The Real McCoy
The Real McCoy

 

L’enthousiasme que j’avais pu ressentir initialement pour ce groupe lors de la sortie de leur premier album n’a pas disparu. Doté d’une magnifique pochette, les frangins Mac Coy (qui n’en sont pas vraiment j’imagine, à l’image des Ramones) sont de retour pour nous offrir un bel échantillon de leurs différents univers, mixant riffs puissants, grosse chape rythmique avec des passages plus délicats et tout en finesse.

Le terrain est connu, apprécié et ce combo sous influence trouve malgré tout son identité sur des bases pourtant très classiques et se fraye un chemin à travers les marécages. Si les quatre musiciens de The Real Mac Coy gardent une filiation sonore évidente avec la sphère stoner, ils s’en éloignent parfois pour un heavy rock plus traditionnel teinté de doom et ils développent leurs morceaux en creusant une idée de départ tout en parvenant à rester concis. On assiste à un long développé couché désertique qui finit inévitablement dans les profondeurs du méandre et de nos derniers retranchements. Une figure de style certes mais dans tous les cas, un exercice réussi.

Après plusieurs écoutes, on est finalement (fatalement) conquis et si le compteur ne s’affole pas toujours, une puissance souterraine se dégage de tous ces titres balancés sur un rythme plombé qui sert de trame à des vocaux claires (qui se bonifient au fur et à mesure) et des guitares extra grasses. Niveau son, on en a pour son argent et l’ensemble tient la route sans problème. A signaler cependant, un léger manque d’ampleur pour la basse qui entraine parfois un léger flottement.
Sinon, difficile d’extraire un titre du lot tant ils présentent tous les mêmes qualités, bien que j’ai une légère préférence pour certains sans vraiment pouvoir en expliquer les raisons. Si les huit chansons sont dans le format standard des formations pratiquant ce style, In The Distance (le titre) s’égare au delà des sept minutes et on navigue alors à la limite des eaux boueuses où voguaient naguère des combos originaires des bayous. On frise le bonheur et on ressort clairement de l’expérience avec le sourire et confiant quant à l’avenir de ce quatuor originaire d’Avignon.

Mais réduire In The Distance (l’album) à ce titre serait une erreur car ils ont su distiller sur les autres sept pistes un son juste éclairé au loin par une lumière rédemptrice. On en ressort essoufflé et en fin de compte plus vivant que jamais comme un astronaute sans oxygène l’espace d’un instant.

Je vous invite donc à (re)découvrir ce groupe qui se refuse d’emprunter les voies du gros stoner bas du front (qu’on aime pourtant) et qui se veut plus cristallin et plus recherché dans la sonorité.

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