C’était l’une des affiches les plus attendues de ce début d’année : Queensrÿche pour l’unique date du ‘The Origins Tour 2025’ avec les deux premières œuvres du groupe, l’EP ‘Queensrÿche’ (1983) et ‘The Warning’ (1984) qui allaient être interprétées en intégralité. Night Demon et son heavy metal sombre et balèze était annoncé en ouverture.
Night Demon est un trio californien né de la résurgence du heavy metal old school du début des années 2010. Empruntant à la fois à Motörhead, Dio et Black Sabbath entre autres influences, il allie les rythmes effrénés et lourds de ces groupes sur des paroles aux thèmes souvent lugubres. Efficace en diable, Night Demon met à contribution les vertèbres des fans du premier rang notamment sur les irrésistibles ‘Screams in the Night’, ‘Escape From Beyond’ et le frénétique ‘Dawn Rider’. On a particulièrement apprécié ‘Beyond the Grave’ et son ambiance ‘sabbathique’, tempo lourd, ambiance poisseuse, solo de guitare impeccable ciselé par Armand John Anthony et ligne de basse imposante de Jarvis Leatherby, également chanteur du groupe. ‘The Chalice’ sera l’occasion de voire ‘Rocky’ sur scène, la mascotte de Night Demon, spectre à tête de mort et aux yeux rouges tenant un calice dans sa main, clin d’œil à un certain Eddie. Night Demon clôturera sa prestation avec son titre éponyme sous les applaudissements nourris de l’assistance.
Scène relativement sobre pour Queensrÿche au Komplex 457 pas complet mais bien garni. Les premiers rangs occupés par les fans de la première heure sont bien serrés. Ce sont des monuments de l’histoire du hard rock progressif qui vont être joués ce soir pour le public passionné et impatient. Du groupe originel ne restent que Michael Wilton à la guitare et Eddie Jackson à la basse, mais les autres musiciens et Todd La Torre au chant ne sont pas en reste et font superbement bien leur job.
Début des hostilités donc avec l’EP ‘Queensrÿche’ exécuté en intégralité. Quel bonheur d’entendre ces hymnes intemporels parfaitement interprétés ! On retrouve nos poumons d’adolescents pour beugler les refrains de ‘Queen of the Reich’, ‘Nighrider’, ‘Blinded’ et le magnifique ‘The Lady Wore Black’. Si Todd La Torre n’a pas la présence scénique et le charisme de Geoff Tate – deux personnalités bien différentes – il n’en reste pas moins un excellent chanteur et a assuré tout le concert. A peine le temps de reprendre nos esprits que les premiers accords de ‘Warning’ relancent la machine. L’album ‘The Warning’ et ses pépites nous rappelleront tant de bons souvenirs. De gros coups de cœur avec ‘No Sanctuary’, ‘NM 156’ et l’immense ‘Take Hold of the Flame’ qui met la salle en transe. On appréciera le duel de guitaristes sur ‘Before the Storm’, les subtils changements de rythme de ‘Child of Fire’ et le sublime ‘Roads to Madness’ qui clôture l’album et le set.
Une courte pause et Queensrÿche revient sur scène pour gratifier les fans d’une salve de quatre rappels imparables : le mélodique ‘Walk in the Shadows’, le jouissif ‘Jet City Woman’ (meilleur titre de la soirée), le puissant ‘Empire’ et le progressif ‘Eyes of a Stranger’. Autant de plaisir et de sourires du côté des musiciens que de la salle pour ce concert qui a tenu toutes ses promesses.
Texte : Jean-Blaise Betrisey
Photos : Stéphane Bée























