barrière que j’attends le début du set…Le combo rentre religieusement sur scène, fait un petit signe à la foule, et débute avec le morceau d’ouverture éponyme de l’album, et le décollage est initié. Le son est excellent, et il suffit de fermer les yeux quelques instants pour rentrer dans l’univers de Monkey 3 et partir dans l’espace. Malheureusement, la chaleur du soleil de début d’aprem me fait vite reculer à l’ombre, je vois donc le reste du set de loin, et il est plus difficile de rester dans sa bulle. Qu’importe, le set est juste monumental. Boris et sa bande continuent d’axer la setlist sur le dernier né, 3 morceaux sur 5 étant tiré de celui ci, et finit avec l’incroyable, que dis je, l’immense « Icarus », tiré de l’album « The 5th Sun », que je vous encourage vivement à découvrir. Bref, ce set , oscillant entre Stoner, Psychédélique et Post Rock était un véritable bol d’air en ce samedi a Saint Maurice De Gourdans, et il me tardait à ce moment d’aller interviewer les Suisses plus tard dans la journée. Un grand, grand moment, qui sera très difficile à détrôner ce week-end.
Changement drastique d’ambiance, ou l’on passe du bol d’air à la suintance et la dégoulinance de la Nouvelle Orléans avec ni plus ni moins que les créateurs du Sludge, j’ai nommé Eyehategod. Pour le coup, la météo est parfaite pour Jimmy Bower et sa bande, la foule pateaugeant très vite dans sa propre sueur sur les riffs crasses et endiablés du combo. Pour les avoir vus 2 semaines plus tard en salle, avec une température extérieure raisonnable, j’en viens à me demander si le Sludge n’agit pas directement sur les cellules poreuses de notre corps, l’entièreté de mon être était en effet moite et dégoulinante au bout d’à peine 20mn de set.Le groupe enchaine les classiques avec entre autre Sisterfucker et New Orleans is The New Vietnam . Mais le set est bien trop court, et le groupe quitte déjà la scène, laissant un public lessivé dont la plupart se précipite sur tout ce qui peut l’hydrater. Solide.
La chaleur commence à retomber alors que les suédois de Soilwork montent sur scène. Bien que le Death Mélo/Groove de la bande à Björn « Speed » Strid soit d’une qualité indéniable, j’ai toujours eu beaucoup de mal avec la voix de ce dernier. Et ça ne loupe pas, dès que ce dernier prends le micro, je suis totalement refroidi. J’en profite donc pour aller faire un tour au camping et me préparer pour mon interview de Monkey 3 !
Retour devant la scène pour voir la toute fin de Danko Jones. Pas client de Hard à la base, je dois avouer avoir toujours eu un faible pour Danko et sa bande après les avoir découverts sur le DVD du Hellfest 2006 et les avoir vus deux fois dans ce même festival. J’ai malheureusement juste le temps de remuer mon popotin sur « My Little RnR » que le show est déjà fini. Tant pis.
Pas de surprise ensuite, puisqu’on a affaire sur scène à une valeur sûre avec les Coreux Américains de Madball, fondé en 1988 par Roger Miret, le chanteur D’Agnostic Front à la guitare et son petit frère d’à peine douze ans à l’époque , Freddy Cricien, au chant, seul membre fondateur restant et véritable figure de proue du combo. Et dès l’entrée sur scène on se rends compte qu’encore une fois, Madball n’est pas venu pour faire dans la dentelle. Et que le public non plus. Aux premières notes de « Heavenhell », le pit s’embrasse littéralement, et le feu ne retombera qu’une fois le show fini. Le groupe enchaine les classiques au calme, « Can’t Stop Won’t Stop », « For My Enemies », « Infiltrate The System », partageant sa bonne humeur et ses sourires avec la foule présente en masse, et finira par faire exploser la fosse avec un enchainement « Hardcore Lives »/ »Doc Marten Stomp » qui en aura retourné plus d’un, au sens propre comme au sens figuré. Du très très bon travail.
Comment vous parler de Black Flag?… Un groupe avec une histoire bordélique, de multiples chanteurs, des problèmes de droit…Mais aussi un des pionniers du Punk Hxc, et qui a fait émerger une des personnalités qui pour moi représente le mieux cette scène et ses valeurs : Henry Rollins. Bien sûr ce dernier n’est plus dans la bande depuis longtemps. On a ici affaire à une mouture ou seul Greg Ginn a la guitare est membre d’origine, et ou l’on retrouve Mike Vallely au chant, ancien skateur pro que certain ont peut être déjà contrôlé dans les jeux vidéos Tony Hawk Pro Skater. Bref, j’étais très curieux de les voir en live, d’autant plus que le groupe venait de se reformer après 5 ans de hiatus. Loupé. C’est chiant, c’est plat, on dirait que les mecs se font chier sur scène. J’essaye 2,3,4 morceaux. Rien à faire. Pause bière et rigolade avec tous ceux de mes potes qui n’accrochent pas. Et on est nombreux. Dommage.
C’est assez drôle de voir comme les gouts des gens évoluent au fil des années. Il y a 6 ou 7 ans, j’étais un gros fan de Death Mélodique, et Hypocrisy était un groupe que j’adorais, et qui m’avait absolument retourné en live. Aujourd’hui, je n’écoute plus du tout, mais alors du tout de Death Mélo, et la plupart des groupes que j’écoutais à l’époque me laissent absolument froid lorsque je les revois en live. C’est donc dubitatif que je me place pour voir la bande à Peter Tätgren. Et la surprise en est d’autant plus agréable lorsque le combo monte sur scène et commence à enchainer les classiques tels que « Fractured Millenium », « End Of Disclosure » ou « Carved Up ». Le son est excellent, le show aussi, les lights sont au top, bref c’est vraiment très très cool! Le concert passe en un éclair, et ça c’est vraiment signe d’un spectacle de qualité. Juste un petit regret, l’absence de « Weed Out The Weak » qui reste mon morceau de référence du groupe et qui semble évincé de la setlist depuis quelques années déjà. Tant pis, c’était quand même bien sympathique!
On vient d’aller voir un groupe qui s’appelle Hypocrisy, mais c’est pas pour autant qu’on va être hypocrite : Apocalyptica, je peux vraiment pas. Direction camping donc pour débriefer un peu cette journée, et rire, surtout, parce qu’on est aussi là pour ça!
Dimanche
On loupe le set de Prison Life suite à une petite urgence. Dommage, selon les dires de certaines personnes les Franc Comtois ont bien envoyé le pâté en ouverture.
C’est donc pour Lodz que l’on se place devant la scène. Le quatuor Lyonnais distille un Metal aux accents variés, difficile à catégoriser, entre Post Rock, Post Hxc et Metal Mélodique entre autres, et affiche un pedigree de première partie impressionnant en presque 10 ans d’existence avec notamment Solstafir, Enslaved ou Ghost Brigade. C’est d’ailleurs ce dernier groupe qui colle a leur réputation lorsque l’on évoque le nom de Lodz. Pourtant, que ce soit en album ou en live, leur musique semble explorer encore plus de chemins différents que celle des Suédois, alternant les passages aériens à chant clair , des passages plus lourds a chant hurlé, mais aussi des passages rock un peu plus classiques. Le combo développe en tout les cas une belle énergie sur la scène du Sylak, semble hyper content d’être là et nous le fait savoir, et la foule s’avance en nombre pour apprécier cet ovni musical, très agréable pour lancer une journée chargée en concerts aussi variés que leurs influences!
Grand écart musical direct avec les tarés d’Insanity Alert. Très difficile de rater le combo venu d’Autriche ces derniers temps lorsque l’on voit le nombre de shows Européens et surtout Français qu’ils ont enchaîné ces derniers mois. C’est pour ma part la 3e fois que je les vois en…3 mois! Si toutefois vous n’avez pas eu encore la chance des les voir en live, voici le principe : 4 gars, des pancartes, des accessoires, des lyrics décomplexés et drôles et un max de fun! Le tout joué le plus souvent a 100 a l’heure histoire de bien retourner le pit, avec un jeu de scène différent à chaque concert. Bref Insanity Alert c’est à chaque fois l’assurance de prendre une grosse dose de Crossover et de rigolade dans la tronche, et de ne jamais s’ennuyer . Et bien sûr, ce show ne déroge pas à la règle. Cette fois, le combo rentre sur scène masqué (Démon, clown, Jason, passe montagne rose du plus bel effet) et commence par l’une des seules chansons sérieuses de sa discographie, « The Body Of The Christ Is The Parasite » , puis enchaîne les tubes en puissance comme « Metalpunx Never Die » ou « Macaroni Maniacou », font chanter la foule sur les célèbres Crab People de South Park ou le chanteur Kevyn, s’affuble de fausses pinces de crabes. Il est d’ailleurs toujours accompagnés de ses fidèles panneaux en polistyrene ou divers slogans sont écrits (en général les paroles des chansons, mais pas que!). Le public est en feu et est extrêmement nombreux pour cette heure de la journée, on sent que la réputation du groupe n’est vraiment plus à faire en France, tout le monde est venu prendre sa claque. Le set se termine sur les incontournables « All Mosh No Brain » et « Run To The Pit », reprise du célebre « Run To The Hill » d’Iron Maiden que tout le public reprends à tue tête (Run To The Piiiit, Mosh For your liiiife!) . Bref, un concert qu’il ne fallait louper sous aucun prétexte!
Aucun moyen de voir Severe Torture puisqu’on interviewe Lodz et Insanity Alert à la suite, deux groupes dans des styles totalement différents mais l’un comme l’autre super sympas, des interviews comme on en voudrait plus souvent!
Retour sur site pour les derniers morceaux des vétérans du Harcore de Slapshot, qui envoient toujours autant le bois après 35 ans de carrière! Le pit parait dément vu de derrière, et cela parait motiver Jack et ses compères puisqu’ils semblent donner tout pendant ces ultimes minutes. Un peu dégouté de ne pas avoir pu profiter de l’entiereté du show, d’autant plus que les gaillards se font rare sous nos latitudes…Dommage.
Aaaah Nostromo! L’un des tout premiers groupes de Metal qui me soit tombé dans les oreilles, a l’occasion de l’écoute d’une compil de je ne sais plus quel magazine, mais à l’époque, quelle claque! « Eccelex » était un vrai bijou, et il me tardait de les voir en live depuis leur reformation, car nos routes s’étaient croisées à plusieurs occasions mais les contraintes de l’emploi du temps étant ce qu’elles sont, je les avais loupé à chaque fois! Et pour le coup, il faut dire que les Suisses m’assènent une sacré claque. La setlist est un savant mélange d’anciens et nouveaux morceaux. Les classiques comme « Rude Awakening » et « Sunset Motel » sont de sortie, entourés de tracks du dernier album comme « Taciturn » ou « Superbia ». Dans la fosse, c’est encore une fois la guerre, à se demander comment le public du Sylak peut donner autant d’énergie sur 2 jours et demi sous un tel soleil de plomb. La sécu n’est pas en reste, les slammeurs se succèdent inlassablement, et j’en profite pour saluer le professionnalisme et la bonne humeur de toute cette équipe sécu qui fait plaisir à voir. Merci les gars! Et pendant ce temps là Nostromo continue à nous asséner savamment claques sur claques. C’est donc un peu sonnés que l’on retourne au camping se désalterer avant de revenir au pas de course, car une légende s’apprête à fouler les planches!
En grand fan de Black Metal, je ne peux nier l’influence que le groupe Emperor a pu avoir sur tous les groupes actuels que je peux écouter. Alors quand son leader, Ihsahn, tourne avec son projet solo, aucune excuse pour les rater, même si l’on se situe là dans un carcan plus Metal progressif que Black Metal. Alors bien sûr, après les déchainements de violence successifs depuis le concert d’Insanity Alert, la musique alambiquée et la voix parfois claire de Mr Tveitan refroidissent une partie de l’audience, et le public change de physionomie tandis que les plus gros bourrins partent faire le plein au bar. Qu’importe, tant que sur scène la musique est bonne! Accompagné d’actuels et anciens membres de Leprous, groupe ayant tourné avec lui pendant plusieurs années, le Monsieur nous offre une leçon de Prog Extrême, enchainant différents morceaux issus de ses (déjà!), 7 albums. N’ayant poncé que « Arktis », je ne peux reconnaitre que « My Heart Is of The North » et « Until I Too Dissolve », mais une chose est sûre, le son comme la prestation scénique sont d’une qualité rare. Cela est certainement dû aux trop longues interruptions entre les morceaux, destinées à changer/réaccorder le matos, ce qui a tendance à casser le rythme du concert. C’est dommageable, mais cela n’enlève rien à la performance de haut vol que nous ont offert les Norvégiens en ce dimanche soir. Même si je préfèrerais toujours Emperor à son projet solo, il faut avouer qu’Ihsahn est un musicien multicarte extrêmement talentueux. Chapeau!
Retour a la violence! Après avoir ovationné Madball la veille, le Sylak s’apprête à accueillir une autre légende du NYHC avec les vétérans de Sick Of It All! Les bourrins sont revenus du bar et alors que le groupe foule les planches et gratte les premiers accords de « Take The Night Off », c’est déjà la folie dans la fosse, moshpit, slam, toute la panoplie y passe, on pourra même voir le plus gros Wall Of Death du week-end en milieu de set…Ainsi qu’une coupure totale d’éléctricité sur scène. Panique en coulisse, mais pas sur scène ou les frères Koller et leurs comparses harranguent la foule, les font chanter, avant que le jus ne revienne très vite et que la fête puisse continuer! Let’s Celebrate and We Don’t Give a Fuck! Le groupe nous gratifie ensuite de compos plus ou moins anciennes, balançant ça et là quelques titres du tout nouvel album, et terminant sur une doublette « Scratch The Surface/Step Down » qui finira d’achever les mosheurs les plus résistants, avant de sortir de scène sous une ovation rarement vue à Saint Maurice de Gourdans. Comme a son habitude, Sick Of It All a tout retourné, et bordel ça fait du bien!
Eluveitie non merci, il est temps d’aller reposer les gambettes.
C’est ultra déterminés qu’on revient sur le site pour Testament, mais pour être honnête, c’est surtout pour pouvoir se placer pour Meshuggah, car le public tout entier attends ce show avec grande impatience. Pour autant, les Thrasheux ricains restent une valeur sûre en live. Je n’ai pourtant jamais réellement accroché à leur musique en studio, je n’ai même jamais dû écouter chaque album plus d’une fois. Mais allez savoir pourquoi, je prends une jolie claque à chaque fois que je les croise en festival. Et ici ça ne manque pas, Chuck Billy et sa bande captivent une audience pourtant acquise aux Matheux Suédois , et qui trouve encore assez d’énergie pour faire exploser la fosse. Mais franchement, j’ai la tête déjà une heure dans le futur…
11 ans. Depuis le Hellfest 2008 pour être précis. Depuis tout ce temps je ronge mon frein (on est d’accord que cette expression est dégueulasse?) et j’attends de pouvoir revoir Meshuggah en live. Et ce soir c’est l’grand soir. Avant même le début du concert on remarque que le décor et les lights seront les plus chargés et les plus travaillés du fest. C’est simple, il y a des projos et des strobs partout. Et dès l’entrée en scène et le début de « Pravus », on en prends littéralement PLEIN LA GUEULE! Le son est MASSIF, les lights ne sont clairement pas pour les épileptiques, chaque musicien est dans son rôle, tout est calé au millimètre. On pourrait regretter le manque d’humanité dans ce show, ou le groupe ne communiquera pas avec le public, mais quand on connait le coté mécanique voire robotique de la musique du groupe, je trouve que cela colle bien au concept. Pas le temps de souffler, on enchaine sur « Born In Dissonance », issu du dernier opus en date et « The Hurt That Finds You First », tiré de « Kolos »s. L’occasion de s’apercevoir que chaque morceau joué à son identité visuelle propre. Le travail sur les lights est tout bonnement titanesque, en 15 ans de concerts je n’ai jamais vu ça! S’ensuivent pêle mêle 3 morceaux de l’album « Nothing » de 2006 et une vieillerie issue de l’album « Destroy Erase Improve » pour les plus vieux fans, « Future Breed Machine », avant « Clockworks », autre morceau du nouvel album…Et la mort coordonnée des cervicales de tout le festival avec, un enchainement absolument LETAL composé de « Lethargica », « Bleed » et « Demiurge » qui mettra tout le monde par terre. La totalité du public est sous le choc alors que le festival se termine. Rentrés sur notre campement, le silence est presque total , tout le monde est sonné et la plupart admettent avoir pris l’une, voir La claque de leur vie en concert. Y a pas de mot, c’était fort, très fort.
Et voilà, c’est fini pour cette édition du Sylak 2019. On peut vraiment dire qu’on termine avec des étoiles plein les yeux. Et c’est le lendemain, au moment de partir, lorsque l’on se rends compte qu’on aurait bien pris un jour de rab, qu’on sait qu’on a vraiment passé un très très bon week-end. Et franchement, ça ne fait pas cela avec tous les fests! Merci encore au Sylak Open Air pour l’accueil, la bonne bière, l’orga au top, le son d’une qualité rare pour un « petit » fest. Bref, merci pour tout, et a l’année prochaine sans hésitation!